À la Une: la France, une nouvelle fois confinée - 29/10/2020

RFI - Revue de presse française

Un confinement général à partir de ce jeudi soir et pour un mois, minimum. « Nous n’avons pas de solution miracle » a dit Emmanuel Macron hier. Libération revient en deuxième page sur les propos du président français : face à ce constat lucide, le chef de l’Etat a soudain utilisé une de ces formules imagées décalées dont il a l’habitude, en annonçant ce que tout le monde attendait : « J’ai décidé qu’il fallait "retrouver" le confinement sur tout le territoire national. » L’un des mots les plus charmants de la langue française, « retrouvailles », est donc mobilisé pour convaincre. Mais qui ne serait pas convaincu ? poursuit Libérwation… Le nombre de Français morts de la pandémie est affolant : 35 785 selon les chiffres de mercredi, avant même que cette seconde vague ne déferle pleinement sur le pays ». La Croix est sur la même ligne : « Si l’on s’en tient qu’aux chiffres, c’est difficilement contestable. La dernière fois que le président avait pris la parole pour annoncer le couvre-feu, il y avait 22 000 contaminations quotidiennes. Il y en a presque deux fois plus aujourd’hui ». Les chiffres justement, le journal Les Echos publie les nouvelles projections de l’Institut Pasteur et de Santé publique France Des modélisateurs d’épidémie qui effraient le gouvernement lance Les Echos : « Selon l’Institut Pasteur, en France métropolitaine, les lits de réanimation ordinaires seront utilisés à 98 % par des patients covid le 6 novembre… soit dans une semaine ». « Il n’y aura donc virtuellement plus de place pour les patients non-covid. » Et Les Echos ajoute « Même en ouvrant de nouveaux lits, le coronavirus mobiliserait 80 % de la capacité maximale le 13 novembre », donc dans seulement deux semaines. Et certaines régions devront être secourues, par exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes, 80 % des capacités maximales en réanimation seront occupées d’ici 2 jours, et à la mi-novembre, ce sera plus de 200 % » Un reconfinement qui est synonyme de conséquences économiques mais aussi sociales désastreuses « Le confinement. Un mot qui va bien au-delà du désagrément de tourner dans son appartement comme un lion en cage ou de la contrariété d’être privé de sorties » s’exclame Le Figaro. « C’est un mot lourd de faillites en cascades, de licenciements par dizaines de milliers, de jeunes qui ne trouveront pas d’emploi, de moins jeunes qui perdront le leur. Un mot qui pèse son poids de vies de travail anéanties et d’existences brisées. » Un avis, partagé par La Charente-Libre dans son édito… « Nous sauverons peut-être Noël, les hôpitaux et nos plus fragiles mais dans un torrent de ravages. Oui, il y a déjà beaucoup de vague à larmes en regardant ces courbes que l’on ne voit jamais. Celle des emplois détruits, celles des petits patrons en pleurs devant le travail d’une vie qui se ferme comme le rideau de sa boîte. Celle aussi de la montée d’achats d’anxiolytiques, seul élément ou presque pour comprendre que la santé mentale du pays ne se calcule pas mais se paie un jour. » Dans la presse également, ce nouveau drame migratoire dans la Manche Quatre personnes sont mortes dans le naufrage d’un bateau entre les côtes dunkerquoises et anglaises. Un bébé de 15 mois, aurait aussi disparu. « Il s’agit du pire drame depuis le début des tentatives de traversées de la Manche par les migrants, prêts à tout pour rallier l’Angleterre » souligne La Croix. Il y a quinze rescapés, majoritairement des Kurdes Iraniens, Et « selon leurs déclarations, il pourrait y avoir eu jusqu’à 22 passagers, ce qui voudrait dire que trois sont toujours manquants. » Ces tentatives désespérées ne datent pas d’hier, mais c’est surtout depuis 2018 que le phénomène est en forte recrudescence. Selon le porte-parole de l'association L’Auberge des migrants.« Au départ, les premières traversées étaient à l’initiative d’Iraniens qui volaient des embarcations à Boulogne. Mais depuis, les passeurs ont repris la main sur les traversées ». La Croix raconte, « un Iranien de 41 ans qui a tenté la traversée à six reprises, affirme avoir payé près de 7 000 euros à deux passeurs différents. Toutefois, il se trouve toujours des migrants désargentés, pour tenter de franchir la Manche à bord d’un canot pneumatique ou de partir à la nage pour essayer de grimper sur un ferry. »