Player FM - Internet Radio Done Right
0-10 subscribers
Checked 18h ago
Added two years ago
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://player.fm/legal.
Player FM - Podcast App
Go offline with the Player FM app!
Go offline with the Player FM app!
Reportage international
Mark all (un)played …
Manage series 3454792
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://player.fm/legal.
Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
24 episodes
Mark all (un)played …
Manage series 3454792
Content provided by France Médias Monde. All podcast content including episodes, graphics, and podcast descriptions are uploaded and provided directly by France Médias Monde or their podcast platform partner. If you believe someone is using your copyrighted work without your permission, you can follow the process outlined here https://player.fm/legal.
Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
24 episodes
All episodes
×R
Reportage international

1 Au Japon, l'île de Yonaguni se prépare à une guerre éventuelle 2:37
2:37
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:37
La tension monte en mer de Chine orientale, Pékin multipliant les intimidations, voire les provocations militaires. L’inquiétude est particulièrement vive à Okinawa, l’archipel situé à l’extrême sud du pays, et notamment dans les îles japonaises les plus proches de Taïwan, comme Yonaguni, qui n’est qu’à 110 km de Taipei. De notre envoyé spécial de retour de Yonaguni, À Yonaguni, tout est prêt dans l’éventualité où Pékin attaquerait Taïwan ou s’il bouclait la mer de Chine orientale, empêchant toute navigation et donc le ravitaillement de l’île par voie maritime. « Yonaguni compte 1 648 habitants. Le jour venu — s’il survient — un pont aérien évacuera les personnes qui le souhaitent vers la grande île de Kyûshû, qui est située au nord de l’archipel d’Okinawa, indique Koji Sugama, en charge de l’élaboration des plans catastrophes . Onze vols se succéderont sans discontinuer, du matin au soir. Les fonctionnaires municipaux seront les derniers à quitter Yonaguni. Notre objectif est de mener à bien l’évacuation de l’île en un jour, pas plus. » Les personnes qui ne souhaitent pas évacuer seront invitées à se regrouper dans les centres d’hébergement d’urgence où la population se réfugie en cas de catastrophes naturelles, comme les séismes ou les tsunamis. Des stocks y ont été constitués : trois litres d’eau par jour et par personne, par exemple. À lire aussi Le bruit des bottes résonne dans le Pacifique « Notre gouvernement a beaucoup trop tardé à prendre conscience de la menace chinoise » Mais comme il ne s’agit pas d’abris antimissiles, ces habitants n’y seront pas à 100 % en sécurité. « Il n’y a pas un seul abri antimissiles souterrain dans cette île — pas un seul, s’indigne le maire, Kenichi Itokazu. L’État m’en promet un, mais ça prendra des années. Pareil, ça fait des lustres qu’on réclame l’allongement de la piste de notre aéroport, où, aujourd’hui, seuls des petits bimoteurs peuvent atterrir. Cela va poser des problèmes si une guerre éclate et qu’il faut acheminer en urgence d’énormes renforts militaires ici. » Et le maire ne décolère pas : « Quand j’ai pris mes fonctions, il y a trois ans et demi, j’ai réalisé combien nous n’étions pas préparés à faire face à une crise majeure. Car — c’est l’évidence — notre gouvernement a beaucoup trop tardé à prendre conscience de la menace chinoise. » Plusieurs centaines de militaires sont stationnés à Yonaguni. À l’aide de puissants radars, ils surveillent en permanence les eaux territoriales et l’espace aérien. Il est aussi prévu d’y déployer des missiles sol-air de moyenne portée. À lire aussi Le Japon présente un budget record face aux menaces militaires et au vieillissement de sa population « L e Japon doit s’interdire une nouvelle dérive belliqueuse » Le Japon muscle son dispositif militaire à Okinawa, et cela ne fait pas l’unanimité, en raison du poids terrible du passé. Il y a 80 ans, la guerre tua un quart de la population civile de cet archipel. « Tirons les leçons de notre passé tragique et faisons en sorte qu’il ne se reproduise pas, martèle, effarée, cette retraitée qui milite bénévolement dans une association pacifiste . Notre pays est régi par une Constitution pacifiste. On commémorera bientôt la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus que jamais, donc, le Japon doit s’interdire une nouvelle dérive belliqueuse. » Année après année, Tokyo accroît son budget de la Défense. Il atteint désormais une soixantaine de milliards d’euros, soit davantage que le montant des dépenses militaires de pays comme la France ou l’Allemagne. À lire aussi La mer de Chine orientale, une zone sous haute tension entre le Japon et la Chine…
R
Reportage international

1 Suède: face au phénomène d'enfants embrigadés dans des gangs, le gouvernement cherche des solutions 2:37
2:37
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:37
La Suède fait face à une flambée de violences liée aux guerres des gangs. Face à cette explosion de la criminalité à laquelle de plus en plus de très jeunes adolescents participent de gré ou de force, le gouvernement tente de trouver des moyens d’inverser cette tendance. De notre correspondante à Stockholm, Avec quasiment une fusillade par jour ces dernières années, le royaume est l’État européen le plus touché par les règlements de compte et, en un an, le nombre de jeunes de moins de 15 ans soupçonnés de meurtre, de complicité de meurtre ou de tentative de meurtre a quasiment triplé en Suède . On les appelle les enfants soldats. Ils n'ont parfois que dix ou onze ans et sont engagés comme tueurs à gages parce qu'ils n'ont pas atteint l'âge de responsabilité pénale fixé à quinze ans. Une aubaine pour les gangs qui vivent du narcotrafic. « Je n'ai pas vraiment recruté, mais j'ai bien demandé à des adolescents de faire des trucs pour moi, comme détruire des preuves ou faire exploser des entrées de bâtiments, témoigne Victor, 25 ans, ancien membre d'un gang à Stockholm . Mais le plus souvent, c'étaient des ados qui venaient me voir d'eux-mêmes. La principale raison pour s'engager dans les gangs, c'est l'argent, bien sûr. L'argent et une forme de statut. Moi, je sais ce que je recherchais, c'était d'être respecté. » Des choses que Jonas Soderlund, coordinateur local, reconnaît dans les enfants qu'il rencontre dans les écoles, dans la rue ou les centres de jeunesse. Son métier consiste à empêcher les enfants de se tourner vers la criminalité. « Aujourd'hui, je m'occupe des enfants dès l'âge de six ans. Ça peut commencer comme ça : par exemple, l'enfant se fait prêter un beau bonnet de marque par quelqu'un, explique-t-il. Le lendemain, la personne dit qu'elle veut le récupérer et lui dit qu'il y a une tache dessus. Maintenant, tu me dois 300 €. Ensuite, il y a des menaces, des pressions et puis on est coincé. » À lire aussi Union européenne: un rapport sur la violence extrême des gangs de la drogue « C'est tragique qu'on en soit arrivé au point de réfléchir à ce genre de loi » Face à l'explosion de la criminalité chez les mineurs, le gouvernement de droite, soutenu par l'extrême droite , veut autoriser la police à surveiller secrètement les appels téléphoniques et les communications électroniques des jeunes de moins de quinze ans. Il est aussi question d'imposer à titre préventif le port du bracelet électronique à certains dès l'âge de quinze ans. Des mesures controversées qui questionnent les valeurs fondamentales des Suédois. « C'est tragique qu'on en soit arrivé au point de réfléchir à ce genre de loi, regrette Robert, père d'une adolescente de quinze ans . De manière générale, je suis contre tout ce qui peut violer l'intégrité des personnes, surtout quand il s'agit de mineurs. Mais la criminalité s'est tellement répandue que je comprends le besoin. Il faut que les choses changent. » « Les enfants qui risquent de se tourner vers la criminalité, ce dont ils ont besoin, c'est d'aide, défend Germay Woldu, responsable d’une association qui s’occupe de réintégrer d’anciens détenus et de faire de la prévention auprès des jeunes . Leur mettre un bracelet électronique au pied tout en les laissant dans le même milieu, ça ne les empêchera pas d'avoir des activités criminelles. » Le gouvernement étudie actuellement la possibilité de rabaisser l'âge de responsabilité légale à quatorze ans et de permettre à la police de supprimer immédiatement des contenus illégaux sur les réseaux sociaux. Les autorités passent clairement à l'offensive et tentent de conjuguer répression, surveillance et prévention, au risque d'empiéter sur les libertés individuelles. À écouter dans Le tour des correspondants Suède, Québec, Afrique du Sud: des adolescents de plus en plus jeunes recrutés par des gangs…
R
Reportage international

1 Pologne, Lettonie et Lituanie face à la justice européenne pour refoulement illégal de migrants 2:38
2:38
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:38
Dans un contexte de durcissement des politiques migratoires en Europe, les dossiers de refoulement illégal et musclé de demandeurs d'asile se multiplient devant la Cour européenne des droits humains (CEDH). En janvier, dans un jugement inédit, la Cour avait condamné la Grèce pour cette pratique contraire au droit international et à la convention de Genève relative au statut des réfugiés. Le mois dernier, la Pologne, la Lettonie et la Lituanie comparaissaient devant cette même Cour pour les mêmes griefs : le refoulement illégal de demandeurs d'asile à leurs frontières. Mais contrairement à la Grèce, ces trois pays assument et justifient le recours à cette pratique pourtant contraire au droit. À lire aussi Immigration: la Grèce condamnée pour les refoulements de migrants par la Cour européenne des droits de l'homme…
R
Reportage international

1 Dérèglement climatique: en Galice, la pêche artisanale aux coquillages n'est plus miraculeuse 2:34
2:34
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:34
Plus grande productrice de moules au monde après la Chine et le Chili, cette région du nord-ouest de l'Espagne assiste à l’effondrement de sa production de coquillages. La production de palourde a baissé de 72% au cours des dix dernières années, et celle des coques de 36%. Les derniers chiffres relevés parlent de 10 millions d'euros de pertes pour 2023. Et aucune amélioration n’'a eu lieu l’an dernier. En cause : le réchauffement climatique et la pollution qui affectent la Galice. Reportage de notre correspondante en Galice , Si la production de moules a diminué, ce mollusque bivalve est celui qui se porte le mieux dans la région. En Galice, dans certains estuaires comme celui de la baie d'Arousa, épicentre de la culture de coquillages, la production de coques et palourdes a chuté de 80%. Marina est mariscadoras – pêcheuse à pied –, une profession exercée déjà par sa mère et sa grand-mère. Chaque jour, depuis 30 ans, elles ratissent durant quatre heures à marée basse le sable, à la recherche de palourdes fines, palourdes japonaises et coques. « J'ai commencé avec ma mère et on n'avait pas de quota à respecter. On ramassait des seaux énormes, tout ce que donnait la marée. Aujourd'hui, c'est totalement impensable. On a le droit à six kilos par jour et par personne en tout. De toute façon, il y en a de moins en moins, et les palourdes ne sont plus aussi grosses qu'avant. Il se passe quelque chose, c'est évident. C'est le changement climatique, ça nous affecte énormément », confie-t-ell. La crise climatique , qui fait monter la température de l'eau et qui réduit la qualité du plancton dont se nourrissent les coquillages, occupe toutes les conversations. C'est aussi la principale raison avancée par Manuel Santos, coordinateur de Greenpeace en Galice, pour expliquer la chute de la production depuis le port de Vigo. L'écologiste fait un constat dramatique de la situation : « Je crois qu'on peut commencer à parler d'effondrement du système écologique des estuaires de Galice. Avant, ici, il pleuvait doucement toute l'année, mais désormais, on a de grosses averses qui ont pour effet de faire baisser la salinité de l'estuaire. Mais il y a aussi un autre facteur : la pollution des estuaires. Officiellement, il y a 2 000 sites de déversement de déchets, mais il y en a sans doute plus, et 10% sont contaminés par des produits hautement toxiques. » Alors qu'elle sera la retraite d'ici à deux ans, Marina n'est pas optimiste pour l'avenir de sa profession : « Avec deux années pas très bonnes à la suite, beaucoup de gens renoncent à leur permis de pêche. Je pense que d'ici à dix ans, on va disparaître. La pêche artisanale ne reçoit pas de soutien, rien du tout. On aide seulement les plus gros, les industriels. Nous ne pesons plus rien alors que nous avons tout construit ici, nos maisons, nos vies. On a élevé nos enfants grâce à la mer. » « Paysannes de la mer », comme on les appelle sur le littoral de Galice, les mariscadoras sont actuellement au nombre de 2 800. Elles étaient encore 4 000 il y a à peine cinq ans. À lire aussi Catalogne: des comités de cogestion pour une pêche durable et concertée…
R
Reportage international

1 La mer de Chine orientale, une zone sous haute tension entre le Japon et la Chine 2:30
2:30
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:30
On parle beaucoup de la tension très vive qui règne en mer de Chine méridionale, avec ces fréquentes escarmouches entre les navires des garde-côtes chinois et philippins. Mais plus à l'Est, en mer de Chine orientale, la situation s'est aussi beaucoup dégradée ces dernières années, en raison des intimidations et des provocations militaires à répétition de Pékin. À Okinawa, dans l'extrême Sud du Japon, l'armée est mobilisée comme jamais, et l'inquiétude des habitants grandit. En 2024, des navires des garde-côtes chinois lourdement armés ont pénétré à 39 reprises dans les eaux territoriales japonaises pour s'approcher des Senkakus, îlots nippons que Pékin revendique. Et pendant 355 jours, ils ont harcelé les chalutiers japonais qui pêchaient aux alentours, leur ordonnant de quitter immédiatement « le territoire chinois ». Au-delà, des navires de guerre chinois ont croisé en mer de Chine orientale à 68 reprises en 2024. C'est beaucoup plus que les années précédentes. Un avion de reconnaissance chinois a violé l'espace aérien du Japon , un événement inédit. Et dans la région, les exercices de l'armée de l'air chinoise se sont succédés, incluant parfois des bombardiers. Dans les rues de Naha, la capitale d'Okinawa, l'inquiétude est palpable. « Un missile tiré à Pékin met moins de 10 minutes pour arriver ici. Le moment venu, on n'aura pas temps de se mettre à l'abri », redoute une habitante. Un autre confie qu'en cas de tir, dans la mesure où il n'y a « pas le moindre abri anti-missiles » aux alentours, il n'aurait pas d'autre choix : « Je resterais à la maison, me recroquevillerais sous la table du salon et prierais. » Un autre femme de Naha avoue ne plus regarder les journaux télévisés car « ils sont trop stressants ». « Notre devoir est de protéger l'ensemble de notre territoire et d'assurer la sécurité de tous les Japonais » Désormais, en mer de Chine orientale, bon nombre d'îles japonaises sont hérissées de batteries de défense anti-missiles. Dans plusieurs bases militaires, des missiles balistiques de longue portée sont entreposés. Et les garnisons stationnées dans la région ont vu leurs effectifs considérablement augmenter. Mais cette mobilisation militaire ne fait pas l'unanimité. Certains jugent qu'elle fait courir des risques aux habitants. « Ces bases militaires censées nous protéger. En fait, elles nous mettent en danger, car si la guerre éclate, les localités où elles sont implantées seront la cible numéro 1 de l'ennemi. Rien que cette idée me fait frémir », déclare l'une d'elle. Un autre habitant abonde : « On le voit en Ukraine depuis trois ans : les missiles russes s'abattent en priorité sur les villes où se trouvent des garnisons ou des dépôts de munitions. Ce sont des abris souterrains qu'il nous faudrait pour être bien protégés, pas des bases militaires. » Comment l'armée prend-elle ces critiques ? Le major général Nakashima, numéro 2 de la zone de Défense du sud-ouest, répond : « Notre devoir, c'est de protéger l'ensemble de notre territoire, et donc d'assurer la sécurité de tous les Japonais. Mais dans notre pays, le sentiment antimilitariste n'est pas marginal depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Nous en prenons acte avec humilité et allons donc poursuivre notre travail de persuasion et de conviction afin d'obtenir la compréhension et la coopération de la population. » L'enjeu est aussi de rassurer, car à en croire les sondages, huit Japonais sur dix jugent que l'environnement sécuritaire de la région s'est dégradé ces dernières années. Et plus d'un sur deux se dit persuadé qu'un jour ou l'autre, la Chine finira par attaquer Taïwan , qui n'est qu'à une centaine de kilomètres de plusieurs îles japonaises. À lire aussi Mer de Chine méridionale: Pékin réplique à l’avertissement de Washington…
R
Reportage international

1 Canada: l'impact du changement climatique sur les loisirs d'hiver du pays 2:34
2:34
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:34
L'augmentation de la température est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale au Canada. Cela a notamment pour effet de réduire l'enneigement et de raccourcir aussi les périodes de froid hivernaux. Vancouver, sur la côte ouest, a perdu 19 jours de gel en dix ans, contre 13 à Toronto et 6 à Montréal. Ces changements ont des répercussions sur les loisirs d'hiver qui doivent s'adapter à la nouvelle réalité, comme nous le raconte notre correspondante dans la région. À lire aussi Climat: la superficie de la banquise arctique enregistre un nouveau record à la baisse…
R
Reportage international

1 Syrie: les fonctionnaires inquiets pour l'avenir de leur emploi 2:29
2:29
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:29
Avant la chute de Bachar el-Assad, la Syrie comptait environ un million de fonctionnaires. Parmi eux, 300 000 étaient des employés fictifs, rémunérés sans exercer de véritables fonctions, en raison de relations familiales ou d'autre type de favoritisme. Le nouveau gouvernement a décidé de mettre fin à ces pratiques, laissant ces 300 000 personnes sans emploi et sans perspectives de réintégration dans la fonction publique. De notre correspondant à Damas , Comme des dizaines de fonctionnaires venus manifester ce jour-là devant le ministère de la Santé à Damas , Samir et Alia ne décolèrent pas. Cela fait 20 ans qu'ils y travaillent, avec un statut autrefois envié, aujourd'hui menacé par le nouveau pouvoir. Leur emploi, unique source de revenus pour leurs familles, est désormais sous la menace d'une décision qui met en péril leur avenir. « C'est inacceptable. Nous sommes des employés selon la loi et les règlements, et nous n'avons pas enfreint la loi , explique Samir. Nous respectons notre travail, et l'évaluation selon laquelle nous ne serions pas engagés n'est pas fondée. Il n'est pas logique de renvoyer 8 000 travailleurs des institutions du ministère de la Santé, et il n'est pas acceptable de fermer les centres de santé, au nombre de 25. La révolution est venue pour mettre fin à l'injustice et à la souffrance du peuple. Nous avons beaucoup souffert. » « Après toutes ces années de service, il est tout simplement injuste de nous expulser de nos fonctions au lieu de nous honorer et nous remercier, estime Alia . Il aurait été préférable de prendre une décision de retraite pour les employés plutôt que de les licencier, afin de garantir leurs droits après toutes ces années de travail. Nous devrions être informés de notre départ après 30 ans de service, de sorte à quitter notre fonction avec dignité et de manière appropriée. » Un salaire sans travailler Selon le nouveau ministre des Finances, Mohammad Abazid, la chute du régime de Bachar el-Assad et l'arrivée d'un gouvernement intérimaire ont mis au jour une bureaucratie excessive et des irrégularités financières dans les ministères. Un système dont auraient profité des centaines de milliers d'employés fictifs : « Beaucoup recevaient leurs salaires tout en restant chez eux. Sur cette base, nous avons décidé de revoir les décisions de recrutement de tous les employés et d'étudier les listes nominatives pour pouvoir identifier les employés engagés et ceux qui ne méritent pas les salaires. Nous avons demandé au ministère des Finances de fournir aux institutions publiques les listes des employés réels et fictifs. Nous avons reçu 90% de ces listes et nous procéderons dans les jours à venir au versement des salaires aux employés et aux retraités. » Des fonctionnaires à qui le nouveau gouvernement promet une augmentation de salaires de 400% qui n'est, à ce jour, pas encore effective. Ils passeraient ainsi de 20-25 dollars par mois à 80 voire 100 dollars par mois. Cette situation illustre les défis auxquels le gouvernement intérimaire est confronté pour réformer l'administration publique tout en répondant aux préoccupations des employés quant à leur sécurité d'emploi et à leur bien-être économique. À lire aussi Syrie: à Alep, les chrétiens alternent entre signaux rassurants et inquiétude persistante…
R
Reportage international

1 En Italie, des «agriculteurs gardiens» pour sauver la biodiversité 2:30
2:30
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:30
En Italie, c'est Rome, la capitale, qui accueille pendant trois jours le deuxième volet de la COP16 biodiversité. L'un des enjeux, après l'échec des négociations en Colombie, est notamment de trouver un accord sur la conservation de la biodiversité. Dans le centre du pays, dans la région rurale des Marches, un réseau d'agriculteurs a relevé les manches il y a déjà vingt ans pour sauver les espèces menacées de fruits, de légumes, d'arbres, mais aussi les espèces animales de la région. Un reportage de notre envoyée spéciale auprès d'un « agriculteur gardien » à Grottammare, sur la côte Adriatique, à retrouver en intégralité dans Accents d'Europe . À lire aussi Reprise de la COP16 biodiversité à Rome: les pays dépasseront-ils leurs différends?…
R
Reportage international

1 Dans la future station spatiale autour de la Lune 2:39
2:39
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:39
Près de 50 ans après avoir marché sur la Lune, les humains veulent y retourner. La Chine s’y prépare et veut y poser pied avant 2030. Les États-Uniens et leurs partenaires européens et japonais voudraient bien faire la même chose, si possible avant, dans le cadre du programme Artemis. RFI a visité une partie de la future station spatiale qu'ils construisent et veulent envoyer en orbite autour de la Lune à partir de 2027. De notre envoyée spéciale à Turin , Sous la verrière d’un grand hangar en banlieue de Turin se construit la majeure partie de l’ossature d’une future station spatiale autour de la Lune , sous le regard de Roberto Angelini, directeur de l’ingénierie ici pour Thales Alenia Space. « Ces anneaux et ces cylindres sont soudés ensemble pour former la structure principale », montre-t-il. Plusieurs centaines de personnes travaillent ici sur le projet Gateway, du nom de la future station spatiale qui doit être placée en orbite autour de la Lune. « Cette partie, par exemple, sera entièrement remplie de matériel informatique et de provisions pour la station — plus de 5 tonnes en tout. Ce module va s’amarrer à la station et les astronautes vont y récupérer les outils informatiques pour les apporter à l’intérieur », poursuit-il. À lire aussi Un condensé d'humanité sur la Lune Des modules assemblés comme des Legos dans l’espace L’entreprise franco-italienne a remporté une série de contrats pour plus de 800 millions d’euros en tout pour construire plusieurs modules de la future station spatiale. Ces tubes en aluminium font 3 mètres de diamètre, contre 4,5 mètres dans l' ISS , la station spatiale internationale (qui est en orbite autour de la Terre). Les éléments seront assemblés dans l’espace, un peu comme des Legos programmés et commandés à distance. L’un de ces modules, HALO (pour Habitation and Logistics Outpost , module d’habitation et avant-poste logistique) s’apprête à partir, courant mars, pour les États-Unis pour finir d’être équipé. Jusqu’à quatre personnes à la fois pourront y séjourner et y mèneront des expériences scientifiques notamment. Des salariés vérifient un par un le serrage des boulons du futur sas d’entrée. D’ici à quelques années, Matthias Maurer, astronaute allemand de l’Agence spatiale européenne (ESA), espère y séjourner. « Tous les astronautes à Cologne (où se trouve le centre d’entraînement des astronautes européens) rêvent de faire partie du groupe sélectionné pour voler vers la Lune », s’enthousiasme-t-il. Ressources lunaires La station doit être envoyée dans l’espace, module par module, à partir de fin 2027 au plus tôt. Elle doit notamment servir de base arrière aux astronautes qui poseront pied sur le pôle sud de la Lune, où se trouve de la glace. « Quand on trouve cette eau, on peut la boire, mais aussi la transformer pour en faire de l’hydrogène et de l’oxygène. Des ressources lunaires qu’on pourrait utiliser pour continuer le voyage vers Mars . Car une fois arrivés sur Mars, il faudra savoir comment utiliser les ressources qu’on y trouve : tout apporter depuis la Terre coûterait trop cher », souligne Matthias Maurer. Toutefois, un seul Européen par mission est prévu pour l’instant et seuls les astronautes états-uniens devraient alunir dans un premier temps. En attendant une éventuelle mission habitée vers Mars, le programme lunaire Artemis, chapeauté par les Américains, a pris du retard. Les dates de lancement prévues ont été plusieurs fois repoussées et l’incertitude politique plane autour du projet depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Tandis que la Chine , elle, semble suivre son calendrier et pourrait bien poser pied sur la Lune dès 2029. Avant le retour des Occidentaux ? À lire aussi La Chine pourrait être le prochain pays à poser le pied sur la Lune en devançant les États-Unis…
R
Reportage international

1 Syrie: à Alep, les chrétiens alternent entre signaux rassurants et inquiétude persistante 2:35
2:35
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:35
C’est une nouvelle étape dans la transition syrienne : une conférence de dialogue national a été lancée lundi 24 février à Damas et doit se prolonger ce mardi avec six ateliers de discussions. L’un d’entre eux portera sur les libertés individuelles et les droits humains. Les nouvelles autorités syriennes affirment vouloir mener un processus inclusif, qui intègrera l’ensemble des communautés du pays. De nos envoyés spéciaux à Alep, avec Ahmad al-Khalaf Un premier test de la volonté d’inclusivité du nouveau pouvoir en Syrie devrait être la formation dans les prochains jours d’un gouvernement censé représenter « autant que possible le peuple syrien ». Les nouvelles autorités s’efforcent de rassurer les minorités — kurdes, druzes, alaouites, chrétiennes… — qui ont exprimé des inquiétudes de voir arriver au pouvoir des islamistes. Alors que la transition se met en place, les chrétiens alternent aujourd’hui entre signaux rassurants et inquiétude persistante. À Alep , une vieille maison traditionnelle, portant le nom de l’ex-impératrice autrichienne Sissi, accueillait avant la guerre l’un des restaurants les plus huppés de la ville. Le gratin de la société syrienne et des visiteurs étrangers aisés venaient s'y restaurer. Ses beaux jours ont duré jusqu’en 2012. « Lorsque la guerre a commencé, la ligne de front se trouvait juste à côté, se souvient George Najarian, propriétaire des lieux. Il y a eu beaucoup de destructions. Nous avons dû fermer le restaurant et mettre le mobilier à l’abri. » Aujourd’hui, George Najarian, membre de la communauté arménienne d’Alep, travaille à la réouverture de son restaurant. Retrouver le faste d’antan est certainement encore lointain, mais il espère pouvoir reprendre une partie de son activité dans les prochains jours. « Maintenant, tout va bien. Et on espère que ça s’améliorera encore, confie le restaurateur. Le restaurant est grand, mais on ne va d’abord rouvrir que le café. Et si les affaires marchent bien, nous rouvrirons le reste. » À lire aussi Syrie : à Homs, la communauté chrétienne veut croire en un avenir en paix « C’est le chaos. Honnêtement, si on pouvait partir, on partirait » Une foi en l’avenir que ne partagent pas tous les chrétiens d’Alep. « Il y a des tensions. Des nouvelles tensions même, dénonce Reem Chahoud. Parce que nous n’avons pas de gouvernement. C’est le chaos. Honnêtement, si on pouvait partir, on partirait. » Et aux inquiétudes économiques et sécuritaires partagées par l’ensemble des communautés, s’ajoutent pour les chrétiens d’autres visant leurs droits. « Maintenant, ce qui nous fait peur, c’est qu’on nous impose le voile, qu’on nous empêche d’être libres, poursuit Reem Chahoud . Ou par exemple, qu’on interdise à une fille et à un garçon de marcher ensemble. Ça aussi, c’est arrivé. Alors, ça fait peur. » À lire aussi Quelle place pour les femmes dans la Syrie post-Assad ? « [Les autorités] nous ont dit de ne pas avoir peur » Des remarques, des pressions, dont la fréquence est difficile à quantifier, mais dont tous les chrétiens ont entendu parler depuis la chute du régime de Bachar el-Assad . Il s’agit toutefois d’actions de citoyens. Les nouvelles autorités, elles, se veulent rassurantes, souligne Joseph Tobji, l’archevêque maronite d’Alep : « Sincèrement, on a vu une gentillesse envers les chrétiens. [Les autorités] nous ont dit que nous sommes une composante essentielle de la patrie, donc de ne pas avoir peur. Mais il y a beaucoup de cas individuels. » La pression sociale augmente d’autant plus que l’autorité centrale est encore en phase de construction. Et lors de sa rencontre avec le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa le 31 décembre, Mgr Joseph Tobji a plaidé pour une accélération de la transition. « Le temps n’est pas de notre côté », analyse celui qui craint une augmentation de l’émigration chrétienne. Et la menace pourrait être existentielle pour une communauté qui a déjà vu partir 80 % de ses membres durant la guerre. À lire aussi Syrie: la prison de Saidnaya, symbole de décennies de terreur méthodique et systématique…
R
Reportage international

1 Ukraine: à Izioum, alors que la ligne de front se rapproche, le difficile choix de partir 2:31
2:31
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:31
Alors que le monde écoute les dernières sorties de Donald Trump à propos de l'Ukraine et les réponses de Kiev, la guerre ne s'est pas arrêtée pour des millions d'Ukrainiens. Izioum, dans la région de Kharkiv, a été libérée il y a plus de deux ans, mais la ligne de front se rapproche à nouveau dans cette ville martyre, dont beaucoup de bâtiments ont été détruits pendant les combats et qui continue d'être la cible régulière des bombardements. De notre envoyée spéciale à Izioum, Les milliers d'habitants qui se trouvent encore à Izioum, dans le nord-est de l' Ukraine , ou y sont revenus, courent le risque à chaque instant de perdre la vie sous les bombes. Mais même face au danger et à l'incertitude, certains choisissent de rester. Lorsqu'on arrive dans la ville, après environ deux heures de route de Kharkiv, la première chose que l'on remarque, c'est le cimetière d'Izioum et, à côté, les fosses communes dans lesquelles 447 corps torturés de civils et soldats avaient été retrouvés lors de la libération de la ville par l'armée ukrainienne en septembre 2022 . Depuis, l'occupation russe a cessé, mais les bombardements continuent. Le 4 février dernier, six personnes sont mortes et plus de cinquante ont été blessées lorsqu'un missile russe s'est abattu sur un centre administratif. « Nous étions arrivés à l'heure au travail, à l'administration, et j'ai vu l'alerte aérienne. Je suis rentré et nous avons été emportés par le souffle de l'explosion, témoigne Sasha, un survivant d'une cinquantaine d'années. J'ai couru et j'ai dit : "Père, père, es-tu en vie ?" On était vivants. Je lui ai dit : "Sortons d'ici." Les fenêtres, les portes, tout était sens dessus dessous. Nous sommes sortis, plusieurs personnes sont sorties, et beaucoup étaient blessées. Parmi elles, je ne connaissais que Vitya, un ouvrier, il était venu de Koupiansk au début de la guerre, sa fille l'avait emmené. Il s'était enfui à cause de la guerre . » À lire aussi Ukraine: le président Volodymyr Zelensky prêt à quitter son poste en échange d'une adhésion à l'Otan « Je ne veux pas partir, j'ai grandi ici toute ma vie, c'est ma ville natale » Malgré la proximité de la ligne de front, désormais à moins d'une cinquantaine de kilomètres, et la présence accrue de militaires en ville, Izioum reste un lieu de vie pour des milliers de personnes, loin des quelque 45 000 habitants avant la guerre. Les cafés, magasins et transports en communs continuent de fonctionner. « Il y a un générateur, si on a une panne d'électricité, on le branche et tout fonctionne », explique Anatoly, 30 ans, gérant d'un café-épicerie. Le jeune homme hésite à partir : « C'est une question difficile, je comprends que c'est particulièrement dangereux d'être ici cet hiver, mais je ne veux pas partir. J'ai grandi ici toute ma vie, c'est ma ville natale. Mais ma mère et ma sœur viennent tout juste de partir pour l’Allemagne... » Alors que le bruit de l'artillerie se fait à nouveau entendre à Izioum, beaucoup de civils n'ont pas les moyens financiers de partir. Ils craignent une nouvelle occupation russe, mais préfèrent rester chez eux que d'envisager une vie d'exil ou de déplacés à l'intérieur même de leur pays. À écouter dans Géopolitique Guerre d'Ukraine : la fin de l'isolement russe…
R
Reportage international

1 Allemagne: la percée de l'AfD inquiète à Dortmund 2:30
2:30
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:30
Ce dimanche 23 février, les Allemands votent pour élire leurs représentants au Parlement. Le chancelier sortant Olaf Scholz devrait quitter son poste et le candidat de la droite conservatrice de la CDU, Friedrich Merz, est largement favori. Cette campagne est également marquée par le score de l’extrême-droite : l’AfD est deuxième dans les sondages, si cela se confirmait dans les urnes, ce serait historique. Beaucoup d’Allemands s’en inquiètent. De notre envoyé spécial à Dortmund, Samedi matin, 10h, c’est l’heure du cours d’allemand à l’association Train of hope . Une dizaine de femmes sont là, cahiers sur la table. Massma Housseini a quitté l’Afghanistan il y a 10 ans. Le succès de l’AfD lui fait peur. Elle raconte avoir rejoint l’Allemagne pour fuir l’oppression des talibans. Alors se retrouver aujourd’hui pointée du doigt, stigmatisée, par la deuxième force politique du pays la déçoit énormément. L’association Train of hope, le train de l’espoir, a été créée par Fatma Karacakurtoglu en 2015, quand Angela Merkel a ouvert les portes du pays aux réfugiés syriens. Pour cette élue municipale du parti de gauche Die Linke, une AfD forte au Bundestag serait catastrophique. « Ils vont faire des lois différentes qui vont rendre la vie des étrangers plus difficile qu'elle ne l'est en réalité. C'est déjà dur, mais ça va le devenir encore plus, dénonce-t-elle . On a le sentiment de ne pas être le bienvenu ici. On ne peut jamais dire : "OK, c'est chez moi, c'est chez moi, je peux vivre ici en paix". Ce n'est pas possible. » À lire aussi Élections en Allemagne: virement de bord en eaux troubles « L’AfD n’est pas du côté des travailleurs ! » David Wiegmann organise à sa façon la résistance. Il s’occupe à Dortmund de la branche jeunesse de la DGB, la principale confédération allemande de syndicats. Il donne des cours dans des collèges pour sensibiliser les jeunes au danger de l’AfD, un parti « nazi » selon ses mots. « Beaucoup de gens se sentent peu pris en compte par les grands partis comme le SPD ou la CDU, analyse-t-il . Et l'AfD a des réponses très faciles à certaines questions. Le problème, c’est que ces réponses sont racistes . » L’AfD prospère chez les jeunes et elle séduit de plus en plus parmi la classe ouvrière en Allemagne . Sur la place centrale de Dortmund, le grand syndicat de la métallurgie IG Metall organise un rassemblement. On y croise Marcel, casque sur la tête, il tient une pancarte sur laquelle il est écrit : « L’AfD n’est pas du côté des travailleurs ! » « Je suis contre l'AfD et je veux que l'AfD soit interdite parce qu'ils sont fascistes et nous devons donc lutter contre l'AfD », affirme ce membre du Parti communiste, qui travaille chez ThyssenKrupp. S’il devient chancelier, Friedrich Merz exclut de gouverner avec l’AfD, mais le parti d’Alice Weidel espère obtenir suffisamment de voix pour devenir incontournable dans le prochain Parlement. À lire aussi Allemagne: Alice Weidel, l'inquiétant visage d'une extrême droite décomplexée…
R
Reportage international

1 Irlande: ces ressortissants ukrainiens qui retournent combattre au front 2:35
2:35
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:35
Après presque trois ans d’invasion à grande échelle, les forces ukrainiennes cherchent à recruter parmi les centaines de milliers d’hommes ukrainiens vivant en Europe. Ils sont près de 700 Ukrainiens vivant en Europe à s’être inscrits pour rejoindre la Légion ukrainienne, une nouvelle formation de l’armée censée être bientôt déployée contre les troupes russes sur le front. Parmi eux, Oleg, étudiant en génie mécanique à la prestigieuse Université Trinity. Le jeune homme n’a que 22 ans, est né dans l’ouest de l’ Ukraine , mais il a vécu toute sa vie en Irlande . Et pourtant, il compte bien s’engager en tant que volontaire. « Tout le monde me supplie de ne pas partir. Et moi aussi, je m’inquiète pour ma sécurité. Mais je veux contribuer à la défense de l’Ukraine. Si cela implique de rejoindre l’infanterie, je le ferai, je crois que je serai plus utile si je pouvais aider du côté de la guerre technologique, dans l’utilisation de drones par exemple. Combattre dans l’infanterie, c’est terrifiant », confie-t-il. Tatouage du trident, symbolique de l’indépendance ukrainienne, sur l’avant-bras, Oleg le reconnaît : il n’a aucune expérience militaire. Pour rejoindre la Légion ukrainienne, la première question posée à tous les volontaires lors de l'inscription en ligne concerne leur expérience dans l’armée ou bien la police. Si la réponse est non, le processus est interrompu. Mais voilà, les candidats peuvent se reconnecter immédiatement et changer, tout simplement, leur réponse en oui. Mais peu importe son expérience, d’après Oleg, l’Ukraine a plus que jamais besoin de tout le soutien possible. « J’aimerais vraiment que nous puissions remporter cette guerre sans ma participation, mais je crois que si nous devions perdre cette guerre et notre État, et que je n’aie rien fait pour contribuer à l’effort, je ne sais pas si je pourrais me le pardonner , confesse le jeune homme. Je ne veux vraiment pas mourir ! Mais c’est compliqué. Je ressens cet impératif moral d’aider les miens et de faire tout ce que je peux pour que mon père rentre à la maison, sain et sauf, et pour que mes amis et proches s’en sortent. » Son père est parti se battre contre les troupes russes, en 2022. C’est l’une des raisons qui poussent Oleg à vouloir s’engager à son tour. Selon Larysa Gerasko, ambassadrice d’Ukraine en Irlande, il est impossible de savoir le nombre exact d’hommes ukrainiens en Irlande qui se sont inscrits à la légion. Mais l’ambassadrice nous le confirme, ceux qui ont fui la guerre récemment ne sont pas les seuls à s’engager. « Certains Ukrainiens qui vivaient ici depuis 20 ans, 15 ans, avant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, ont rejoint les forces militaires et se battent aujourd’hui ! Parce qu'ils sont Ukrainiens et que notre pays, notre patrie, est attaquée. Nous serions heureux de vivre à nouveau en paix, mais nous n'abandonnerons jamais, nous ne capitulerons pas », s'exclame-t-elle. Ces derniers mois, Donald Trump a martelé pouvoir imposer une paix en Ukraine en un jour. Mais son plan consisterait à céder la Crimée et la région du Donbass à la Russie , en échange d'un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. À lire aussi Prisonniers de guerre ukrainiens: un retour au pays qui met en lumière l’enfer des geôles russes…
R
Reportage international

1 Élections en Allemagne: l'extrême droite à la conquête de l'Ouest 2:25
2:25
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:25
Dominateur en ex-Allemagne de l'Est, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) pousse désormais son offensive à l'Ouest. Et notamment en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où il est annoncé à 15% aux élections fédérales du 23 février. De notre envoyé spécial de retour de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Une petite estrade, quatre banderoles, quelques mange-debout et c'est à peu près tout. S'il n'y avait la sono qui hurle une musique énervée, on pourrait presque passer à côté. Ce samedi matin, à l'heure où l'on fait ses courses, l'Alternative pour l'Allemagne tient meeting dans le centre-ville de Moers. Pour l'occasion, Knuth Meyer-Soltau a coiffé sa plus belle casquette : rouge pétant et un slogan – « Make Germany great again » – qui claque comme la gifle qu'il a menacé de flanquer à un élu écolo quatre jours plus tôt. L'impudent avait qualifié les députés de l'AfD de « nazis » lors d'une table ronde à laquelle ils étaient tous les deux conviés ; le candidat pour la circonscription 139 n'avait pas apprécié. « Ça ne peut pas continuer comme ça », martèle-t-il maintenant au micro. Il est question d'immigration. Le parti d'extrême droite est parvenu à placer son sujet fétiche au centre de la campagne électorale, bien aidé par les attaques liées à des étrangers qui se sont multipliées ces derniers mois. Chaque formation y va de ses propositions. Celle de l’AfD tient en quatre syllabes : « remigration » . Largement tabou il y a encore un an, le mot est désormais parfaitement assumé. « Cela signifie le renvoi de toutes les personnes violentes et non intégrées », éclaire Daniel Zerbin, membre du Parlement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et candidat à Herne. Non intégrées ? « Celles qui ne respectent pas nos principes : l'égalité femmes/hommes, la loi supérieure à la religion… » À lire aussi «J'ai toujours essayé de m'intégrer»: Khallof al-Mohamad, une histoire allemande « C'est le signe que ça va mal, non ? » L'événement n'a pas déplacé les foules. Du moins pas de ce côté-ci de la rue. Ils ne sont qu'une grosse centaine face à la scène, tout droits, comme figés par le froid. Ernst, 58 ans, bonnet BMW jusqu'aux sourcils et parka jusqu'au menton, est venu en famille pour se faire une idée. Il n'est pas certain de voter AfD, mais ne l'exclut pas non plus. Il attend en tout cas du futur gouvernement qu'il « redresse » le pays et cesse de taxer les pensions. Il s'inquiète : « Quand on voit des personnes âgées obligées de ramasser les bouteilles consignées dans la rue, c'est le signe que ça va mal, non ? » Ernst assure cependant ne rien avoir contre les immigrés, « tant qu'ils travaillent et qu'ils paient leurs impôts ». « Mais ceux qui se croient dans un pays de cocagne et qui vivent ici à nos frais… à un moment, ça va bien. » Son fils Matthias embraye d'un ton docte : « Quand on s'installe dans un pays, il faut s'y adapter. Pas changer, s'adapter. Et surtout payer ses impôts ou chercher du travail. » Mais l'intégration est une démarche collective, poursuit le jeune homme. « C'est aussi de notre responsabilité. C'est aussi à nous de les prendre par la main. C'est comme ça qu'on forme une société. » Sur le trottoir opposé, on se met soudain à scander : « Nazis, dehors ! Nazis, dehors ! » Quelque 600 personnes sont massées là, sous la surveillance d'une poignée de policiers et des pancartes aux slogans bien sentis. Louis, boucle dans le nez et ongles colorés, n'a pas encore l'âge de voter, mais il a tenu à manifester « avant qu'il ne soit trop tard ». « Si nous les laissons continuer, nous nous retrouverons ici dans cinq ans en nous disant : "Si seulement nous avions fait quelque chose pour l'empêcher" ». Nina a fait vingt minutes de route depuis Oberhausen pour les mêmes raisons. Elle aussi craint de voir l'Allemagne glisser à son tour vers l'extrême droite. « Il faut poser les jalons maintenant », estime-t-elle. Dans la brèche La quadra à la tenue arc-en-ciel a de quoi s'alarmer. Douze ans après sa création, l'AfD gagne du terrain à chaque scrutin. Après avoir pulvérisé les scores lors des élections estivales dans le Brandebourg, en Saxe et en Thuringe , elle s'impose comme deuxième force politique à l'échelle nationale, juste derrière les conservateurs de la CDU/CSU. Surtout, sa popularité s'étend désormais au-delà des régions sinistrées de l'ancienne RDA. Dans les très prospères Bavière et Bade-Wurtemberg, elle est donnée en deuxième position. Elle est troisième en Rhénanie-Palatinat et quatrième en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où les sondages la placent à 15%, soit un bond de huit points par rapport aux élections de 2021. « En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l'AfD s'est engouffrée dans le vide laissé par le Parti social-démocrate », constate Volker Kronenberg, professeur à l'Institut de sciences politiques et de sociologie de l'Université de Bonn. Il explique : ces vingt dernières années, le SPD a peu à peu délaissé le monde ouvrier pour se tourner vers les fonctionnaires, les intellectuels et les jeunes urbains, en se concentrant sur des sujets jusque-là défendus par les Verts. Un choix stratégique qui s'est avéré désastreux, en particulier dans la région industrielle de la Ruhr, où la transition énergétique et le déclin économique, additionnés aux défis de l'immigration, ont engendré un profond sentiment d'insécurité au sein de la population. « L'AfD a su parfaitement exploiter ces inquiétudes », remarque Volker Kronenberg. À lire aussi Sortie du charbon: en Allemagne, les défis d'une région en pleine mutation Le parti d'Alice Weidel a beau multiplier les outrances, laisser l'un de ses leaders faire l'apologie du nazisme ou se choisir un slogan inspiré du IIIe Reich, rien ne paraît ralentir sa progression. En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, on est cependant encore loin du raz-de-marée observé à l'Est. « La région, et l'Ouest en général, n'est pas un bastion de l'AfD. Les grandes villes universitaires telles que Bonn, Münster ou Cologne ne sont pas des bastions de l'AfD », insiste Volker Kronenberg. Pour nuancer aussitôt : « Concernant les villes de la Ruhr, comme Gelsenkirchen ou Duisbourg, c'est différent. » « De pire en pire » Duisbourg, 500 000 habitants dont près d'un quart de nationalité étrangère, affiche un air morose. Et ce n'est pas seulement à cause de ses rues sans charme. La ville qui fut brièvement la plus riche d'Allemagne dans les années 50 recense aujourd'hui 12% de chômeurs, plus du double de la moyenne nationale. C'est surtout la criminalité qui inquiète. Si elle n'a progressé dans son ensemble que de 3% en 2023, les homicides, viols et agressions à l'arme blanche ont quant à eux fortement augmenté. Or ce sont ces faits divers violents qui marquent les esprits. « Ça a commencé il y a cinq ans et c'est de pire en pire », déplore Frauke Pilarek. Dans la salle à manger de son appartement du centre-ville, l'enseignante fait défiler les articles de presse sur son téléphone portable pour appuyer ses dires. Radio Duisbourg, 3 février 2025 : un homme poignardé à mort par un Germano-Marocain. Spiegel , 28 avril 2023 : un Syrien de 26 ans soupçonné d'avoir agressé cinq personnes au couteau en l'espace de dix jours à Duisbourg. Rheinische Post , 31 octobre 2023 : un jeune homme avoue avoir poignardé sa mère qui le maltraitait. Frauke n'en revient toujours pas. « Ça s'est passé juste en bas de chez moi ! » Quand elle s'est surprise un jour à changer de trottoir en voyant arriver « un groupe de Syriens », Frauke s'est demandée ce qui ne tournait pas rond chez elle. « C'est tellement contraire à mon éducation et à mes valeurs chrétiennes. » Elle a observé le même changement chez son fils de 17 ans, un garçon « mature, à l'esprit ouvert ». « Je sais que c'est quelqu'un de bien. Et pourtant, parfois, en rentrant, il me dit : "Dans la rue, j'étais le seul à parler allemand". Mon fils se méfie et je trouve ça dommage. » Équilibrer les rapports de force Frauke parle d'une peur « irrationnelle ». Une peur, dit-elle, que l'AfD « sait parfaitement instrumentaliser ». Elle a longuement réfléchi à la question. « Les personnes qui ne sont pas conscientes de cette manipulation peuvent facilement tomber dans le piège de l'extrême droite. Comme l'Allemagne et la région vont de plus en plus mal, les gens ont tendance à se tourner vers les partis qui proposent des solutions apparemment faciles. » À 100 km de là, attablé dans un café de Bonn, Wolfgang Truckenbrodt plaide « non coupable ». « On s'impose par les faits », assure-t-il dans un français parfait, hérité d'un père diplomate. Son père, raconte le septuagénaire d'un ton aimable, a fait partie de ceux qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ont parcouru l'Europe pour faire venir des travailleurs en Allemagne. L'homme au physique imposant, petite moustache et crâne rasé, réclame à son tour aujourd’hui une immigration « choisie ». À 72 ans, dont vingt passés dans les rangs de la CDU, il incarne cette aile de l'AfD davantage tournée vers l'Amérique de Trump que la Russie de Poutine et qui considère la radicalité de ses homologues de l'Est d'un œil désapprobateur. Des victoires à l'Ouest permettraient d'équilibrer les rapports de force au sein du parti, estime-t-il. Dans une circonscription peuplée d'étudiants, Wolfgang Truckenbrodt reconnaît pour sa part n'avoir aucune chance. Il y a quatre ans, il avait obtenu 3% des voix aux élections locales. Il serait cette fois « assez satisfait » s'il finissait à 10%.…
R
Reportage international

1 Ouverture de la CPAC: le triomphe des trumpistes 2:09
2:09
Play Later
Play Later
Lists
Like
Liked2:09
Un mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ses partisans se retrouvent pour célébrer son bilan dans l’euphorie à Washington à l’occasion de la CPAC, cette grande conférence annuelle des républicains s’est ouverte hier et doit durer quatre jours à Washington. Les trumpistes sont particulièrement galvanisés par le « démantèlement » en cours de l’État fédéral, avec leur allié Elon Musk. Retraitée venue du Texas, Suzanne résume le sentiment d'enthousiasme général partagé par les partisans de Donald Trump croisé dans les allées de la CPAC de Washington. « C'est Noël tous les jours ! C'est ce que je me dis en me réveillant ! Même si la moitié des réformes ne voit pas le jour, c'est génial ». La CPAC, cette grande kermesse annuelle entièrement dédiée au culte de Donald Trump. Ses partisans sont encore plus galvanisés qu’à l’accoutumée, tous émerveillés par son bilan. Grand-mère du Delaware, Robin se réjouit du démantèlement en règle de l’État fédéral, qu’elle préfère appeler l’État profond et dont les fonctionnaires seraient, selon elle, corrompus, inutiles et inféodés aux démocrates. « Il affronte ce que tout le monde appelle l'État profond. On a voté pour élire le président des États-Unis, le Sénat et la Chambre. Mais on n’a pas élu l'État profond. Et pourtant, ce sont eux qui dirigent notre pays. Mais ils n'ont pas plus le droit de diriger ce pays que moi. Je suis une électrice. Je n'ai pas voté pour ces personnes. Je n'ai pas choisi ces gens de l’État profond ! ». Elon Musk, l’homme de la situation Et selon cette designeuse d’intérieure retraitée, Elon Musk serait l’homme de la situation. « Je ne peux pas imaginer meilleure personne pour faire ce travail. Il n'est pas impliqué dans le jeu. C'est l'homme le plus riche du monde. Il n'a rien à voir là-dedans. Je ne sais pas s’il fait ça par altruisme ou par amour de l'Amérique. Mais je pense qu'il déteste le gaspillage d’argent public. C’est un homme d'affaires ! Il est comme Trump ! En bon homme d'affaires, il sait qu’on ne peut pas diriger une entreprise et avoir des déficits comme ceux de l'Amérique, et réussir ». Le premier mois de Trump : un bilan qui exacerbe les divisions Et Donald Trump promet de redistribuer aux Américains 20% de l’argent économisé par les coupes budgétaires d’Elon Musk. Nathalie retraité, elle aussi, compte beaucoup sur ces retombées. « L’argent de nos impôts a été détourné. Ça aussi c’est important. J'ai de la famille qui est âgée, et une grande partie de cet argent pourrait être utilisé pour eux, tout cet argent pourrait servir pour leur sécurité sociale, ils pourraient prendre cet argent et le donner aux gens qui sont en fin de vie pour qu'ils n'aient pas à vivre avec seulement 2 000 dollars par mois ». Apres un mois a la Maison Blanche le bilan de Donald Trump comble autant les trumpistes qu’il tétanise l’autre l’Amérique, celle qui n’a pas voté pour lui. À lire aussi Déclarations fracassantes, décisions chocs: Trump, un mois de mandat mené à un rythme effréné…
Welcome to Player FM!
Player FM is scanning the web for high-quality podcasts for you to enjoy right now. It's the best podcast app and works on Android, iPhone, and the web. Signup to sync subscriptions across devices.