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Reportage international
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Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
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Reportage international
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1 Allemagne: la percée de l'AfD inquiète à Dortmund 2:30
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Ce dimanche 23 février, les Allemands votent pour élire leurs représentants au Parlement. Le chancelier sortant Olaf Scholz devrait quitter son poste et le candidat de la droite conservatrice de la CDU, Friedrich Merz, est largement favori. Cette campagne est également marquée par le score de l’extrême-droite : l’AfD est deuxième dans les sondages, si cela se confirmait dans les urnes, ce serait historique. Beaucoup d’Allemands s’en inquiètent. De notre envoyé spécial à Dortmund, Samedi matin, 10h, c’est l’heure du cours d’allemand à l’association Train of hope . Une dizaine de femmes sont là, cahiers sur la table. Massma Housseini a quitté l’Afghanistan il y a 10 ans. Le succès de l’AfD lui fait peur. Elle raconte avoir rejoint l’Allemagne pour fuir l’oppression des talibans. Alors se retrouver aujourd’hui pointée du doigt, stigmatisée, par la deuxième force politique du pays la déçoit énormément. L’association Train of hope, le train de l’espoir, a été créée par Fatma Karacakurtoglu en 2015, quand Angela Merkel a ouvert les portes du pays aux réfugiés syriens. Pour cette élue municipale du parti de gauche Die Linke, une AfD forte au Bundestag serait catastrophique. « Ils vont faire des lois différentes qui vont rendre la vie des étrangers plus difficile qu'elle ne l'est en réalité. C'est déjà dur, mais ça va le devenir encore plus, dénonce-t-elle . On a le sentiment de ne pas être le bienvenu ici. On ne peut jamais dire : "OK, c'est chez moi, c'est chez moi, je peux vivre ici en paix". Ce n'est pas possible. » À lire aussi Élections en Allemagne: virement de bord en eaux troubles « L’AfD n’est pas du côté des travailleurs ! » David Wiegmann organise à sa façon la résistance. Il s’occupe à Dortmund de la branche jeunesse de la DGB, la principale confédération allemande de syndicats. Il donne des cours dans des collèges pour sensibiliser les jeunes au danger de l’AfD, un parti « nazi » selon ses mots. « Beaucoup de gens se sentent peu pris en compte par les grands partis comme le SPD ou la CDU, analyse-t-il . Et l'AfD a des réponses très faciles à certaines questions. Le problème, c’est que ces réponses sont racistes . » L’AfD prospère chez les jeunes et elle séduit de plus en plus parmi la classe ouvrière en Allemagne . Sur la place centrale de Dortmund, le grand syndicat de la métallurgie IG Metall organise un rassemblement. On y croise Marcel, casque sur la tête, il tient une pancarte sur laquelle il est écrit : « L’AfD n’est pas du côté des travailleurs ! » « Je suis contre l'AfD et je veux que l'AfD soit interdite parce qu'ils sont fascistes et nous devons donc lutter contre l'AfD », affirme ce membre du Parti communiste, qui travaille chez ThyssenKrupp. S’il devient chancelier, Friedrich Merz exclut de gouverner avec l’AfD, mais le parti d’Alice Weidel espère obtenir suffisamment de voix pour devenir incontournable dans le prochain Parlement. À lire aussi Allemagne: Alice Weidel, l'inquiétant visage d'une extrême droite décomplexée…
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Reportage international
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1 Irlande: ces ressortissants ukrainiens qui retournent combattre au front 2:35
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Après presque trois ans d’invasion à grande échelle, les forces ukrainiennes cherchent à recruter parmi les centaines de milliers d’hommes ukrainiens vivant en Europe. Ils sont près de 700 Ukrainiens vivant en Europe à s’être inscrits pour rejoindre la Légion ukrainienne, une nouvelle formation de l’armée censée être bientôt déployée contre les troupes russes sur le front. Parmi eux, Oleg, étudiant en génie mécanique à la prestigieuse Université Trinity. Le jeune homme n’a que 22 ans, est né dans l’ouest de l’ Ukraine , mais il a vécu toute sa vie en Irlande . Et pourtant, il compte bien s’engager en tant que volontaire. « Tout le monde me supplie de ne pas partir. Et moi aussi, je m’inquiète pour ma sécurité. Mais je veux contribuer à la défense de l’Ukraine. Si cela implique de rejoindre l’infanterie, je le ferai, je crois que je serai plus utile si je pouvais aider du côté de la guerre technologique, dans l’utilisation de drones par exemple. Combattre dans l’infanterie, c’est terrifiant », confie-t-il. Tatouage du trident, symbolique de l’indépendance ukrainienne, sur l’avant-bras, Oleg le reconnaît : il n’a aucune expérience militaire. Pour rejoindre la Légion ukrainienne, la première question posée à tous les volontaires lors de l'inscription en ligne concerne leur expérience dans l’armée ou bien la police. Si la réponse est non, le processus est interrompu. Mais voilà, les candidats peuvent se reconnecter immédiatement et changer, tout simplement, leur réponse en oui. Mais peu importe son expérience, d’après Oleg, l’Ukraine a plus que jamais besoin de tout le soutien possible. « J’aimerais vraiment que nous puissions remporter cette guerre sans ma participation, mais je crois que si nous devions perdre cette guerre et notre État, et que je n’aie rien fait pour contribuer à l’effort, je ne sais pas si je pourrais me le pardonner , confesse le jeune homme. Je ne veux vraiment pas mourir ! Mais c’est compliqué. Je ressens cet impératif moral d’aider les miens et de faire tout ce que je peux pour que mon père rentre à la maison, sain et sauf, et pour que mes amis et proches s’en sortent. » Son père est parti se battre contre les troupes russes, en 2022. C’est l’une des raisons qui poussent Oleg à vouloir s’engager à son tour. Selon Larysa Gerasko, ambassadrice d’Ukraine en Irlande, il est impossible de savoir le nombre exact d’hommes ukrainiens en Irlande qui se sont inscrits à la légion. Mais l’ambassadrice nous le confirme, ceux qui ont fui la guerre récemment ne sont pas les seuls à s’engager. « Certains Ukrainiens qui vivaient ici depuis 20 ans, 15 ans, avant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, ont rejoint les forces militaires et se battent aujourd’hui ! Parce qu'ils sont Ukrainiens et que notre pays, notre patrie, est attaquée. Nous serions heureux de vivre à nouveau en paix, mais nous n'abandonnerons jamais, nous ne capitulerons pas », s'exclame-t-elle. Ces derniers mois, Donald Trump a martelé pouvoir imposer une paix en Ukraine en un jour. Mais son plan consisterait à céder la Crimée et la région du Donbass à la Russie , en échange d'un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. À lire aussi Prisonniers de guerre ukrainiens: un retour au pays qui met en lumière l’enfer des geôles russes…
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Reportage international
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1 Élections en Allemagne: l'extrême droite à la conquête de l'Ouest 2:25
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Dominateur en ex-Allemagne de l'Est, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) pousse désormais son offensive à l'Ouest. Et notamment en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où il est annoncé à 15% aux élections fédérales du 23 février. De notre envoyé spécial de retour de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Une petite estrade, quatre banderoles, quelques mange-debout et c'est à peu près tout. S'il n'y avait la sono qui hurle une musique énervée, on pourrait presque passer à côté. Ce samedi matin, à l'heure où l'on fait ses courses, l'Alternative pour l'Allemagne tient meeting dans le centre-ville de Moers. Pour l'occasion, Knuth Meyer-Soltau a coiffé sa plus belle casquette : rouge pétant et un slogan – « Make Germany great again » – qui claque comme la gifle qu'il a menacé de flanquer à un élu écolo quatre jours plus tôt. L'impudent avait qualifié les députés de l'AfD de « nazis » lors d'une table ronde à laquelle ils étaient tous les deux conviés ; le candidat pour la circonscription 139 n'avait pas apprécié. « Ça ne peut pas continuer comme ça », martèle-t-il maintenant au micro. Il est question d'immigration. Le parti d'extrême droite est parvenu à placer son sujet fétiche au centre de la campagne électorale, bien aidé par les attaques liées à des étrangers qui se sont multipliées ces derniers mois. Chaque formation y va de ses propositions. Celle de l’AfD tient en quatre syllabes : « remigration » . Largement tabou il y a encore un an, le mot est désormais parfaitement assumé. « Cela signifie le renvoi de toutes les personnes violentes et non intégrées », éclaire Daniel Zerbin, membre du Parlement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et candidat à Herne. Non intégrées ? « Celles qui ne respectent pas nos principes : l'égalité femmes/hommes, la loi supérieure à la religion… » À lire aussi «J'ai toujours essayé de m'intégrer»: Khallof al-Mohamad, une histoire allemande « C'est le signe que ça va mal, non ? » L'événement n'a pas déplacé les foules. Du moins pas de ce côté-ci de la rue. Ils ne sont qu'une grosse centaine face à la scène, tout droits, comme figés par le froid. Ernst, 58 ans, bonnet BMW jusqu'aux sourcils et parka jusqu'au menton, est venu en famille pour se faire une idée. Il n'est pas certain de voter AfD, mais ne l'exclut pas non plus. Il attend en tout cas du futur gouvernement qu'il « redresse » le pays et cesse de taxer les pensions. Il s'inquiète : « Quand on voit des personnes âgées obligées de ramasser les bouteilles consignées dans la rue, c'est le signe que ça va mal, non ? » Ernst assure cependant ne rien avoir contre les immigrés, « tant qu'ils travaillent et qu'ils paient leurs impôts ». « Mais ceux qui se croient dans un pays de cocagne et qui vivent ici à nos frais… à un moment, ça va bien. » Son fils Matthias embraye d'un ton docte : « Quand on s'installe dans un pays, il faut s'y adapter. Pas changer, s'adapter. Et surtout payer ses impôts ou chercher du travail. » Mais l'intégration est une démarche collective, poursuit le jeune homme. « C'est aussi de notre responsabilité. C'est aussi à nous de les prendre par la main. C'est comme ça qu'on forme une société. » Sur le trottoir opposé, on se met soudain à scander : « Nazis, dehors ! Nazis, dehors ! » Quelque 600 personnes sont massées là, sous la surveillance d'une poignée de policiers et des pancartes aux slogans bien sentis. Louis, boucle dans le nez et ongles colorés, n'a pas encore l'âge de voter, mais il a tenu à manifester « avant qu'il ne soit trop tard ». « Si nous les laissons continuer, nous nous retrouverons ici dans cinq ans en nous disant : "Si seulement nous avions fait quelque chose pour l'empêcher" ». Nina a fait vingt minutes de route depuis Oberhausen pour les mêmes raisons. Elle aussi craint de voir l'Allemagne glisser à son tour vers l'extrême droite. « Il faut poser les jalons maintenant », estime-t-elle. Dans la brèche La quadra à la tenue arc-en-ciel a de quoi s'alarmer. Douze ans après sa création, l'AfD gagne du terrain à chaque scrutin. Après avoir pulvérisé les scores lors des élections estivales dans le Brandebourg, en Saxe et en Thuringe , elle s'impose comme deuxième force politique à l'échelle nationale, juste derrière les conservateurs de la CDU/CSU. Surtout, sa popularité s'étend désormais au-delà des régions sinistrées de l'ancienne RDA. Dans les très prospères Bavière et Bade-Wurtemberg, elle est donnée en deuxième position. Elle est troisième en Rhénanie-Palatinat et quatrième en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où les sondages la placent à 15%, soit un bond de huit points par rapport aux élections de 2021. « En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l'AfD s'est engouffrée dans le vide laissé par le Parti social-démocrate », constate Volker Kronenberg, professeur à l'Institut de sciences politiques et de sociologie de l'Université de Bonn. Il explique : ces vingt dernières années, le SPD a peu à peu délaissé le monde ouvrier pour se tourner vers les fonctionnaires, les intellectuels et les jeunes urbains, en se concentrant sur des sujets jusque-là défendus par les Verts. Un choix stratégique qui s'est avéré désastreux, en particulier dans la région industrielle de la Ruhr, où la transition énergétique et le déclin économique, additionnés aux défis de l'immigration, ont engendré un profond sentiment d'insécurité au sein de la population. « L'AfD a su parfaitement exploiter ces inquiétudes », remarque Volker Kronenberg. À lire aussi Sortie du charbon: en Allemagne, les défis d'une région en pleine mutation Le parti d'Alice Weidel a beau multiplier les outrances, laisser l'un de ses leaders faire l'apologie du nazisme ou se choisir un slogan inspiré du IIIe Reich, rien ne paraît ralentir sa progression. En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, on est cependant encore loin du raz-de-marée observé à l'Est. « La région, et l'Ouest en général, n'est pas un bastion de l'AfD. Les grandes villes universitaires telles que Bonn, Münster ou Cologne ne sont pas des bastions de l'AfD », insiste Volker Kronenberg. Pour nuancer aussitôt : « Concernant les villes de la Ruhr, comme Gelsenkirchen ou Duisbourg, c'est différent. » « De pire en pire » Duisbourg, 500 000 habitants dont près d'un quart de nationalité étrangère, affiche un air morose. Et ce n'est pas seulement à cause de ses rues sans charme. La ville qui fut brièvement la plus riche d'Allemagne dans les années 50 recense aujourd'hui 12% de chômeurs, plus du double de la moyenne nationale. C'est surtout la criminalité qui inquiète. Si elle n'a progressé dans son ensemble que de 3% en 2023, les homicides, viols et agressions à l'arme blanche ont quant à eux fortement augmenté. Or ce sont ces faits divers violents qui marquent les esprits. « Ça a commencé il y a cinq ans et c'est de pire en pire », déplore Frauke Pilarek. Dans la salle à manger de son appartement du centre-ville, l'enseignante fait défiler les articles de presse sur son téléphone portable pour appuyer ses dires. Radio Duisbourg, 3 février 2025 : un homme poignardé à mort par un Germano-Marocain. Spiegel , 28 avril 2023 : un Syrien de 26 ans soupçonné d'avoir agressé cinq personnes au couteau en l'espace de dix jours à Duisbourg. Rheinische Post , 31 octobre 2023 : un jeune homme avoue avoir poignardé sa mère qui le maltraitait. Frauke n'en revient toujours pas. « Ça s'est passé juste en bas de chez moi ! » Quand elle s'est surprise un jour à changer de trottoir en voyant arriver « un groupe de Syriens », Frauke s'est demandée ce qui ne tournait pas rond chez elle. « C'est tellement contraire à mon éducation et à mes valeurs chrétiennes. » Elle a observé le même changement chez son fils de 17 ans, un garçon « mature, à l'esprit ouvert ». « Je sais que c'est quelqu'un de bien. Et pourtant, parfois, en rentrant, il me dit : "Dans la rue, j'étais le seul à parler allemand". Mon fils se méfie et je trouve ça dommage. » Équilibrer les rapports de force Frauke parle d'une peur « irrationnelle ». Une peur, dit-elle, que l'AfD « sait parfaitement instrumentaliser ». Elle a longuement réfléchi à la question. « Les personnes qui ne sont pas conscientes de cette manipulation peuvent facilement tomber dans le piège de l'extrême droite. Comme l'Allemagne et la région vont de plus en plus mal, les gens ont tendance à se tourner vers les partis qui proposent des solutions apparemment faciles. » À 100 km de là, attablé dans un café de Bonn, Wolfgang Truckenbrodt plaide « non coupable ». « On s'impose par les faits », assure-t-il dans un français parfait, hérité d'un père diplomate. Son père, raconte le septuagénaire d'un ton aimable, a fait partie de ceux qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ont parcouru l'Europe pour faire venir des travailleurs en Allemagne. L'homme au physique imposant, petite moustache et crâne rasé, réclame à son tour aujourd’hui une immigration « choisie ». À 72 ans, dont vingt passés dans les rangs de la CDU, il incarne cette aile de l'AfD davantage tournée vers l'Amérique de Trump que la Russie de Poutine et qui considère la radicalité de ses homologues de l'Est d'un œil désapprobateur. Des victoires à l'Ouest permettraient d'équilibrer les rapports de force au sein du parti, estime-t-il. Dans une circonscription peuplée d'étudiants, Wolfgang Truckenbrodt reconnaît pour sa part n'avoir aucune chance. Il y a quatre ans, il avait obtenu 3% des voix aux élections locales. Il serait cette fois « assez satisfait » s'il finissait à 10%.…
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Reportage international
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1 Ouverture de la CPAC: le triomphe des trumpistes 2:09
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Un mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ses partisans se retrouvent pour célébrer son bilan dans l’euphorie à Washington à l’occasion de la CPAC, cette grande conférence annuelle des républicains s’est ouverte hier et doit durer quatre jours à Washington. Les trumpistes sont particulièrement galvanisés par le « démantèlement » en cours de l’État fédéral, avec leur allié Elon Musk. Retraitée venue du Texas, Suzanne résume le sentiment d'enthousiasme général partagé par les partisans de Donald Trump croisé dans les allées de la CPAC de Washington. « C'est Noël tous les jours ! C'est ce que je me dis en me réveillant ! Même si la moitié des réformes ne voit pas le jour, c'est génial ». La CPAC, cette grande kermesse annuelle entièrement dédiée au culte de Donald Trump. Ses partisans sont encore plus galvanisés qu’à l’accoutumée, tous émerveillés par son bilan. Grand-mère du Delaware, Robin se réjouit du démantèlement en règle de l’État fédéral, qu’elle préfère appeler l’État profond et dont les fonctionnaires seraient, selon elle, corrompus, inutiles et inféodés aux démocrates. « Il affronte ce que tout le monde appelle l'État profond. On a voté pour élire le président des États-Unis, le Sénat et la Chambre. Mais on n’a pas élu l'État profond. Et pourtant, ce sont eux qui dirigent notre pays. Mais ils n'ont pas plus le droit de diriger ce pays que moi. Je suis une électrice. Je n'ai pas voté pour ces personnes. Je n'ai pas choisi ces gens de l’État profond ! ». Elon Musk, l’homme de la situation Et selon cette designeuse d’intérieure retraitée, Elon Musk serait l’homme de la situation. « Je ne peux pas imaginer meilleure personne pour faire ce travail. Il n'est pas impliqué dans le jeu. C'est l'homme le plus riche du monde. Il n'a rien à voir là-dedans. Je ne sais pas s’il fait ça par altruisme ou par amour de l'Amérique. Mais je pense qu'il déteste le gaspillage d’argent public. C’est un homme d'affaires ! Il est comme Trump ! En bon homme d'affaires, il sait qu’on ne peut pas diriger une entreprise et avoir des déficits comme ceux de l'Amérique, et réussir ». Le premier mois de Trump : un bilan qui exacerbe les divisions Et Donald Trump promet de redistribuer aux Américains 20% de l’argent économisé par les coupes budgétaires d’Elon Musk. Nathalie retraité, elle aussi, compte beaucoup sur ces retombées. « L’argent de nos impôts a été détourné. Ça aussi c’est important. J'ai de la famille qui est âgée, et une grande partie de cet argent pourrait être utilisé pour eux, tout cet argent pourrait servir pour leur sécurité sociale, ils pourraient prendre cet argent et le donner aux gens qui sont en fin de vie pour qu'ils n'aient pas à vivre avec seulement 2 000 dollars par mois ». Apres un mois a la Maison Blanche le bilan de Donald Trump comble autant les trumpistes qu’il tétanise l’autre l’Amérique, celle qui n’a pas voté pour lui. À lire aussi Déclarations fracassantes, décisions chocs: Trump, un mois de mandat mené à un rythme effréné…
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Reportage international
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En football, suite des barrages « retour » de la Ligue des Champions ce mercredi 19 février avec quatre matches au programme, notamment le choc entre le Real Madrid et Manchester City. Une semaine après la victoire des Espagnols à l’Ettihad Stadium (3-2), les Skyblues veulent inverser la tendance. Il faudra forcément s’imposer à Santiago Bernabeu. Un match où, du côté du Real, Kylian Mbappé est encore très attendu. L’attaquant français, qui après des premiers mois difficiles, semble désormais complètement épanoui à Madrid. Le coup d'envoi du match Real Madrid-Manchester City , c'est ce mercredi 19 février à 20h TU. Un match à suivre en direct sur RFI dans une soirée spéciale Ligue des champions à partir de 19h40 TU. À suivre également PSG-Brest, PSV Eindhoven-Juventus Turin et Borussia Dortmund-Sporting Portugal. À lire aussi Ligue des champions: l’AS Monaco éliminée par Benfica, malgré un match de folie…
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1 En Italie, un programme scolaire essaie de détourner les enfants de la mafia 2:35
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Signe que la mafia sicilienne est toujours très active, un immense coup de filet réalisé par 1 200 policiers a permis l’arrestation, ce 11 février, de 143 membres de Cosa Nostra. Et pour contrer cette influence, un programme scolaire essaie de détourner les enfants de la mafia, organisé par l’association culturelle BS. Du Latium à la Calabre, des centaines d’écoles étudient le livre d’un juge antimafia, Roberto Di Bella, Libre de choisir . Ils peuvent même parfois s’entretenir à distance avec lui pour mieux comprendre les ravages de la mafia. Notre envoyée spéciale à Reggio de Calabre a pu assister à l’une de ces séances. Un reportage à retrouver en version longue dans Accents d'Europe . À lire aussi Italie: un maxi-coup de filet contre la mafia de Palerme, toujours bien vivante…
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1 Au Royaume-Uni, de plus en plus de commerces utilisent la reconnaissance faciale sans encadrement 2:33
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Alors que la reconnaissance faciale en direct dans les espaces publics est interdite en Europe, la technologie séduit de plus en plus outre-Manche. Face à une supposée recrudescence de la délinquance, de nombreux commerces britanniques optent pour cette technologie aidée par l’intelligence artificielle. Mais sans garde-fous juridiques, les ONG s’inquiètent de ces bases de données composées de « suspects », sans aucune validation des autorités publiques. De notre correspondante à Londres, Dave est assis dans l'arrière-boutique de son magasin d'alimentation générale, près de la gare de Weymouth, dans le sud du Royaume-Uni . Il regarde l'enregistrement qui date du mois de décembre d'une femme en train de prendre des bouteilles d'alcool pour les mettre dans les poches de sa parka. Un superviseur l'a vu et est allé lui demander des comptes. C'est justement pour éviter ce genre de choses que Dave a installé Facewatch, un logiciel de reconnaissance faciale, en juin 2023. « Avant Facewatch, nous avions des vols deux ou trois fois par jour, parfois plus. Il s'agissait souvent des mêmes personnes. Maintenant, nous en sommes à deux ou trois vols par semaine, relate le propriétaire du magasin. Nous recevons des alertes de Facewatch lorsque des voleurs qu'on a déjà repérés essaient encore d'entrer dans notre magasin, ils sont refoulés à la porte. Donc, très souvent, cela évite qu'il y ait vol. » Et le procédé est simple, détaille Dave : « Voici donc la caméra de surveillance avec Facewatch. Elle prend un cliché et le compare avec une base de données. Si la personne correspond à la base de données, nous sommes alertés dans les six secondes qui suivent le passage de la porte. » D'autres commerçants des alentours qui utilisent le même logiciel Facewatch remplissent aussi leur propre base de données. À lire aussi Chine: l’intelligence artificielle au service de la surveillance de masse « C'est très dangereux pour une société de voir les moyens de sécurité privés se multiplier à ce point » Chris Jones est le directeur de l'ONG pour les libertés publiques Statewatch . Du haut de la terrasse de son immeuble d'entreprise, Chris Jones surplombe Fleet Street, l'une des rues principales de la Cité de Londres, le quartier financier. Il sait que les caméras sont partout, dans les rues, dans les commerces. Ce qui l'inquiète surtout, c'est le manque de régulation. Il pense au système de partage des informations qu'utilisent, par exemple, Dave à Weymouth et les commerçants des alentours. Qui sont-ils pour punir une personne sans qu'elle ait été jugée et déclarée coupable ? « C'est très dangereux pour une société de voir les moyens de sécurité privés se multiplier à ce point. Car il est censé y avoir un seul ensemble de lois pour tous, appliqué de manière égale par le système de justice pénale, rappelle-t-il . Donc, on s'éloigne de plus en plus de l'idéal d'une société fondée sur l'État de droit. » Normalement, les commerces doivent préciser s'ils utilisent des caméras de surveillance et si la reconnaissance faciale est utilisée. Mais selon les ONG comme Statewatch, tous ne jouent pas le jeu et ne préviennent pas les clients qui ne peuvent alors pas donner leur consentement. Consentement qui se fait de facto simplement en entrant dans le magasin. À lire aussi En Europe, les étrangers premières victimes de l’intelligence artificielle…
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1 En Bolivie, la réserve naturelle de Tariquía est menacée par des entreprises pétrolières 2:46
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Au sud de la Bolivie, une bataille cruciale se joue pour l’environnement. La réserve naturelle de Tariquía, sanctuaire de biodiversité, est au cœur de tensions. Le gouvernement bolivien, en quête de ressources pour relancer son économie, veut y exploiter des hydrocarbures, malgré l’opposition des communautés locales. Depuis plusieurs années, ces habitants résistent face à l’intrusion des compagnies pétrolières et à la pression de l’État. Mais les tensions montent encore d’un cran. De notre envoyée spéciale de retour de Chiquiaca Norte, Une grande tente bleue trône à l’intersection de deux chemins. C’est ici, dans la réserve de Tariquía, que les habitants de Chiquiacá ont installé leur point de vigilance pour empêcher l’entrée dans la réserve. Pour Andrés Miranda, défenseur de Tariquía, ce lieu est important : « Notre point de surveillance est resté comme un symbole, une bannière de notre lutte. » Depuis des années, les locaux y défendent la réserve contre les ambitions extractivistes de l’État bolivien en recherche d’énergies fossiles. Celui-ci a modifié, dès 2014, des lois pour réduire le niveau de protection de Tariquía et permettre aux compagnies pétrolières d’y entrer, au mépris des droits des habitants. « Ils veulent forer dans une zone en hauteur qui est proche d’une source, dénonce Andrés Miranda, il y a beaucoup d’eau qui descend jusqu’en bas, où se trouvent de nombreuses communautés qui seront affectées par l’eau contaminée. » À lire aussi Bolivie: des patrouilles autochtones luttent contre les chercheurs d'or « Ils sont venus avec une énorme force policière » En 2019, après un blocus de six mois, les habitants ont réussi à repousser les compagnies pétrolières. Mais avec l’actuelle crise économique en Bolivie , elles reviennent à la charge. Cette fois, elles tentent de convaincre de petits villages avec des promesses économiques. « Les entreprises sont venues et en ont convaincu certains en disant : “Vous, vous soutenez que l’entreprise puisse entrer dans la réserve et moi, je vais vous donner des meubles ou autre, je vais donner un emploi à votre mari” » , raconte Mereville, une leadeuse de la lutte. Mi-octobre, un référendum dans la communauté devait décider si le forage serait autorisé. Mais les compagnies pétrolières n’ont pas attendu. Elles sont entrées de force dans la réserve, brisant la chaîne humaine formée par les défenseurs. Silvana Maria était présente ce jour-là : « L’objectif était de les empêcher de passer, mais de façon non violente. Finalement, ils ont réussi parce qu’ils sont venus avec une énorme force policière. C’était impossible, mais on voulait montrer qu’on était contre. » À écouter dans C'est pas du vent La répression s'accroît sur les défenseurs de l'environnement, selon le rapporteur de l'ONU « Nous sommes poursuivis pour avoir défendu l’eau, la vie » Ce matin-là, les militants du comité de défense de Tariquía empruntent le chemin utilisé par l’entreprise pétrolière pour comprendre ce qui s’y prépare. En route, ils découvrent des balises marquées de codes qui délimitent une zone. Selon eux, c’est ici que la compagnie construira une route menant aux puits. Un tracé qui franchira plus de six rivières. « Tout ça, ils vont le détruire, parce que la compagnie a besoin de plus de dix mètres de large », accuse un habitant. En début de soirée, ils se réunissent pour organiser la suite de la lutte. « Tout ce qu’ils sont en train de faire est illégal », s’exclame cette militante . Depuis mi-octobre, 31 membres du comité de défense de Tariquía sont poursuivis en justice pour avoir tenté de bloquer les compagnies. C’est le cas de Juana Mercado : « En réalité, nous sommes poursuivis pour avoir défendu l’eau, la vie. Malheureusement, le gouvernement et les entreprises veulent nous humilier, ils veulent nous faire taire. Mais nous allons continuer. » Les communautés espèrent que les autorités se mobiliseront à temps pour éviter la catastrophe écologique que cette exploitation pourrait engendrer. À lire aussi Catastrophe écologique en cours en Bolivie: les lois «incendiaires» mises en cause…
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Reportage international
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1 Corée du Sud: à Séoul, la mairie organise un «blind date» pour lutter contre la dénatalité 2:30
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En Corée du Sud, face à la baisse des naissances et des mariages, la mairie de Séoul joue les Cupidon pour cette Saint-Valentin. La municipalité a organisé un blind date , 50 hommes et 50 femmes sélectionnés vont se rencontrer pour la première fois et tenter de se séduire. Objectif pour la mairie, former de nouveaux couples. Dîner, vin pétillant et œuvres d'art, la mairie de Séoul sort le grand jeu pour cette Saint-Valentin dans l'espoir de former de nouveaux couples. Une intrusion des pouvoirs publics dans ce qui est habituellement de l'ordre du privé, mais nécessaire, selon les organisateurs comme Park Sookhee, en charge de la lutte contre la dénatalité à la mairie de Séoul. « Au-delà de simples rencontres, ce programme vise à créer des couples qui peuvent se marier, avoir des enfants, car c'est une grande problématique de notre pays, explique Park Sookhee . La mairie aide par ailleurs les mariages avec un chèque de 700€ pour les jeunes mariés cette année à Séoul. » En 2024, le taux de natalité de la Corée du Sud s'élevait à 0,7 enfant par femme , le plus bas au monde, et le nombre de mariages diminue également. D'après un récent sondage, 40% des Sud-Coréens entre 20 et 50 ans ne souhaitent pas se marier. Coût financier important ou manque d'égalité au sein des couples, les arguments sont divers. À lire aussi La Corée du Sud crée un ministère pour contrer la chute de la natalité « Je pense que c'est difficile de trouver l'amour » Pour ces deux participants venus aujourd'hui au blind date , il s'agit avant tout de faire des rencontres. « Je pense que c'est difficile de trouver l'amour de nos jours, confie cette participante. Parce qu'il y a peu de gens qui correspondent à mon style, et aussi parce qu'il est difficile de tomber sur quelqu'un avec qui l'entente est réciproque. » Un autre participant surenchérit : « Oui, ces jours-ci, les gens ne se rencontrent plus, nous n'avons pas forcément le temps, l'occasion de faire de belles rencontres, alors un événement comme celui-ci, c'est une bonne chose. Je ne sais pas si je trouverai l'amour, mais ça peut aider. » Les deux jeunes prétendants continuent leur dîner, mais une question se pose : ce genre d’événements est-il bien efficace pour créer de nouveaux couples ? Depuis quelques années, différentes villes du pays s’y sont essayées et beaucoup ont annulé leurs programmes de speed dating . Trop peu de participants et de couples à la sortie. « La crise de la dénatalité n'est pas seulement une affaire de rencontres » « Nous avons eu de bons résultats les années précédentes avec 22 couples sur 100 participants, défend Park Sookhee, de la mairie de Séoul . Bien sûr, la crise de la dénatalité n'est pas seulement une affaire de rencontres, il faut réfléchir aux problèmes pour trouver un logement, à l'équilibre entre vie et travail, mais je pense que le blind dating peut être un point de départ. » Après s'être rencontrés et avoir dîné ensemble, les participants pourront choisir leurs trois personnes préférées. La mairie leur communiquera ces noms dès le lendemain dans l'espoir que les participants se retrouvent pour un nouveau rendez-vous galant. À écouter dans 8 milliards de voisins Sous les pavés, l’amour ? Comment s’aime-t-on en ville ?…
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Reportage international
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1 Gel des financements américains: les réfugiés yézidis dans la tourmente au Kurdistan irakien 2:30
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Au Kurdistan irakien, le gel du financement de l’aide au développement étatsunienne (USAID) décrétée par Donald Trump a entraîné l’interruption de la plupart des programmes humanitaires. Dans une région qui accueille toujours des centaines de milliers de déplacés, les ONG sont sidérées. De notre envoyé spécial au camp de Sharia, Dans les couloirs du centre psychosocial du camp de Sharia, les rires des enfants ont disparu. La suspension de l’aide humanitaire américaine a porté un coup fatal à ce sanctuaire pour les milliers de familles de la minorité Yézidie, victimes des persécutions de l’État islamique et qui vivent depuis 10 ans dans ce camp du Kurdistan irakien. Huwayda, la directrice des lieux, nous ouvre ses portes : « La situation est très triste honnêtement… Regardez le centre, c’est vide. D’habitude, nous avions beaucoup de gens qui venaient visiter le centre, demander du soutien. Mais depuis la suspension des financements, nous n’avons plus grand monde qui travaille. » Les bureaux sont désertés : sur 81 salariés, l’ONG jésuite qui gère le centre depuis 2014 a rompu du jour au lendemain la moitié des contrats. À l’étage, Ikram travaille pour cinq et s’inquiète de l’avenir d’une communauté à laquelle ce programme offrait un soutien encore trop rare en Irak : « Maintenant, sur ma liste d’attente, j'ai plus de 400 personnes qui ont besoin d’un suivi psychologique, de traitements psychiatriques, alerte-t-il . Si nous les laissons comme ça, ils penseront que nous les abandonnons et que nous n’avons rien fait pour eux. Peut-être que la confiance sera détruite. » À lire aussi Irak: dix ans après, les Yézidis toujours marqués par le génocide perpétré par l'État islamique « Ils ont dit que tout pourrait s’arrêter d’un coup, c’était un choc » Pour Zéré, déplacée depuis dix ans avec ses enfants, les visites au centre sont toujours un soulagement avant de regagner sa tente. Prise au dépourvu, elle confesse son angoisse à l’annonce de la nouvelle : « Les psychologues nous ont préparés pour nous dire que nous ne pourrions peut-être pas continuer au-delà de 90 jours. Ils ont même dit que tout pourrait s’arrêter d’un coup. J’ai d’abord pleuré, je n’arrivais plus à manger, c’était un choc. Je crains pour mon futur… » Dans l’intimité d’une salle de consultation, une maman accompagnée de sa petite fille revient sur les traumatismes qui la hantent et qu’elle essaye d’apaiser avec les équipes du centre : « Je revis les massacres que Daech nous a fait subir. Les décapitations, les tortures, je vois encore tout ça, témoigne-t-elle. Ici même, j’ai essayé de me pendre dix fois. J’ai failli réussir. Mon cou devenait bleu. J’ai encore les marques. Honnêtement, c'est grâce à ce centre que je suis encore en vie aujourd’hui. » L’ONG jésuite , financée aux trois quarts par les États-Unis, a choisi d’interrompre la plupart de ses programmes de manière à maintenir tant bien que mal les soins pour les personnes les plus fragiles, comme cette femme : « C’est tellement difficile pour nous. J’espère qu’on ne nous coupera pas l’accès à nos médicaments, qu’on nous laissera les prendre. » Mais faute de financements durables, le centre pourrait bien fermer définitivement. À lire aussi Pour les Kurdes syriens réfugiés au Kurdistan irakien, l'impossible retour?…
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Reportage international
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1 Dans la nouvelle Syrie, les victimes des crimes de l'ancien régime d'Assad attendent justice 2:20
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C'est l'une des priorités affichées du nouveau gouvernement de Damas, et l'un des sujets qui devrait être évoqué, jeudi 13 février, lors de la conférence internationale pour la Syrie qui se tient à Paris. Après plus de 50 ans d'un régime très autoritaire et près de 14 ans de guerre civile, comment rendre justice pour tous les crimes commis ? Torture, bombardement de zones civiles, utilisation d'armes chimiques : les atrocités commises en Syrie sous Assad sont nombreuses. Et les attentes de la population sont grandes. De nos envoyés spéciaux à Damas , Au siège de la Défense civile de Damas, une sirène retentit. Un camion de pompiers se met alors rapidement en mouvement. Ce sont des Casques blancs, la Défense civile active avant la chute de Bachar el-Assad dans le Nord-Ouest de la Syrie . Ils sont désormais installés dans la capitale. Après une dizaine d'années passées à porter secours à des victimes de bombardements, les Casques Blancs ont désormais une activité plus classique de pompiers. Mais la guerre reste présente dans leur travail ; ils sont toujours à la recherche de charniers. Depuis la chute de Bachar el-Assad et sa fuite en Russie , ils en ont découvert 40. Ces charniers révèlent l'ampleur des crimes et du cynisme du régime déchu, souligne Ahmad Yazji, l'un des fondateurs des Casques blancs : « Le charnier le plus révulsant est celui que nous avons trouvé à Damas dans un endroit que le régime voulait transformer en parc. Un parc sous lequel se trouvaient des centaines de corps. » Pour l'heure, les charniers découverts sont refermés et préservés, dans l'attente de pouvoir identifier les victimes et afin de permettre la collecte de preuves . Depuis qu'ils ont commencé leurs activités, les Casques blancs ont tenu à recenser les victimes et garder des traces des bombardements sur lesquels ils intervenaient. « Des crimes de guerre », dit Ahmad Yazji. Des crimes pour lesquels il y a un besoin de justice. À lire aussi Procès en France des crimes du régime syrien: «Des détenus mourraient quotidiennement sous la torture» « Nous réclamons toujours justice pour la nouvelle Syrie » « Depuis le début, nous croyons que la justice doit avoir lieu, quel que soit le parti au pouvoir. Et maintenant que le régime a disparu, nous réclamons toujours justice pour la nouvelle Syrie. Nous exigeons aussi que les criminels rendent des comptes devant des institutions gouvernementales et rejetons les actes de revanche », insiste Ahmad Yazji. Entre 2011 et 2020, Shadi Haroun a connu près d'une décennie d'emprisonnement. Le crime qui lui était : avoir organisé des manifestations anti-Assad dans sa ville de la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas. Pour cela, lui et son frère ont été transférés de prison en prison. Homs, Tartous, Alep et la plus sinistre d'entre elles : Saïdnaya . « Le plus important, c'était la mentalité des geôliers. Je me souviens d'une phrase forte de l'un d'entre eux : " Je suis Dieu ici. Je peux te faire vivre ou te faire mourir. " À cause de cette mentalité, vous pouviez mourir à tout moment. Ou au contraire, ils pouvaient vous donner un peu plus de nourriture », raconte Shadi Haroun. « Le rôle central des victimes dans ce processus est essentiel » Une étude de l'association des anciens détenus de Saïdnaya indique qu'entre 2011 et 2020, 40 000 personnes ont été incarcérées dans cette prison. Seules 5 000 en sont sorties vivantes. Aujourd'hui, l'association souhaite que justice soit rendue à travers un processus national. Et celui-ci doit véritablement être collectif, insiste Shadi Haroun : « Le rôle central des victimes dans ce processus est essentiel. Il ne faut pas que gouvernement prenne des décisions seul à propos des victimes. Aucune des parties prenantes ne le devrait, qu'il s'agisse de personnes influentes ou de responsables politiques. Parce que c'est un processus collectif. » L'association des anciens détenus de Sednaya a déjà eu des contacts avec les nouvelles autorités pour évoquer la mise en place de cette justice transitionnelle. Ils ont eu un entretien avec le nouveau président intérimaire, Ahmed al-Charaa . Mais dans un pays qui recherche encore des milliers de disparus, la justice prendra du temps. « Plusieurs décennies », anticipe Shadi Haroun. Et pour être sincère, la justice devra examiner tous les crimes commis durant ses 14 années de guerre par l'ensemble des parties en conflit, y compris par les vainqueurs d'aujourd'hui. À lire aussi Syrie: après la chute d'Assad, les attentes des Syriens à l'égard de la communauté internationale…
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Reportage international
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1 Au Musée des cultures de Bâle, une exposition sur les traces de la restitution d'œuvres au Nigeria 2:35
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Les musées européens sont de plus en plus nombreux à s'interroger sur la provenance de leurs collections. En Suisse, ce travail de recherche a déjà permis d'identifier une centaine d'objets pillés en Afrique à l'époque coloniale. Et le débat sur leur possible restitution fait rage. Une démarche et une réflexion que le Musée des cultures de Bâle, propriétaire d'une vingtaine de bronzes béninois, partage avec le public au travers d’une exposition atypique intitulée Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria . C'est une exposition qui surprend tant par sa forme que par son contenu. Dès l'entrée, l'inscription « Venez discuter » accroche le regard du visiteur et incite à interpeller l'équipe de spécialistes du musée comme Ursula Regehr, conservatrice du département Afrique. Cette dernière invite les visiteurs à se rapprocher du centre de la salle, leur tend des gants et les incite à prendre en mains les objets posés sur les tables. L'objectif est d'amener le visiteur à s'interroger, comme le conservateur, sur la signification première de ces objets et leur parcours, à commencer par les deux œuvres emblématiques de l'importante collection de bronze béninois du musée : « Ces deux têtes représentent deux dignitaires du Royaume du Bénin, situé dans l'actuel Nigeria . Elles ont été ramenées à Londres comme butins de guerre, puis vendues par un marchand d'antiquités à des musées. C'est comme ça qu'elles se sont retrouvées ici, au Musée des cultures de Bâle, dès 1899. » À lire aussi Le musée Horniman de Londres va restituer au Nigeria des œuvres pillées au XIXe siècle Un travail de coopération avec les différentes parties prenantes Mais l'exposition ne se contente pas de retracer le parcours de ces objets. « Une grosse partie est consacrée au travail de coopération avec le Nigeria et au dialogue avec les différentes parties prenantes », précise Ursula Regehr. Certains de ces échanges ont été filmés et sont projetés avec sous-titres sur un des murs de la salle d'exposition. Ils ont notamment permis de mieux comprendre la signification originale des bronzes béninois, comme l'explique l'ethnologue suisso-nigériane Zainabu Jallo : « Nous avons reçu des héritiers de la communauté du Royaume du Bénin et ils ont clairement identifié ces objets comme des pièces sacrées qui ornaient les autels de leurs ancêtres. Ce genre d'explication nous amène à penser qu'ils devraient retourner à leur emplacement d'origine. » À lire aussi L'Allemagne restitue vingt bronzes au Nigeria La restitution se fait au cas par cas Mais comment procéder et faut-il tout restituer ? À travers des conférences organisées une fois par mois dans la salle d'exposition de la collection béninoise, le Musée des cultures de Bâle invite le public à se poser la question, comme explique la directrice du musée, Anna Schmid : « Par exemple, on a eu le cas d'œuvres qui ont été rendus au Sri Lanka suite à une demande de restitution. Mais on a aussi eu le cas de la collection Hiva Oa, dont la Polynésie française n'a pas réclamé la restitution, mais a demandé de pouvoir nous l'emprunter, car ils ne se sentent pas capables de la prendre en charge pour le moment. Donc il s'agit de rester ouvert à toutes les solutions qui peuvent permettre la circulation des œuvres. » Pour le moment, le Musée des cultures de Bâle n'a pas reçu de demande officielle de restitution des bronzes béninois. L'exposition Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria est visible à Bâle jusqu'au 7 mai 2025. À lire aussi Arts: l'Allemagne, avec l'accord du Nigeria, expose les bronzes du Bénin À lire aussi France: le report de la loi sur la restitution du patrimoine inquiète en Afrique de l'ouest…
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Reportage international
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Le reportage international est consacré aujourd'hui au football et à la ville de Manchester qui accueille ce mardi l'un des matches les plus attendus de ce début d'année. L'une de ses équipes phares, City, affronte le Real Madrid en « barrage aller » de la Ligue des champions. Une affiche de prestige pour un club qui traverse une crise à laquelle il n'était plus habitué depuis longtemps...…
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Reportage international
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1 Bangalore, moteur de la révolution de l'IA en Inde 2:39
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Le sommet mondial sur l'intelligence artificielle (IA) s'ouvre à Paris, lundi 10 février, avec l'Inde en tant que coprésidente de cet événement. Après avoir embrassé la révolution d'internet et le boom des start-ups, le pays souhaite désormais prendre part pleinement à la révolution mondiale de l'IA. Les start-ups se multiplient, créant de nombreux emplois, mais l'Inde demeure encore dépendante dans le domaine de la recherche fondamentale en IA. De notre envoyé spécial à Bangalore, Pavithra Ramanna travaille en terrasse d'un café végan dans un quartier huppé. L'entreprise Zuru AI, pour laquelle elle exerce, a fait le choix de ne pas posséder de bureaux physiques pour ses 3 000 employés : « Notre client nous demande de capturer des informations sur des documents, comme un permis de conduire. Noms, date de naissance : un algorithme se charge de les extraire. » Avec les avancées de l' IA , fini le temps des saisies manuelles et répétitives. « Le travail humain est passé au niveau supérieur. Il y a cinq ans, on notait tout à la main. Aujourd'hui, on repère juste les erreurs de l'algorithme pour maximiser sa fiabilité. Même dans l'intelligence générative, qui fait le buzz, cette supervision humaine est indispensable à la qualité », explique Pavithra Ramanna. À 32 ans, cette employée est optimiste sur le potentiel de l'IA pour l' Inde , la première population mondiale : « Ici, on est à Bangalore, le hub des nouvelles technologies en Inde. Mais nous créons des emplois dans des régions plus pauvres, où les opportunités sont moins nombreuses. » À lire aussi Sommet de l'IA: Emmanuel Macron annonce 109 milliards d'euros d'investissements en France L'IA, une priorité nationale Le Premier ministre, Narendra Modi , évoque l'IA dans presque chacun de ses discours. Convaincu que l'Inde peut en tirer profit, il sait également que la population indienne est particulièrement attirée par la tech. D'un côté, l'intelligence artificielle, de l'autre, l'Inde, qui aspire à innover, a résumé le leader indien avant l'ouverture du sommet de l'IA à Paris, que son pays copréside. « Lancer son entreprise dans l'IA en Inde apporte autant d'embûches que de savoir-faire. Il y a tellement de langues, d'émotions et de cultures différentes à comprendre », confie Ravi Saraogi, fondateur d'Uniphore, une start-up indienne de deep tech, fondée en 2007, aujourd'hui forte de 900 employés à travers le monde. Uniphore est née au sein de l'Indian Institute of Technology (IIT) de Madras, l'un des centres d'excellence technologique les plus réputés d'Inde. « Lorsque l'Inde développe une technologie, elle la développe pour un pays si divers qu'à l'arrivée, vous avez un produit qui couvre différents besoins dans le monde entier. Couplé à son vivier de talents, cela en fait un écosystème unique », insiste Ravi Saraogi. Les ambitions du gouvernement indien pour l'IA Pour placer l'Inde parmi les leaders mondiaux de l'IA, le gouvernement a lancé une initiative dotée d'un milliard d'euros et acquis des puces de l'entreprise Nvidia. Ce volontarisme, cependant, reste modeste comparé aux 500 milliards de dollars investis par l'administration Trump. Si les opportunités sont bien réelles pour l'Inde, les financements demeurent insuffisants pour lui permettre de se libérer des modèles d'intelligence artificielle développés ailleurs dans le monde. À lire aussi Au Sommet de l'IA à New Delhi, 29 pays s'accordent pour démocratiser et réguler son développement…
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Reportage international
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1 Bolivie: des patrouilles autochtones luttent contre les chercheurs d'or 2:31
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En Amazonie bolivienne, la réserve naturelle du Pilon Lajas est menacée. Les mineurs travaillent dans les rivières pour y trouver de l'or et les contrebandiers y pratiquent le trafic de bois et d'animaux sauvages. Cette zone est également un territoire autochtone où vivent différentes communautés des peuples Tacana, Tsimane et Mosetene. Pour se protéger de l'avancée des mineurs, les communautés autochtones organisent chaque mois une patrouille le long des frontières du Pilon Lajas. De notre envoyé spécial dans la région , Il est un peu plus de midi quand la patrouille quitte le port de Rurrenabaque, en Amazonie bolivienne. Au programme, un jour et demi à sillonner la rivière Beni, l'une des frontières naturelles du Pilon Lajas, à la recherche de potentiels chercheurs d'or illégaux. Madelín Guzmán fait partie de l'organisation autochtone du territoire. Elle nous explique la procédure quand ils rencontrent des mineurs : « Si c'est la première fois, on le rappelle à l'ordre et on le fait sortir de la zone. La deuxième fois, on le sanctionne en saisissant tout son matériel. Et au bout de la troisième fois, on porte plainte et on avertit les autorités. » Après quatre heures à remonter le Beni sans embûches, nous arrivons à l'un des campements des gardes forestiers du Pilon Lajas. Une petite réunion de coordination est organisée. La patrouille reprendra le lendemain matin avec au moins un garde forestier présent : « Ils protègent la zone et nous aussi, donc nous avons tout intérêt à collaborer. Et comme ils connaissent bien le secteur, ils peuvent aussi nous guider si besoin. » Pendant la soirée, Lander Veyuma, l'un des gardes forestiers, détaille le peu de moyens dont ils disposent pour empêcher l'arrivée de mineurs ou de contrebandiers. Un manque de ressources qui va parfois jusqu'à l'absence de carburant pour patrouiller aux frontières de la réserve : « Avant, nous étions 20 gardes forestiers. Maintenant, nous ne sommes plus que 11. Avec ces neuf effectifs en moins, c'est très dur de protéger les 400 000 hectares de la réserve naturelle du Pilon Lajas. » Le lendemain, nous atteignons la limite du Pilon Lajas. Aucune activité minière n'est détectée pendant le trajet. Pourtant, pour Hermindo Vies, vice-président du Conseil régional Tsimane Mosetene, la situation est préoccupante : « Nous nous trouvons devant le ruisseau Naranjani, qui est la limite du territoire. À peine un mètre de l'autre côté, nous avons constaté la présence de mineurs qui cherchent de l'or. » Bien que ces activités minières ne soient pas dans le territoire du Pilon Lajas, le mercure utilisé est rejeté dans le Beni, empoisonnant à petit feu l'eau, les poissons et les populations locales. Pour Madelín Guzmán, l'un des principaux responsables de cette situation n'est autre que l'État : « Ce que souhaite l'État, c'est développer l'industrie minière, quitte à mettre en péril nos territoires. C'est ce qu'il a toujours souhaité. Et si nous ne nous mobilisons pas, c'est sûr qu'il ne va pas nous écouter. Donc on lutte, on représente la voix de nos communautés et on ne baisse pas les bras. » Une détermination plus que nécessaire pour faire face aux incessantes tentatives d'intrusion des chercheurs d'or dans le Pilon Lajas, et surtout supporter le silence de l'État bolivien.…
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