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CANNES JOUR 1 : Dont acte

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Émouvante, la cérémonie d'ouverture du festival de Cannes hier soir. Au minimum par la gorge serrée de Greta Gerwig, présidente du jury, visiblement toute chose d'être à cette place, mais aussi par les larmes partagées entre Juliette Binoche et Meryl Streep récipiendaire d'une palme d'or d'honneur.

Une entrée en matière touchante et joyeuse, y compris dans l'introduction de Camille Cottin, pince-sans-rire juste ce qu'il fallait, truffée d'allusions aux divers sujets qui s'entrechoquent cette année avec le festival. Un moment chaleureux n'ayant pas empêché le côté deux salles, deux ambiances, alors qu’aux alentours du Palais les divers services de sécurité semblaient un peu plus sur les dents à l'idée que cette inauguration soit perturbée par la moindre intervention d'un collectif, qu'il soit féministe ou de travailleurs précaires. Si, à l'intérieur, Zaho de Sagazan se lançait dans une impeccable reprise du Modern Love de Bowie, l'ambiance n'était pas vraiment à l'amour et la tendresse à l'extérieur...

Plus de perplexité pour autant devant Le deuxième acte, le film de Quentin Dupieux, une antithèse de la déclaration d'intention chaleureuse de cette cérémonie. Dans la prolongation de Yannick, qui interrogeait littéralement le principe de la société du spectacle en interrompant une pièce de théâtre, Le deuxième acte poursuit cette thèse, égratignant cette fois-ci le milieu du cinéma, quand quatre acteurs se mettent à commenter le film qu'ils sont en train de tourner. Comme souvent, Dupieux organise un jeu de poupées gigognes entre premier et deuxième voire troisième degrés, mais à force d'accumuler les couches de discours méta, Le deuxième acte vire à la tartine indigeste de situations répétitives en flou, fut-il artistique, dans le propos. Excepté un passage furtif sur l'emprise possible des intelligences artificielles sur la création culturelle, le rire se fait rapidement sarcasme gausseur. L'autocaricature de Vincent Lindon, Léa Seydoux, Louis Garrel et Raphaël Quenard se mue en galerie de personnages ultra – suffisants entérinant les clichés sur leur monde au lieu de s'en moquer. La figure tragique d'un figurant, ou une ultime digression sur le statut de fiction ou de réalité achèvent de rendre le film confus. Et quand Dupieux fait savoir qu'il ne fera pas de promotion de ce Deuxième acte, estimant que le film parlait de lui-même, il y a de quoi se demander si tout ceci ne tient pas d'un cynisme vain.

Pendant le Festival de Cannes, retrouvez tous les jours la chronique Pop Corn d’Alex Masson, notre envoyé à la croisette, à 7h37 dans « T’as vu l’heure ? », la matinale de Radio Nova.

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Plus de perplexité pour autant devant Le deuxième acte, le film de Quentin Dupieux, une antithèse de la déclaration d'intention chaleureuse de cette cérémonie. Dans la prolongation de Yannick, qui interrogeait littéralement le principe de la société du spectacle en interrompant une pièce de théâtre, Le deuxième acte poursuit cette thèse, égratignant cette fois-ci le milieu du cinéma, quand quatre acteurs se mettent à commenter le film qu'ils sont en train de tourner. Comme souvent, Dupieux organise un jeu de poupées gigognes entre premier et deuxième voire troisième degrés, mais à force d'accumuler les couches de discours méta, Le deuxième acte vire à la tartine indigeste de situations répétitives en flou, fut-il artistique, dans le propos. Excepté un passage furtif sur l'emprise possible des intelligences artificielles sur la création culturelle, le rire se fait rapidement sarcasme gausseur. L'autocaricature de Vincent Lindon, Léa Seydoux, Louis Garrel et Raphaël Quenard se mue en galerie de personnages ultra – suffisants entérinant les clichés sur leur monde au lieu de s'en moquer. La figure tragique d'un figurant, ou une ultime digression sur le statut de fiction ou de réalité achèvent de rendre le film confus. Et quand Dupieux fait savoir qu'il ne fera pas de promotion de ce Deuxième acte, estimant que le film parlait de lui-même, il y a de quoi se demander si tout ceci ne tient pas d'un cynisme vain.

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