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01 – Le marronnier du 20 Mars
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L’arbre du vingt mars.
Air : Muse des bois et des accords champêtres.
Paris, un jour, fêtait l’enfant auguste
Né revêtu du manteau des Césars ;
Comme l’enfant, faible encore, un arbuste
A ses côtés naissait, loin des regards. (bis.)
Douze ans après, la mort en fauchant l’homme,
Laissait au fils des jours agonisans. (bis.)
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome (bis.)
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans. (bis.)Dans le jardin qui tous deux vous vit naître,
Vous grandissiez ; et lorsque, tout joyeux,
Sur ses béliers passait ton jeune maître,
Tu secouais l’air frais dans ses cheveux.
Pendant les nuits, avec ton doux arôme
Tu lui jetais de mystérieux chants.
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Une heure vint où sur l’aigle invincible
Tous les vautours fondirent à grands cris ;
Le noble oiseau, sous leur serre terrible,
Fut écrasé dans son aire en débris.
On emmena l’aiglon, triste fantôme,
Loin de ton ombre aux zéphyrs caressants.
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Aux mêmes lieux où, rieur et folâtre,
Avait passé l’enfant impérial,
Bientôt l’encens de la foule idolâtre
Pleuvait à flots sur un enfant royal.
Mais, dédaignant l’hériter du royaume,
Pour l’exilé tu gardas tes présents.
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Le vent qui vint frapper le capitaine,
Soufflant bientôt sur les Bourbons vieillis,
Brisa leur tête, autrefois si hautaine,
Et dispersa la semence des lys.
Le peuple avait secoué son long somme …
Mais, vert encore après tant d’ouragans,
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Naguère encore, objet des plus doux rêves,
Au lit des rois un enfant rose est né ;
La Seine berce, en roulant sur ses grêves,
Le jeune prince au trône destiné ;
Mais l’homme rouge, au palais, noir symptôme,
Darde toujours ses yeux étincelans …
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome,
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Quand, autrefois, luisait cette journée,
Quand sur Paris se levait le vingt mars ;
Devant ses dieux la ville prosternée
Criait : « Vivat ! Longue vie aux Césars ! »
Cent voix d’airain hurlaient sous le vieux dôme.
Que reste-t-il de ces cris, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.24 mars 1842.
3 episodes
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L’arbre du vingt mars.
Air : Muse des bois et des accords champêtres.
Paris, un jour, fêtait l’enfant auguste
Né revêtu du manteau des Césars ;
Comme l’enfant, faible encore, un arbuste
A ses côtés naissait, loin des regards. (bis.)
Douze ans après, la mort en fauchant l’homme,
Laissait au fils des jours agonisans. (bis.)
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome (bis.)
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans. (bis.)Dans le jardin qui tous deux vous vit naître,
Vous grandissiez ; et lorsque, tout joyeux,
Sur ses béliers passait ton jeune maître,
Tu secouais l’air frais dans ses cheveux.
Pendant les nuits, avec ton doux arôme
Tu lui jetais de mystérieux chants.
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Une heure vint où sur l’aigle invincible
Tous les vautours fondirent à grands cris ;
Le noble oiseau, sous leur serre terrible,
Fut écrasé dans son aire en débris.
On emmena l’aiglon, triste fantôme,
Loin de ton ombre aux zéphyrs caressants.
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Aux mêmes lieux où, rieur et folâtre,
Avait passé l’enfant impérial,
Bientôt l’encens de la foule idolâtre
Pleuvait à flots sur un enfant royal.
Mais, dédaignant l’hériter du royaume,
Pour l’exilé tu gardas tes présents.
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Le vent qui vint frapper le capitaine,
Soufflant bientôt sur les Bourbons vieillis,
Brisa leur tête, autrefois si hautaine,
Et dispersa la semence des lys.
Le peuple avait secoué son long somme …
Mais, vert encore après tant d’ouragans,
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Naguère encore, objet des plus doux rêves,
Au lit des rois un enfant rose est né ;
La Seine berce, en roulant sur ses grêves,
Le jeune prince au trône destiné ;
Mais l’homme rouge, au palais, noir symptôme,
Darde toujours ses yeux étincelans …
Pauvre arbre, seul, au pauvre roi de Rome,
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.Quand, autrefois, luisait cette journée,
Quand sur Paris se levait le vingt mars ;
Devant ses dieux la ville prosternée
Criait : « Vivat ! Longue vie aux Césars ! »
Cent voix d’airain hurlaient sous le vieux dôme.
Que reste-t-il de ces cris, au pauvre roi de Rome
Tu viens offrir ton bouquet tous les ans.24 mars 1842.
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