#4 Les Garriberts (Les Jours) Don't look up : déni médiatique
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Aujourd'hui, je me rends dans les locaux des Jours pour rencontrer un duo phare du journalisme, les Garriberts. Contraction de leurs deux noms de famille, Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts écrivent à quatre mains depuis des dizaines d'années. Dans la rubrique "Média/écran" de Libération, ils traitaient déjà des sujets autour des médias depuis longtemps. Puis, avec plusieurs collègues, ils se mettent à réfléchir à un média novateur, qui ne reprendrait pas seulement les codes du journal papier traditionnel. En s'inspirant de ce qui marche, Netflix, Spotify, le New York Times... est né le média d'information en ligne Les Jours en 2015. Élaboré avec l'aide de développeurs, de marketeurs et de plein d'autres personnes ayant des compétences variées, Les Jours ont une réelle identité, une vraie "patte". De son écriture journalistique, au choix de ses photos, en passant par son mode de fonctionnement. En effet, ici, on s'abonne à une "obsession", sorte de série journalistique dans laquelle des journalistes vont écrire sur le sujet de long en large jusqu'à ce qu'il soit épuisé.
Si on leur a souvent accolé l'étiquette d'être du slow journalism (du journalisme lent, inscrit sur le long terme), les Garriberts réfutent cette idée et préfèrent se revendiquer du deep journalism (du journalisme profond). Pourquoi cette préférence ? Tout simplement parce que les articles qu'ils écrivent dans leurs séries ne sont jamais déconnectés de l'actualité, bien au contraire ils s'insèrent toujours en réaction à un fait, à un événement.
Une de leurs obsessions phare, L'Empire, suivait à l'origine la conquête de Canal + par Vincent Bolloré. Aujourd'hui, les Garriberts en sont au 176ème épisode. Jamais ils n'auraient pensé que cette série d'articles se révélerait aussi longue.
Récemment, Isabelle Roberts a été auditionnée lors de la commission d'enquête sur la concentration des médias. Aux côtés d'Edwy Plenel (Mediapart) et d'Éric Fottorino (Le 1) notamment, la journaliste a répondu aux questions des sénateurs sur les médias indépendants et l'indépendance des médias. Quelques jours avant, des grands patrons de presse tels que Vincent Bolloré, Bernard Arnault... ont été entendus au Sénat. Isabelle nous confie ce qu'elle en a pensé et pourquoi elle s'est sentie comme Kate Diabasky dans le film Don't look up : déni cosmique, en essayant d'alerter sur la comète Bolloré qui arrive en plein sur nous.
Bonne écoute ! N'hésitez pas à nous faire vos retours sur ce que vous avez aimé (ou pas), ce que vous voudriez plus entendre (ou moins), qui vous voudriez entendre et comment améliorer le podcast ! À bientôt,
Anne
Chapitrage :
00:52 : Présentation
02:21 : Les Jours
09:18 : Lien avec le lecteur
19:47 : L'Empire
23:04 : Don't look up : déni médiatique
26:28 : Problèmes médias ?
30:37 : Indépendance des médias ?
31:22 : Monter un média indépendant
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