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Lila Bouadma, l’excellence et l’humanité

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Lila Bouadma, l’excellence et l’humanité Trouver des soutiens, des points d’appui. En ces temps de gros grains et de brouillard opaque et anxiogène, c’est capital. Mais encore faut-il trouver des appuis fiables, car les bandes d’imposteurs ou de prétentieux coupables d’ultracrépidarianisme, vous savez, cette assurance propre à l’incompétence, ne manquent pas. Alors je vous en propose un, solide. Lila Bouadma, réanimatrice à l’hôpital Bichat à Paris, professeure de médecine depuis 2015, une des trois femmes du conseil scientifique. Elle se bat, heureusement pour nous avec beaucoup d’autres, depuis avant le premier jour sur le front du Covid-19 avec excellence, pugnacité et une immense humanité. Depuis qu’elle a 9 ans et que son petit frère a failli mourir, elle sait qu’elle sera médecin. L’école fut sa force, alors même qu’à 7 ans, une institutrice lui a dit « Ton but à toi, ce n’est pas d’apprendre, c’est de te marier, d’avoir des enfants et d’apprendre l’arabe. ». Lila a des parents arrivés de Kabylie à la fin des années 1960. Ils ne savaient ni lire ni écrire. Mais Lila Bouadma sait où elle va. Et elle ira, totalement déterminée. Au cours de ses années de médecine, elle lira aussi des bibliothèques entières d’auteurs classiques. En janvier 2020, elle accueille le premier patient du Covid-19, un Chinois de Wuhan. En mars, elle se dit, raconte-t-elle en décembre dernier dans un magnifique entretien du Monde[1] : « cette vague va tout emporter, y compris tout ce que j’ai fait pendant vingt ans. Quand je regarderai en arrière, il ne restera que ça, ce souvenir, cette tragédie. Comme si ma vie d’avant allait être effacée. Je me suis dit aussi que je n’avais plus vingt ans devant moi pour reconstruire une vie de médecin. À ce moment-là, je ne voyais pas comment dépasser ça. Cette pandémie est d’une tristesse infinie. » Depuis mars, continue-t-elle, « il y a deux personnes en moi. Il y a le médecin, professionnel, qui va voir les malades, accomplit les mêmes gestes que d’habitude. Et puis, il y a une autre personne qui a envie de pleurer tous les jours, comme cela ne m’était jamais arrivé avant dans ma vie. Ce qui m’en empêche, c’est le manque de temps. Avez-vous remarqué qu’il faut du temps pour pleurer ? » Et Lila Bouadma ne pleure pas, car il faut continuer, soigner, tenir. Elle accompagne, est présente, tente d’atténuer la souffrance, explique avec des mots compréhensibles, ce qui se passe, ce qu’on va faire… Ce qui l’intéresse, la tient, ce pour quoi elle excelle : la rigueur sans faille de son art et tout autant l’humaine relation avec chacun de ses patients. Leur parler, les écouter, faire humanité. Alors remercions Lila Bouadma, et bien d’autres avec elles, de ne toujours pas prendre le temps de pleurer. Rien que pour elle et la foule de celles et ceux qui prennent soin de toutes les manières, ne pas baisser la garde, et quand ce sera notre tour, nous faire vacciner. Véronique Margron op. [1] Par Solenn de Royer, le Monde, 14 décembre 2020
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