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Thématique : La relation homme-animal / n°207 / 22 août 2021

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LA RELATION HOMME/ANIMAL

Virginie Maris, vous êtes philosophe de l'environnement, chargée de recherches au CNRS et chercheuse au CEFE (Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive) de Montpellier. Vous travaillez également au Conseil national de la protection de la nature (CNPN) et figurez dans l'opposition au conseil municipale d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône. En 2018, vous avez publiez La Part sauvage du monde - Penser la nature dans l'Anthropocène.

​Dans ce livre, vous revisitez le « Grand partage » défini par l'anthropologue Philippe Descola comme séparant strictement le monde des humains et le monde naturel. Dans ce grand partage, présent au cœur de l'ontologie occidentale, vous remarquez la constance de la reconnaissance d'une altérité radicale du monde naturel parfois accusée d'être à la racine de la crise environnementale.

​Vous montrez que ce dualisme hérité des modernes n'est pas une voie satisfaisante pour penser notre rapport à la nature. Cependant, la forme exacerbée que lui donne l'anthropocentrisme, qui adosse à la distinction entre nature et culture une hiérarchie entre humains et non-humains, n'est pas non-plus la réponse appropriée. Dès lors, vous nous invitez à penser la nature dans son altérité, comme ce qui est irréductiblement extérieur aux affaires humaines. Ainsi, vous montrez qu'au-delà de sa pertinence scientifique, l'Anthropocène est aussi un concept politique qui tend à placer la vie de la planète sous la domination des activités humaines, à abolir la Terre comme altérité naturelle pour l’investir entièrement et la transformer en une technocrature. Votre projet entend revisiter le sauvage comme antidote à ces discours anthropocentriques, et à valoriser une nature irrémédiablement étrangère aux finalités humaines.

​A rebours du pronostic fatal sur la fin de la nature, qui trouve anachronique l'obstination de la conservation à préserver des écosystèmes d'une nature vierge fantasmée, vous défendez l'idée que la nature, conçue comme part sauvage du monde, demeure. Il faut pouvoir penser l'altérité, l'autonomie et l'extériorité de la nature, accepter de se donner des limites et de borner l'empire humain. Selon vous, il revient à la conservation de protéger et de maintenir des territoires qui ne soient pas des productions intentionnelles et dans lesquels les processus naturels peuvent se maintenir et évoluer sans être conçus ni captés par les intérêts humains. Néanmoins, vous montrez ses tendances à développer en son sein même des processus d'absorption de la nature, entraînant sa dissolution dans les sphères technique, économique et informationnelle.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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​Dans ce livre, vous revisitez le « Grand partage » défini par l'anthropologue Philippe Descola comme séparant strictement le monde des humains et le monde naturel. Dans ce grand partage, présent au cœur de l'ontologie occidentale, vous remarquez la constance de la reconnaissance d'une altérité radicale du monde naturel parfois accusée d'être à la racine de la crise environnementale.

​Vous montrez que ce dualisme hérité des modernes n'est pas une voie satisfaisante pour penser notre rapport à la nature. Cependant, la forme exacerbée que lui donne l'anthropocentrisme, qui adosse à la distinction entre nature et culture une hiérarchie entre humains et non-humains, n'est pas non-plus la réponse appropriée. Dès lors, vous nous invitez à penser la nature dans son altérité, comme ce qui est irréductiblement extérieur aux affaires humaines. Ainsi, vous montrez qu'au-delà de sa pertinence scientifique, l'Anthropocène est aussi un concept politique qui tend à placer la vie de la planète sous la domination des activités humaines, à abolir la Terre comme altérité naturelle pour l’investir entièrement et la transformer en une technocrature. Votre projet entend revisiter le sauvage comme antidote à ces discours anthropocentriques, et à valoriser une nature irrémédiablement étrangère aux finalités humaines.

​A rebours du pronostic fatal sur la fin de la nature, qui trouve anachronique l'obstination de la conservation à préserver des écosystèmes d'une nature vierge fantasmée, vous défendez l'idée que la nature, conçue comme part sauvage du monde, demeure. Il faut pouvoir penser l'altérité, l'autonomie et l'extériorité de la nature, accepter de se donner des limites et de borner l'empire humain. Selon vous, il revient à la conservation de protéger et de maintenir des territoires qui ne soient pas des productions intentionnelles et dans lesquels les processus naturels peuvent se maintenir et évoluer sans être conçus ni captés par les intérêts humains. Néanmoins, vous montrez ses tendances à développer en son sein même des processus d'absorption de la nature, entraînant sa dissolution dans les sphères technique, économique et informationnelle.

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