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Nouvelle Première ministre / Adhésion de la Suède et de la Finlande à L’OTAN / n°246 / 22 mai 2022

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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le

Avec cette semaine :

  • Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
  • Matthias Fekl, avocat et ancien ministre de l’Intérieur.
  • Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
  • Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.

Nouvelle Première ministre

Emmanuel Macron voulait un, voire une, Premier ministre « attaché à la question sociale, environnementale et productive ». Le 16 mai, trois semaines après sa réélection et moins d'un mois avant le premier tour des législatives, il a nommé à Matignon, Elisabeth Borne, son ancienne ministre des Transports, puis de la Transition écologique et solidaire, et enfin du Travail. Trente et un an après Edith Cresson, cette polytechnicienne, âgée de 61 ans, devient la deuxième femme Première ministre sous la Ve République. Ancienne du cabinet de Lionel Jospin à Matignon, venant donc de la gauche, elle a cependant porté dans les gouvernements Macron des réformes jugées de droite : SNCF, assurance-chômage. Si la Première ministre n'a jamais été élue, - comme Georges Pompidou, Raymond Barre et Dominique de Villepin - elle est candidate aux législatives dans le Calvados.

De la campagne des législatives à la composition du gouvernement, alors que le rôle de patron de la majorité est normalement dévolu au Premier ministre, le président est à la manœuvre. Interrogé pendant la campagne présidentielle sur sa pratique de « monarque », qui « veille à tout et s'occupe de tout », Emmanuel Macron avait défendu une méthode de gouvernance cohérente avec l'esprit de la Ve République, depuis que les législatives se déroulent dans la foulée de la présidentielle. Accusé d'avoir instauré durant son premier quinquennat une présidence « jupitérienne », le chef de l’Etat a promis d'entamer le second comme « un président nouveau pour un mandat nouveau » avec « une nouvelle méthode », plus horizontale et plus participative. Un collectif d'anciens rocardiens regroupés autour du cercle Inventer à gauche, présidé par Michel Destot, ancien maire socialiste de Grenoble, a lancé un « Manifeste pour la social-démocratie », rédigé par l'économiste Jean Peyrelevade critiquant cet exercice de plus en plus centralisé du pouvoir. « Cette évolution, continue depuis plusieurs années, a été fortement accélérée par l'adoption du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral qui a ramené l'Assemblée nationale au rôle d'une chambre d'enregistrement. »

L’opposition a dénoncé la nomination de la nouvelle Première ministre. « Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Elisabeth Borne, on repart avec les mêmes », a raillé le président du parti Les Républicains, Christian Jacob. En choisissant Elisabeth Borne, le chef de l'Etat « poursuit sa politique » de « saccage social », a dénoncé la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, tandis que le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la nomination d'une « figure » parmi « les plus dures de la maltraitance sociale ».

Dès lundi soir, avant même qu'Elisabeth Borne n’effectue la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, le chef de l'Etat a dressé la liste des chantiers qu'il attend qu'elle mène : « écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité ».

***

L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan

La Finlande et la Suède ont formellement transmis le18 mai leur demande d'adhésion à l’Otan. Le principe de neutralité, pourtant ancré dans l'histoire de ces deux pays, a été balayé par l’agression de Moscou en Ukraine. La perspective d'une protection collective, garantie par l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord - l'attaque contre un membre est considérée comme une attaque dirigée contre tous - a eu raison des fortes réticences qui s'exprimaient jusqu'alors dans une partie des opinions publiques finlandaise et suédoise. Cela s'est inversé depuis le 24 février, avec l'invasion russe de l'Ukraine. Aujourd'hui, 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois sont favorables à une adhésion à l'Otan. « Une nouvelle ère s'ouvre », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö, lançant en direction de Moscou : « Vous avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir.

L’Otan devrait donc passer de 30 à 32 pays dont 23 membres de l'Union. Ces demandes d’adhésions sont la preuve qu'« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s'est félicité le secrétaire général de l'alliance occidentale, Jens Stoltenberg. Déjà membres du Partenariat pour la paix depuis 1994 et partenaires « actifs » dans les opérations de l'Otan depuis 2014, les deux pays intégreront rapidement l’Alliance. En rejoignant l'Union européenne en 1995, les deux voisins s’étaient déjà progressivement éloignés de leur politique de stricte neutralité. Ils ont aussi participé à diverses missions de l'alliance militaire et échangent des renseignements avec elle. Ils pourraient donc bénéficier d'un coupe-file, devançant trois pays déjà sur les rangs : la Géorgie, l'Ukraine et la Bosnie-Herzégovine. Les pays nordiques ont l'avantage de remplir trois critères : être un pays européen, respecter les principes démocratiques et contribuer à la sécurité de la zone euroatlantique.

Partageant une frontière de 1 340 km avec la Russie, la Finlande possède une des plus grandes armées européennes comptant 900 000 réservistes, dont 280 000 mobilisables immédiatement pour un total de 5,5 millions d'habitants. La Suède, qui a commencé à réinvestir dans son armée depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, a quant à elle partiellement rétabli le service militaire en 2017. Le pays dispose d'une armée de 25 000 soldats aptes au combat et de 25 000 autres réservistes.

Deux pays ont déclaré leur hostilité à ces adhésions. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé sa ferme opposition à l’arrivée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan. Les Occidentaux y voient surtout une manœuvre d’Ankara pour obtenir des concessions sur le dossier kurde. Moscou a menacé de renforcer son arsenal nucléaire en mer Baltique et annoncé des mesures de rétorsion « militaro-techniques », dont la suspension de livraisons en électricité à la Finlande. Si le président russe Vladimir Poutine a assuré « n’avoir aucun problème » avec les deux pays, il a averti que l’installation d’infrastructures militaires de l’Otan sur leurs territoires pourrait « entraîner une réponse » de la Russie. La nature de la réponse « dépendra des menaces à notre encontre », a-t-il ajouté.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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  • Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.

Nouvelle Première ministre

Emmanuel Macron voulait un, voire une, Premier ministre « attaché à la question sociale, environnementale et productive ». Le 16 mai, trois semaines après sa réélection et moins d'un mois avant le premier tour des législatives, il a nommé à Matignon, Elisabeth Borne, son ancienne ministre des Transports, puis de la Transition écologique et solidaire, et enfin du Travail. Trente et un an après Edith Cresson, cette polytechnicienne, âgée de 61 ans, devient la deuxième femme Première ministre sous la Ve République. Ancienne du cabinet de Lionel Jospin à Matignon, venant donc de la gauche, elle a cependant porté dans les gouvernements Macron des réformes jugées de droite : SNCF, assurance-chômage. Si la Première ministre n'a jamais été élue, - comme Georges Pompidou, Raymond Barre et Dominique de Villepin - elle est candidate aux législatives dans le Calvados.

De la campagne des législatives à la composition du gouvernement, alors que le rôle de patron de la majorité est normalement dévolu au Premier ministre, le président est à la manœuvre. Interrogé pendant la campagne présidentielle sur sa pratique de « monarque », qui « veille à tout et s'occupe de tout », Emmanuel Macron avait défendu une méthode de gouvernance cohérente avec l'esprit de la Ve République, depuis que les législatives se déroulent dans la foulée de la présidentielle. Accusé d'avoir instauré durant son premier quinquennat une présidence « jupitérienne », le chef de l’Etat a promis d'entamer le second comme « un président nouveau pour un mandat nouveau » avec « une nouvelle méthode », plus horizontale et plus participative. Un collectif d'anciens rocardiens regroupés autour du cercle Inventer à gauche, présidé par Michel Destot, ancien maire socialiste de Grenoble, a lancé un « Manifeste pour la social-démocratie », rédigé par l'économiste Jean Peyrelevade critiquant cet exercice de plus en plus centralisé du pouvoir. « Cette évolution, continue depuis plusieurs années, a été fortement accélérée par l'adoption du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral qui a ramené l'Assemblée nationale au rôle d'une chambre d'enregistrement. »

L’opposition a dénoncé la nomination de la nouvelle Première ministre. « Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Elisabeth Borne, on repart avec les mêmes », a raillé le président du parti Les Républicains, Christian Jacob. En choisissant Elisabeth Borne, le chef de l'Etat « poursuit sa politique » de « saccage social », a dénoncé la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, tandis que le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la nomination d'une « figure » parmi « les plus dures de la maltraitance sociale ».

Dès lundi soir, avant même qu'Elisabeth Borne n’effectue la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, le chef de l'Etat a dressé la liste des chantiers qu'il attend qu'elle mène : « écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité ».

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L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan

La Finlande et la Suède ont formellement transmis le18 mai leur demande d'adhésion à l’Otan. Le principe de neutralité, pourtant ancré dans l'histoire de ces deux pays, a été balayé par l’agression de Moscou en Ukraine. La perspective d'une protection collective, garantie par l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord - l'attaque contre un membre est considérée comme une attaque dirigée contre tous - a eu raison des fortes réticences qui s'exprimaient jusqu'alors dans une partie des opinions publiques finlandaise et suédoise. Cela s'est inversé depuis le 24 février, avec l'invasion russe de l'Ukraine. Aujourd'hui, 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois sont favorables à une adhésion à l'Otan. « Une nouvelle ère s'ouvre », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö, lançant en direction de Moscou : « Vous avez causé cela. Regardez-vous dans le miroir.

L’Otan devrait donc passer de 30 à 32 pays dont 23 membres de l'Union. Ces demandes d’adhésions sont la preuve qu'« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s'est félicité le secrétaire général de l'alliance occidentale, Jens Stoltenberg. Déjà membres du Partenariat pour la paix depuis 1994 et partenaires « actifs » dans les opérations de l'Otan depuis 2014, les deux pays intégreront rapidement l’Alliance. En rejoignant l'Union européenne en 1995, les deux voisins s’étaient déjà progressivement éloignés de leur politique de stricte neutralité. Ils ont aussi participé à diverses missions de l'alliance militaire et échangent des renseignements avec elle. Ils pourraient donc bénéficier d'un coupe-file, devançant trois pays déjà sur les rangs : la Géorgie, l'Ukraine et la Bosnie-Herzégovine. Les pays nordiques ont l'avantage de remplir trois critères : être un pays européen, respecter les principes démocratiques et contribuer à la sécurité de la zone euroatlantique.

Partageant une frontière de 1 340 km avec la Russie, la Finlande possède une des plus grandes armées européennes comptant 900 000 réservistes, dont 280 000 mobilisables immédiatement pour un total de 5,5 millions d'habitants. La Suède, qui a commencé à réinvestir dans son armée depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, a quant à elle partiellement rétabli le service militaire en 2017. Le pays dispose d'une armée de 25 000 soldats aptes au combat et de 25 000 autres réservistes.

Deux pays ont déclaré leur hostilité à ces adhésions. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé sa ferme opposition à l’arrivée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan. Les Occidentaux y voient surtout une manœuvre d’Ankara pour obtenir des concessions sur le dossier kurde. Moscou a menacé de renforcer son arsenal nucléaire en mer Baltique et annoncé des mesures de rétorsion « militaro-techniques », dont la suspension de livraisons en électricité à la Finlande. Si le président russe Vladimir Poutine a assuré « n’avoir aucun problème » avec les deux pays, il a averti que l’installation d’infrastructures militaires de l’Otan sur leurs territoires pourrait « entraîner une réponse » de la Russie. La nature de la réponse « dépendra des menaces à notre encontre », a-t-il ajouté.

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