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La réaction est-elle en marche ? / Biden est-il un autre Trump ? / n°212 / 26 septembre 2021

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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 24 septembre 2021.

Avec cette semaine :

  • Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
  • Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.
  • Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
  • Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps.

LA RÉACTION EST-ELLE EN MARCHE ?

L'essayiste Éric Zemmour, qui a publié le 16 septembre « La France n'a pas dit son dernier mot », réimprimé à 200.000 exemplaires avant même sa sortie, a entamé une série de conférences aux allures de campagne électorale. La décision du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de renoncer à toute candidature présidentielle lui laisse libre champ sur le flanc droit du parti Les Républicains. Islam, immigration, place des femmes, le livre d’Éric Zemmour reprend ses thèmes favoris que ses adversaires qualifient de racistes, misogynes et homophobes. Quoiqu’il ne soit pas officiellement candidat, dès le 28 juin, des affiches « Zemmour président » avaient fleuri sur les panneaux électoraux après la fin des régionales, à l'initiative de la galaxie Génération Z, qui se définit comme le futur mouvement de jeunes appuyant la candidature de leur champion. Tandis que le maire Ligue du Sud d'Orange, Jacques Bompard, lançait un site Internet et une pétition « jesignepourzemmour » à son nom, Samuel Lafont, ancien membre du pôle société civile de la campagne de François Fillon, créait ledièse #DemainAvecZemmour. Ses soutiens clament haut et fort qu'en cas de candidature, ils misent sur l'électorat de François Fillon à la présidentielle de 2017 et non sur celui de Marine Le Pen. Le 27 août, dans un texte signé par 100 sympathisants de droite se revendiquantde la Génération Z, des jeunes appellent Les Républicains à soutenir une candidature Zemmour. Créée dès la fin avril, l'association de financement du parti Les amis d'Éric Zemmour a été récemment agréée par la commission des comptes de campagne.

Le polémiste est crédité de 11% d'intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle, révèle le 21 septembre un sondage Harris Interactive publié par Challenges. Le journaliste n'est devancé que de trois et sept points par Xavier Bertrand (14%) et Marine Le Pen (18%). Le même institut de sondage ne lui promettait que 5% des voix au cœur de l'été. « Cette progression est forte et rapide. Il se passe quelque chose, analyse Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Éric Zemmour jouit d'une présence médiatique extrêmement forte. La visibilité est la condition clé pour une telle hausse. »

***

BIDEN EST-IL UN AUTRE TRUMP ?

Au lendemain de la claque infligée à la France par les Etats-Unis et leur nouveau partenariat stratégique avec l'Australie et le Royaume-Uni baptisé Aukus entraînant l'annulation de la vente de douze sous-marins conventionnels de technologie tricolore à Canberra, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian qui avait supervisé la vente des sous-marins en tant que ministre de la défense, en 2016 a déclaré : « Cette décision unilatérale, brutale, imprévisible ressemble beaucoup à ce que faisait M. Trump ». « Cela ne se fait pas entre alliés ». Le choc est d'autant plus grand que les Etats-Unis n'ont pas prévenu Paris. C'est le ministre de la Défense australien qui a décroché son téléphone le 15 septembre, tandis que le 30 août dernier, les Australiens n'avaient rien laissé paraître lors d'une réunion à quatre entre les ministères de la Défense et des Affaires étrangères.

Après le cavalier seul des Etats-Unis lors du retrait d'Afghanistan, le « coup de Trafalgar » des sous-marins australiens éclaire différemment la campagne de Joe Biden qui se définissait comme l'«anti-Trump » et promettait de revenir au multilatéralisme et à un pacte des nations démocratiques basé sur le respect mutuel et la défense des droits de l'homme. Pour Dominique Moïsidans les Echos : « Loin d'être le sauveur attendu par l'Europe, Joe Biden apparaît au contraire comme un condensé de l'action de ses deux prédécesseurs. Il combine, de manière brutale, le virage vers l'Asie de Barack Obama, et « l'Amérique d'abord » sinon « seule » de Donald Trump. » Il n'a pas levé les principaux sujets irritants de l'ère Trump, comme les tarifs sur l'acier et l'aluminium, ou la résolution du contentieux Boeing-Airbus, remis à plus tard.

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York la France a reçu en début de semaine le soutien des dirigeants de l’Union européenne : sur CNN, la présidente de la Commission européenne, Ursula vonder Leyen, a jugé « inacceptable » la manière dont la France a été « traitée ». Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dénoncé un « manque de loyauté » des États-Unis. Le China Daily a jugé que l'administration Biden marche sur les traces de Donald Trump et « se comporte dans la région comme un chef de gang de rue amplifiant les différences et provoquant la confrontation en vue de commencer une guerre de territoire ».

La France a formalisé sa colère contre l'Australie et les Etats-Unis en rappelant pour consultation ses ambassadeurs à Washington et à Canberra le 17 septembre. A l’issue du coup de téléphone, le 22 septembre, entre Emmanuel Macron et Joe Biden, à la demande du président américain les deux chefs d’Etat ont affiché leur volonté de calmer le jeu dans un communiqué commun. L’ambassadeur français aux Etats-Unis, retournera à Washington la semaine prochaine.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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  • Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union Européenne » au CNAM.
  • Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.
  • Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Le Temps.

LA RÉACTION EST-ELLE EN MARCHE ?

L'essayiste Éric Zemmour, qui a publié le 16 septembre « La France n'a pas dit son dernier mot », réimprimé à 200.000 exemplaires avant même sa sortie, a entamé une série de conférences aux allures de campagne électorale. La décision du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de renoncer à toute candidature présidentielle lui laisse libre champ sur le flanc droit du parti Les Républicains. Islam, immigration, place des femmes, le livre d’Éric Zemmour reprend ses thèmes favoris que ses adversaires qualifient de racistes, misogynes et homophobes. Quoiqu’il ne soit pas officiellement candidat, dès le 28 juin, des affiches « Zemmour président » avaient fleuri sur les panneaux électoraux après la fin des régionales, à l'initiative de la galaxie Génération Z, qui se définit comme le futur mouvement de jeunes appuyant la candidature de leur champion. Tandis que le maire Ligue du Sud d'Orange, Jacques Bompard, lançait un site Internet et une pétition « jesignepourzemmour » à son nom, Samuel Lafont, ancien membre du pôle société civile de la campagne de François Fillon, créait ledièse #DemainAvecZemmour. Ses soutiens clament haut et fort qu'en cas de candidature, ils misent sur l'électorat de François Fillon à la présidentielle de 2017 et non sur celui de Marine Le Pen. Le 27 août, dans un texte signé par 100 sympathisants de droite se revendiquantde la Génération Z, des jeunes appellent Les Républicains à soutenir une candidature Zemmour. Créée dès la fin avril, l'association de financement du parti Les amis d'Éric Zemmour a été récemment agréée par la commission des comptes de campagne.

Le polémiste est crédité de 11% d'intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle, révèle le 21 septembre un sondage Harris Interactive publié par Challenges. Le journaliste n'est devancé que de trois et sept points par Xavier Bertrand (14%) et Marine Le Pen (18%). Le même institut de sondage ne lui promettait que 5% des voix au cœur de l'été. « Cette progression est forte et rapide. Il se passe quelque chose, analyse Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Éric Zemmour jouit d'une présence médiatique extrêmement forte. La visibilité est la condition clé pour une telle hausse. »

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BIDEN EST-IL UN AUTRE TRUMP ?

Au lendemain de la claque infligée à la France par les Etats-Unis et leur nouveau partenariat stratégique avec l'Australie et le Royaume-Uni baptisé Aukus entraînant l'annulation de la vente de douze sous-marins conventionnels de technologie tricolore à Canberra, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian qui avait supervisé la vente des sous-marins en tant que ministre de la défense, en 2016 a déclaré : « Cette décision unilatérale, brutale, imprévisible ressemble beaucoup à ce que faisait M. Trump ». « Cela ne se fait pas entre alliés ». Le choc est d'autant plus grand que les Etats-Unis n'ont pas prévenu Paris. C'est le ministre de la Défense australien qui a décroché son téléphone le 15 septembre, tandis que le 30 août dernier, les Australiens n'avaient rien laissé paraître lors d'une réunion à quatre entre les ministères de la Défense et des Affaires étrangères.

Après le cavalier seul des Etats-Unis lors du retrait d'Afghanistan, le « coup de Trafalgar » des sous-marins australiens éclaire différemment la campagne de Joe Biden qui se définissait comme l'«anti-Trump » et promettait de revenir au multilatéralisme et à un pacte des nations démocratiques basé sur le respect mutuel et la défense des droits de l'homme. Pour Dominique Moïsidans les Echos : « Loin d'être le sauveur attendu par l'Europe, Joe Biden apparaît au contraire comme un condensé de l'action de ses deux prédécesseurs. Il combine, de manière brutale, le virage vers l'Asie de Barack Obama, et « l'Amérique d'abord » sinon « seule » de Donald Trump. » Il n'a pas levé les principaux sujets irritants de l'ère Trump, comme les tarifs sur l'acier et l'aluminium, ou la résolution du contentieux Boeing-Airbus, remis à plus tard.

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York la France a reçu en début de semaine le soutien des dirigeants de l’Union européenne : sur CNN, la présidente de la Commission européenne, Ursula vonder Leyen, a jugé « inacceptable » la manière dont la France a été « traitée ». Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dénoncé un « manque de loyauté » des États-Unis. Le China Daily a jugé que l'administration Biden marche sur les traces de Donald Trump et « se comporte dans la région comme un chef de gang de rue amplifiant les différences et provoquant la confrontation en vue de commencer une guerre de territoire ».

La France a formalisé sa colère contre l'Australie et les Etats-Unis en rappelant pour consultation ses ambassadeurs à Washington et à Canberra le 17 septembre. A l’issue du coup de téléphone, le 22 septembre, entre Emmanuel Macron et Joe Biden, à la demande du président américain les deux chefs d’Etat ont affiché leur volonté de calmer le jeu dans un communiqué commun. L’ambassadeur français aux Etats-Unis, retournera à Washington la semaine prochaine.

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