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Un commencement de charte / Biden : le changement c’est maintenant / n°177 (24 janvier 2021)

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UN COMMENCEMENT DE CHARTE

Le 18 janvier, la « charte des principes pour l'islam de France » a été présentée au Président de la République, par cinq représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), l'interlocuteur des pouvoirs publics pour cette confession. Cette démarche reflète l'émotion suscitée dans le pays par l'assassinat de l’enseignant Samuel Paty et le triple meurtre à la basilique Notre-Dame de Nice. S'appuyant sur des citations du Coran, signée après de longues et difficiles négociations, la charte s'apparente à une déclaration d'allégeance aux principes républicains : égalité hommes-femmes, liberté de croire ou de ne pas croire reconnue comme surplombant toute conviction religieuse, engagement à « ne pas utiliser l'islam (...) pour les besoins d'un agenda politique dicté par une puissance étrangère ». Ce texte est censé engager non seulement les fédérations signataires, mais aussi les imams qui demanderont la certification du futur Conseil national des imams, qui doit être prochainement créé par le CFCM. Pour l’heure, trois des huit fédérations membres de ce Conseil ne l’ont pas signée : les deux fédérations d’origine turque et l’association Foi et Pratique, le Tabligh, d’inspiration indo-pakistanaise. Elles sont invitées à le faire sous quinze jours, au-delà, Emmanuel Macron considérera qu'il s'agira d'une « clarification » de leur part. Autrement dit, un refus assumé de s'inscrire dans le respect des valeurs de la République. Il reste que le CFCM ne représente que400 des 2.500 lieux de culte musulmans en France, que seuls 20% des 1.800 imams, qui les administrent seraient français et que ce Conseil rassemble des organisations directement sous la coupe de l’Algérie, du Maroc ou de la Turquieavec lesquels, le CFCM est censé rompre le lien.

A l’Assemblée nationale, le même lundi 18 janvier, la commission spéciale formée de 70 députés a commencé son examen des 51 articles du projet de loi « confortant le respect des principes de la République ». Ce texte traite de sujets aussi divers que la laïcité, l'instruction à domicile, la polygamie, la fiscalité des associations ou la haine en ligne. Pas moins de 1.721 amendements ont été déposés par les députés. Trois cents ont été déclarés irrecevables par la commission, certains portant notamment sur le port du voile. La Défenseure des droits, Claire Hédon a estimé que ce projet de loi comportait des « risques d'atteinte aux libertés », dont celles d'association et d'enseigner des parents, et pourrait par conséquence « affaiblir les principes républicains eux-mêmes ».

Début février, le projet sera au menu de l'Assemblée nationale durant deux semaines.

***

BIDEN : LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT

Les décrets présidentiels signés dès le 20 janvier par le 46ème président des États-Unis Joe Biden ont fait entendre sa différence : rétablissement du statut temporaire des sans-papiers arrivés enfants aux États-Unis, arrêt de la construction du « mur » voulu par Donald Trump sur la frontière avec le Mexique, annulation du décret visant les ressortissants de pays musulmans,retour des États-Unis dans l'accord de Paris, mesures de réduction des émissions de méthane liées aux activités d'extraction de pétrole et le gaz, décision de revenir aux objectifs d'efficacité énergétique pour les véhicules, moratoire sur la prospection pétrolière d’un territoire protégé situé en Alaska, annulation du permis de construire les derniers segments de l'oléoduc Keystone XL destiné à raccorder les gisements de sables bitumineux canadiens au golfe du Mexique.

Deux priorités attendent le Président américain : la lutte contre le Covid et la relance de l'économie. La nouvelle administration veut mettre des moyens pour vacciner en 100 jours 100 millions d'Américains. - le seuil des 400.000 morts du Covid-19 a été atteint en début de semaine. L’aide économique envisagée est massive : Joe Biden a promis 1.900 milliards de dollars pour venir en aide aux Américains fragilisés par les conséquences de la crise sanitaire. Ils viendront s'ajouter à « l'acompte » de 900 milliards de dollars voté fin décembre par les parlementaires. En février, lors de son premier discours devant le Congrès, le nouveau président dévoilera son plan d’investissement. Il se veut un complément du plan de relance et visera avant tout les infrastructures : le système de transports, l'eau, l'énergie, le haut débit ou encore le logement.

En politique étrangère, si la Chine va demeurer la question centrale de la diplomatie américaine, il y a peu de changements à attendre en ce qui concerne le Moyen-Orient, hormis le retour sous conditions à l'accord nucléaire avec l'Iran. La volonté de la nouvelle administration de promouvoir la démocratie et les droits de l'homme devrait se concrétiser par un sommet mondial pour la démocratie au cours des cent premiers jours. Il faudra aussi restaurer les liens abîmés avec les alliés, l'Europe au premier chef, les responsables de l'Union européenne ayant invité mercredi Joe Biden à « construire ensemble un pacte fondateur nouveau », saluant le retour d'un « ami » à Washington.

Pour conduire sa politique, Joe Biden ne dispose que d'une faible majorité à la Chambre des représentants (222 démocrates contre 211 républicains) et la parité au Sénat (50 démocrates, 50 républicains) laisse augurer de débats à l'issue très incertaine - même s'il appartient, comme le veut la Constitution, à la vice-présidente Kamala Harris de départager les deux camps en cas d'égalité.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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UN COMMENCEMENT DE CHARTE

Le 18 janvier, la « charte des principes pour l'islam de France » a été présentée au Président de la République, par cinq représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), l'interlocuteur des pouvoirs publics pour cette confession. Cette démarche reflète l'émotion suscitée dans le pays par l'assassinat de l’enseignant Samuel Paty et le triple meurtre à la basilique Notre-Dame de Nice. S'appuyant sur des citations du Coran, signée après de longues et difficiles négociations, la charte s'apparente à une déclaration d'allégeance aux principes républicains : égalité hommes-femmes, liberté de croire ou de ne pas croire reconnue comme surplombant toute conviction religieuse, engagement à « ne pas utiliser l'islam (...) pour les besoins d'un agenda politique dicté par une puissance étrangère ». Ce texte est censé engager non seulement les fédérations signataires, mais aussi les imams qui demanderont la certification du futur Conseil national des imams, qui doit être prochainement créé par le CFCM. Pour l’heure, trois des huit fédérations membres de ce Conseil ne l’ont pas signée : les deux fédérations d’origine turque et l’association Foi et Pratique, le Tabligh, d’inspiration indo-pakistanaise. Elles sont invitées à le faire sous quinze jours, au-delà, Emmanuel Macron considérera qu'il s'agira d'une « clarification » de leur part. Autrement dit, un refus assumé de s'inscrire dans le respect des valeurs de la République. Il reste que le CFCM ne représente que400 des 2.500 lieux de culte musulmans en France, que seuls 20% des 1.800 imams, qui les administrent seraient français et que ce Conseil rassemble des organisations directement sous la coupe de l’Algérie, du Maroc ou de la Turquieavec lesquels, le CFCM est censé rompre le lien.

A l’Assemblée nationale, le même lundi 18 janvier, la commission spéciale formée de 70 députés a commencé son examen des 51 articles du projet de loi « confortant le respect des principes de la République ». Ce texte traite de sujets aussi divers que la laïcité, l'instruction à domicile, la polygamie, la fiscalité des associations ou la haine en ligne. Pas moins de 1.721 amendements ont été déposés par les députés. Trois cents ont été déclarés irrecevables par la commission, certains portant notamment sur le port du voile. La Défenseure des droits, Claire Hédon a estimé que ce projet de loi comportait des « risques d'atteinte aux libertés », dont celles d'association et d'enseigner des parents, et pourrait par conséquence « affaiblir les principes républicains eux-mêmes ».

Début février, le projet sera au menu de l'Assemblée nationale durant deux semaines.

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BIDEN : LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT

Les décrets présidentiels signés dès le 20 janvier par le 46ème président des États-Unis Joe Biden ont fait entendre sa différence : rétablissement du statut temporaire des sans-papiers arrivés enfants aux États-Unis, arrêt de la construction du « mur » voulu par Donald Trump sur la frontière avec le Mexique, annulation du décret visant les ressortissants de pays musulmans,retour des États-Unis dans l'accord de Paris, mesures de réduction des émissions de méthane liées aux activités d'extraction de pétrole et le gaz, décision de revenir aux objectifs d'efficacité énergétique pour les véhicules, moratoire sur la prospection pétrolière d’un territoire protégé situé en Alaska, annulation du permis de construire les derniers segments de l'oléoduc Keystone XL destiné à raccorder les gisements de sables bitumineux canadiens au golfe du Mexique.

Deux priorités attendent le Président américain : la lutte contre le Covid et la relance de l'économie. La nouvelle administration veut mettre des moyens pour vacciner en 100 jours 100 millions d'Américains. - le seuil des 400.000 morts du Covid-19 a été atteint en début de semaine. L’aide économique envisagée est massive : Joe Biden a promis 1.900 milliards de dollars pour venir en aide aux Américains fragilisés par les conséquences de la crise sanitaire. Ils viendront s'ajouter à « l'acompte » de 900 milliards de dollars voté fin décembre par les parlementaires. En février, lors de son premier discours devant le Congrès, le nouveau président dévoilera son plan d’investissement. Il se veut un complément du plan de relance et visera avant tout les infrastructures : le système de transports, l'eau, l'énergie, le haut débit ou encore le logement.

En politique étrangère, si la Chine va demeurer la question centrale de la diplomatie américaine, il y a peu de changements à attendre en ce qui concerne le Moyen-Orient, hormis le retour sous conditions à l'accord nucléaire avec l'Iran. La volonté de la nouvelle administration de promouvoir la démocratie et les droits de l'homme devrait se concrétiser par un sommet mondial pour la démocratie au cours des cent premiers jours. Il faudra aussi restaurer les liens abîmés avec les alliés, l'Europe au premier chef, les responsables de l'Union européenne ayant invité mercredi Joe Biden à « construire ensemble un pacte fondateur nouveau », saluant le retour d'un « ami » à Washington.

Pour conduire sa politique, Joe Biden ne dispose que d'une faible majorité à la Chambre des représentants (222 démocrates contre 211 républicains) et la parité au Sénat (50 démocrates, 50 républicains) laisse augurer de débats à l'issue très incertaine - même s'il appartient, comme le veut la Constitution, à la vice-présidente Kamala Harris de départager les deux camps en cas d'égalité.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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