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La responsabilité sociale et environnementale des entreprises après l’éviction du PDG de Danone / Élections chez les frugaux / n°185 (21 mars 2021)

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LA RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DES ENTREPRISES APRÈS L’ÉVICTION DU PDG DE DANONE

Contesté par des administrateurs et des fonds activistes jugeant trop faible la rentabilité du groupe, le conseil d'administration de Danone a congédié le 14 mars son PDG Emmanuel Faber. Dans un communiqué, ce dernier s’est déclaré « convaincu de la nécessité d'allier un fort niveau de performance économique au respect du modèle unique d'entreprise à mission de Danone ». En juin 2020, Emmanuel Faber avait fait de Danone le premier groupe coté de taille mondiale à adopter le statut juridique d'entreprise à mission, c’est-à-dire portant un projet social et environnemental à côté de l'impératif économique de rentabilité. Cependant, face au recul de son cours de Bourse et à la chute des ventes d'eau en bouteille liée à la pandémie, l’amélioration de la compétitivité est redevenue la priorité de Danone et le 23 novembre, Emmanuel Faber a annoncé la suppression de 2.000 emplois. « Est-ce qu'une entreprise cotée en Bourse peut tenir des engagements sociétaux ? J'ai bien peur que non. », a commenté Hélène Deborde, secrétaire fédérale CFDT.

En instituant le nouveau cadre juridique de société à mission, la loi Pacte de 2019 a offert au monde entrepreneurial la possibilité d'affirmer un rééquilibrage entre l'intérêt général et la performance économique. Depuis, la responsabilité sociale et environnementale est devenue le nouveau mantra de la gouvernance des entreprises. Déjà les deux tiers des entreprises du CAC 40 ont défini leur « raison d'être », c’est-à-dire la façon dont elles entendent jouer un rôle dans la société au-delà de leur seule activité économique. Dans le reste du SBF 120 (un indice boursier regroupant les sociétés du CAC 40 et 80 autres sociétés), seules 16% l’ont fait selon une étude de Russell Reynolds. Pour les directeurs de ressources humaines, la responsabilité sociale et environnementale passe avant le développement du télétravail dans les priorités pour 2021, selon une enquête de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines réalisée fin septembre, auprès de ses quelque 5.000 entreprises adhérentes(plutôt des grosses PME ) : (53 %) des DRH interrogés prévoient de renforcer les actions dans ce domaine en 2021, contre 27 % en 2020.

Le baromètre Mazars publié le 2 octobre a indiqué que 98 % des entreprises ont aujourd’hui une stratégie de responsabilité sociale et environnementale, en insistant sur le volet environnemental. Edwige Rey, en charge de ce dossier chez Mazars a observé notamment qu’« Europcar mesure la part des véhicules lavés sans eau avec des chiffons spéciaux, L’Oréal, la part recyclable de ses emballages, et Total, la teneur en hydrocarbure des rejets d’eau dans les stations offshore ».

***

ÉLECTIONS CHEZ LES FRUGAUX

Les Néerlandais ont voté massivement du 15 au 17 mars. Malgré la pandémie, 82 % des inscrits se sont rendus aux urnes pour élire leurs 150 députés. Avec ses 35 sièges – 2 de plus que dans l’assemblée sortante- lePremier ministre libéral-conservateur Mark Rutte est en position d’exercer un quatrième mandat, en dépit d’un maigre bilan social après dix ans de pouvoir. Les coupes budgétaires ont réduit le nombre de lits d'hôpitaux. Le niveau scolaire a baissé. Les bénéficiaires de l'aide alimentaire sont passés de 50 000 en 2010 à 151.000 en 2019, alors que les millionnaires, 94.000 il y a 10 ans, sont aujourd’hui 223.000. La surprise a été créée par la deuxième position conquise par le parti centriste, libéral et social, Démocrates 66 emmené par la ministre du commerce et de la coopération, Sigrid Kaag. D66 se caractérise par son fort attachement au projet européen. En revanche, deux importantes formations de gauche, les écologistes de GroenLinks et du Parti socialiste (SP, gauche radicale)ont enregistré un net recul. Le petit parti paneuropéen et progressiste Volt, membre du groupe des Verts à Strasbourg a remporté ses trois premiers sièges.A droite, le Forum pour la démocratie anti-establishment (FvD) obtiendrait 8 sièges, tandis qu’à l’extrême droite, le parti populiste de la Liberté (PVV) de Geert Wilders a perdu 3 sièges.

Mi-janvier, le gouvernement dirigé par Mark Rutte avait dû démissionner car son administration des impôts avait accusé à tort de fraude aux allocations familiales des milliers de familles de travailleurs - souvent étrangers - qui se sont trouvées forcées de rembourser ce qu’elles avaient légitimement perçues. Le 23 janvier, de violentes émeutes ont éclaté dans une demi-douzaine de villes, dont Amsterdam, La Haye et Rotterdam, pour protester contre l'instauration d’un couvre-feu, de 21h à 4 h30, mesures pourtant soutenues par 70% de la population néerlandaise. La pandémie a fait 15. 800 morts aux Pays-Bas, soit 95,2 morts pour 100.000 habitants, taux comparable à celui de l’Allemagne, le taux français étant de 136.

Deux débats ont dominé la campagne électorale : faut-il construire une nouvelle centrale nucléaire pour faciliter la transition climatique et commentfinancer la « dette Covid ». Pour faire face à la pandémie, le gouvernement a déployé un plan massif de soutien à l'économie, équivalent à 4,2 % du PIB, sans compter les garanties et moratoires sur les impôts. Grâce à cette intervention, la récession a été limitée à un recul de 3,8 % du PIB en 2020. En revanche, en raison d'une seconde vague de l'épidémie beaucoup plus sévère que la première et une campagne de vaccination très lente, la croissance devrait rester négative au premier trimestre 2021, puis atteindre le plus faible niveau de l'Union européenne sur l'année, à 1,8 %. La dette publique, inférieure à 50 % du PIB avant la crise, est repassée au-dessus de 60 %. À comparer à une moyenne de 100 % dans la zone euro, et près de 120 % en France ou 160 % en Italie. Ces divergences pèseront lors des discussions houleuses à venir sur la réforme des critères de déficit et d'endettement de la zone euro.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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Contesté par des administrateurs et des fonds activistes jugeant trop faible la rentabilité du groupe, le conseil d'administration de Danone a congédié le 14 mars son PDG Emmanuel Faber. Dans un communiqué, ce dernier s’est déclaré « convaincu de la nécessité d'allier un fort niveau de performance économique au respect du modèle unique d'entreprise à mission de Danone ». En juin 2020, Emmanuel Faber avait fait de Danone le premier groupe coté de taille mondiale à adopter le statut juridique d'entreprise à mission, c’est-à-dire portant un projet social et environnemental à côté de l'impératif économique de rentabilité. Cependant, face au recul de son cours de Bourse et à la chute des ventes d'eau en bouteille liée à la pandémie, l’amélioration de la compétitivité est redevenue la priorité de Danone et le 23 novembre, Emmanuel Faber a annoncé la suppression de 2.000 emplois. « Est-ce qu'une entreprise cotée en Bourse peut tenir des engagements sociétaux ? J'ai bien peur que non. », a commenté Hélène Deborde, secrétaire fédérale CFDT.

En instituant le nouveau cadre juridique de société à mission, la loi Pacte de 2019 a offert au monde entrepreneurial la possibilité d'affirmer un rééquilibrage entre l'intérêt général et la performance économique. Depuis, la responsabilité sociale et environnementale est devenue le nouveau mantra de la gouvernance des entreprises. Déjà les deux tiers des entreprises du CAC 40 ont défini leur « raison d'être », c’est-à-dire la façon dont elles entendent jouer un rôle dans la société au-delà de leur seule activité économique. Dans le reste du SBF 120 (un indice boursier regroupant les sociétés du CAC 40 et 80 autres sociétés), seules 16% l’ont fait selon une étude de Russell Reynolds. Pour les directeurs de ressources humaines, la responsabilité sociale et environnementale passe avant le développement du télétravail dans les priorités pour 2021, selon une enquête de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines réalisée fin septembre, auprès de ses quelque 5.000 entreprises adhérentes(plutôt des grosses PME ) : (53 %) des DRH interrogés prévoient de renforcer les actions dans ce domaine en 2021, contre 27 % en 2020.

Le baromètre Mazars publié le 2 octobre a indiqué que 98 % des entreprises ont aujourd’hui une stratégie de responsabilité sociale et environnementale, en insistant sur le volet environnemental. Edwige Rey, en charge de ce dossier chez Mazars a observé notamment qu’« Europcar mesure la part des véhicules lavés sans eau avec des chiffons spéciaux, L’Oréal, la part recyclable de ses emballages, et Total, la teneur en hydrocarbure des rejets d’eau dans les stations offshore ».

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Les Néerlandais ont voté massivement du 15 au 17 mars. Malgré la pandémie, 82 % des inscrits se sont rendus aux urnes pour élire leurs 150 députés. Avec ses 35 sièges – 2 de plus que dans l’assemblée sortante- lePremier ministre libéral-conservateur Mark Rutte est en position d’exercer un quatrième mandat, en dépit d’un maigre bilan social après dix ans de pouvoir. Les coupes budgétaires ont réduit le nombre de lits d'hôpitaux. Le niveau scolaire a baissé. Les bénéficiaires de l'aide alimentaire sont passés de 50 000 en 2010 à 151.000 en 2019, alors que les millionnaires, 94.000 il y a 10 ans, sont aujourd’hui 223.000. La surprise a été créée par la deuxième position conquise par le parti centriste, libéral et social, Démocrates 66 emmené par la ministre du commerce et de la coopération, Sigrid Kaag. D66 se caractérise par son fort attachement au projet européen. En revanche, deux importantes formations de gauche, les écologistes de GroenLinks et du Parti socialiste (SP, gauche radicale)ont enregistré un net recul. Le petit parti paneuropéen et progressiste Volt, membre du groupe des Verts à Strasbourg a remporté ses trois premiers sièges.A droite, le Forum pour la démocratie anti-establishment (FvD) obtiendrait 8 sièges, tandis qu’à l’extrême droite, le parti populiste de la Liberté (PVV) de Geert Wilders a perdu 3 sièges.

Mi-janvier, le gouvernement dirigé par Mark Rutte avait dû démissionner car son administration des impôts avait accusé à tort de fraude aux allocations familiales des milliers de familles de travailleurs - souvent étrangers - qui se sont trouvées forcées de rembourser ce qu’elles avaient légitimement perçues. Le 23 janvier, de violentes émeutes ont éclaté dans une demi-douzaine de villes, dont Amsterdam, La Haye et Rotterdam, pour protester contre l'instauration d’un couvre-feu, de 21h à 4 h30, mesures pourtant soutenues par 70% de la population néerlandaise. La pandémie a fait 15. 800 morts aux Pays-Bas, soit 95,2 morts pour 100.000 habitants, taux comparable à celui de l’Allemagne, le taux français étant de 136.

Deux débats ont dominé la campagne électorale : faut-il construire une nouvelle centrale nucléaire pour faciliter la transition climatique et commentfinancer la « dette Covid ». Pour faire face à la pandémie, le gouvernement a déployé un plan massif de soutien à l'économie, équivalent à 4,2 % du PIB, sans compter les garanties et moratoires sur les impôts. Grâce à cette intervention, la récession a été limitée à un recul de 3,8 % du PIB en 2020. En revanche, en raison d'une seconde vague de l'épidémie beaucoup plus sévère que la première et une campagne de vaccination très lente, la croissance devrait rester négative au premier trimestre 2021, puis atteindre le plus faible niveau de l'Union européenne sur l'année, à 1,8 %. La dette publique, inférieure à 50 % du PIB avant la crise, est repassée au-dessus de 60 %. À comparer à une moyenne de 100 % dans la zone euro, et près de 120 % en France ou 160 % en Italie. Ces divergences pèseront lors des discussions houleuses à venir sur la réforme des critères de déficit et d'endettement de la zone euro.

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