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La gauche et la perspective d’une union pour la présidentielle / Ukraine : Poutine au défi / n°190 / 25 avril 2021

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LA GAUCHE ET LA PERSPECTIVE D’UNE UNION POUR LA PRÉSIDENTIELLE

A l'initiative de l'eurodéputé Europe Ecologie Les Verts, Yannick Jadot, les forces de gauche et écologistes se sont retrouvées le 17 avril à Paris « in vivo », pour discuter de 2022. Socialistes, écologistes, communistes, insoumis ... les principales formations ont été représentées ainsi que des partis de taille plus modeste. Lors de cette réunion, trois points d'accord ont pu être dégagés : un pacte de « non-agression » pour mettre fin aux batailles entre les différentes familles de gauche, l'ouverture de débats publics autour des programmes, et la mobilisation collective autour de sujets fédérateurs comme le climat, la lutte contre la réforme de l'assurance chômage, ou contre la réforme des retraites. Il a également été convenu que cette réunion serait la première d'une longue série.La prochaine devrait se tenir fin mai et la plupart des formations présentes ont souhaité que la question d'une plateforme programmatique commune et « un contrat de gouvernement » soit réglée cet automne. Le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure a annoncé que le plus dur était fait, assurant quesocialistes, écologistes, radicaux et le mouvement Génération·s avaient pris l’engagement, d’ici un an de désigner un candidat commun pour la présidentielle. Le député de la France insoumise, Éric Coquerel a aussitôt corrigé cette annonce : « Ce n'est pas ce qui sort en commun de cette réunion, et beaucoup des présents, notamment du pôle écologiste, ont refusé de s'enfermer avec le Parti socialiste pour une candidature de centre gauche. » En effet, entre le chef de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon candidat aux présidentielles depuis novembre dernier, le secrétaire national du parti communiste Fabien Roussel qui s'est lui aussi lancé, tandis qu’Anne Hidalgo y réfléchi sérieusement et ceux des Verts qui prévoient des primaires fin septembre, une candidature unique de la gauche semble compromise. Pour l'heure, dans les enquêtes d'opinion, le chef de La France insoumise devance ses rivaux Yannick Jadot et Anne Hidalgo avec 9 à 13 % des intentions de vote.

Un sondage Odoxa Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo révèle que 82 % des Français considèrent que la situation de la gauche est « mauvaise ». Même les Français se positionnant à gauche ne sont pas plus positifs, puisque 78 % d'entre eux jugent « mauvaise » la situation de leur famille idéologique. Quand on observe les courbes du positionnement politique des Français, le recul de la gauche dans l’opinion publique est flagrant : seuls 13% se disaient de gauche en juillet 2020, contre 23% en mars 2017. La désaffection est têtue et s'observe aussi dans les dernières enquêtes d'opinion pour la présidentielle de 2022. Tous rassemblés derrière un candidat unique, la gauche ferait entre 13 et 15%. Partant divisés, les candidats de gauche ne pèsent additionnés ensemble que 27%. Contre 44% en 2012. Actuellement, 81 % des sympathisants de gauche souhaiteraient que les partis de gauche et les écologistes présentent un candidat commun pour l'élection présidentielle de 2022. L'union est souhaitée par 80 % des Insoumis, 72 % des socialistes, et 87 % des sympathisants écologistes.

***

UKRAINE : POUTINE AU DÉFI

Après plusieurs semaines de tension, jugeant ses exercices terminés, la Russie a annoncé qu’elle amorçait le 23 avril le retrait de ses troupes massées près de l’Ukraine et en Crimée annexée. Jamais depuis l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, en 2014, la Russie n'avait massé autant de forces militaires à la frontière ukrainienne : plus de 100.000 hommes le long des lignes, des milliers de tanks, une centaine de missiles balistiques Iskander et des renforts en Transnistrie et en Crimée. Le 13 avril, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait donné corps aux inquiétudes de Kiev et des Occidentaux en confirmant l'ampleur des déplacements de troupes aux frontières ukrainiennes : « En trois semaines, deux armées et trois divisions de troupes aéroportées ont été transférées avec succès aux frontières ouest de la Russie pour des exercices », avait indiqué SergueïChoïgou, invoquant comme justification les « activités militaires menaçantes » de l'OTAN. Le même jour, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, annonçait l'envoi de 500 militaires supplémentaires en Allemagne. Depuis sept ans, le conflit dans le Donbass a fait plus de 13.000 morts. La Russie est considérée comme le parrain des séparatistes au Donbass à qui elle livre troupes, armes et financement ce qu'elle nie, qualifiant le conflit de « guerre civile ». Depuis, pas moins de 30 cessez-le-feu se sont succédé. Le dernier, instauré le 27 juillet 2020, a tenu le plus longtemps.

Reçu le 16 avril à Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, 43 ans, élu en mai 2019, a estimé que son pays confronté aux agressions de la Russie « ne peut pas rester indéfiniment dans la salle d'attente de l'UE et de l'Otan ». Les dirigeants allemand, français et ukrainien ont partagé le même jour« leurs préoccupations quant à l'augmentation des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine ainsi qu'en Crimée illégalement annexée », et appelé à un retrait de « ces renforts de troupes afin de parvenir à une désescalade ». Déjà, le 14 avril, Angela Merkel et Joe Biden avaient demandé de concert à la Russie de réduire sa présence militaire à la frontière ukrainienne. Joe Biden avait fait part de son « soutien inébranlable à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et mis Moscou en garde en menaçant de déployer des destroyers de l'US Navy en mer Noire.

Toutefois, en Ukraine la pression ne vient pas seulement de l'extérieur. Sept ans après la révolution de Maïdan, porteuse de tant d'espoirs de libertés politiques et économiques, Kiev se débat dans la crise. Le Produit intérieur brutdécroit, les réformes sont en panne, le confinement lié au Covid-19 est dévastateur pour les populations les plus pauvres, la popularité du président se retrouve en berne. Quant à la société, elle demeure encore divisée entre l'Est, dont une partie penche toujours vers Moscou et l'Ouest, qui regarde vers l'Europe et l'Occident. En attendant, l'Ukraine se rapproche de la Turquie. À Ankara, la semaine dernière, Zelenski et Erdogan ont renforcé la coopération militaire entre leurs deux pays. En réaction, Moscou a interrompu ses lignes aériennes avec Ankara.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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Un sondage Odoxa Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo révèle que 82 % des Français considèrent que la situation de la gauche est « mauvaise ». Même les Français se positionnant à gauche ne sont pas plus positifs, puisque 78 % d'entre eux jugent « mauvaise » la situation de leur famille idéologique. Quand on observe les courbes du positionnement politique des Français, le recul de la gauche dans l’opinion publique est flagrant : seuls 13% se disaient de gauche en juillet 2020, contre 23% en mars 2017. La désaffection est têtue et s'observe aussi dans les dernières enquêtes d'opinion pour la présidentielle de 2022. Tous rassemblés derrière un candidat unique, la gauche ferait entre 13 et 15%. Partant divisés, les candidats de gauche ne pèsent additionnés ensemble que 27%. Contre 44% en 2012. Actuellement, 81 % des sympathisants de gauche souhaiteraient que les partis de gauche et les écologistes présentent un candidat commun pour l'élection présidentielle de 2022. L'union est souhaitée par 80 % des Insoumis, 72 % des socialistes, et 87 % des sympathisants écologistes.

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UKRAINE : POUTINE AU DÉFI

Après plusieurs semaines de tension, jugeant ses exercices terminés, la Russie a annoncé qu’elle amorçait le 23 avril le retrait de ses troupes massées près de l’Ukraine et en Crimée annexée. Jamais depuis l'annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, en 2014, la Russie n'avait massé autant de forces militaires à la frontière ukrainienne : plus de 100.000 hommes le long des lignes, des milliers de tanks, une centaine de missiles balistiques Iskander et des renforts en Transnistrie et en Crimée. Le 13 avril, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait donné corps aux inquiétudes de Kiev et des Occidentaux en confirmant l'ampleur des déplacements de troupes aux frontières ukrainiennes : « En trois semaines, deux armées et trois divisions de troupes aéroportées ont été transférées avec succès aux frontières ouest de la Russie pour des exercices », avait indiqué SergueïChoïgou, invoquant comme justification les « activités militaires menaçantes » de l'OTAN. Le même jour, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, annonçait l'envoi de 500 militaires supplémentaires en Allemagne. Depuis sept ans, le conflit dans le Donbass a fait plus de 13.000 morts. La Russie est considérée comme le parrain des séparatistes au Donbass à qui elle livre troupes, armes et financement ce qu'elle nie, qualifiant le conflit de « guerre civile ». Depuis, pas moins de 30 cessez-le-feu se sont succédé. Le dernier, instauré le 27 juillet 2020, a tenu le plus longtemps.

Reçu le 16 avril à Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, 43 ans, élu en mai 2019, a estimé que son pays confronté aux agressions de la Russie « ne peut pas rester indéfiniment dans la salle d'attente de l'UE et de l'Otan ». Les dirigeants allemand, français et ukrainien ont partagé le même jour« leurs préoccupations quant à l'augmentation des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine ainsi qu'en Crimée illégalement annexée », et appelé à un retrait de « ces renforts de troupes afin de parvenir à une désescalade ». Déjà, le 14 avril, Angela Merkel et Joe Biden avaient demandé de concert à la Russie de réduire sa présence militaire à la frontière ukrainienne. Joe Biden avait fait part de son « soutien inébranlable à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et mis Moscou en garde en menaçant de déployer des destroyers de l'US Navy en mer Noire.

Toutefois, en Ukraine la pression ne vient pas seulement de l'extérieur. Sept ans après la révolution de Maïdan, porteuse de tant d'espoirs de libertés politiques et économiques, Kiev se débat dans la crise. Le Produit intérieur brutdécroit, les réformes sont en panne, le confinement lié au Covid-19 est dévastateur pour les populations les plus pauvres, la popularité du président se retrouve en berne. Quant à la société, elle demeure encore divisée entre l'Est, dont une partie penche toujours vers Moscou et l'Ouest, qui regarde vers l'Europe et l'Occident. En attendant, l'Ukraine se rapproche de la Turquie. À Ankara, la semaine dernière, Zelenski et Erdogan ont renforcé la coopération militaire entre leurs deux pays. En réaction, Moscou a interrompu ses lignes aériennes avec Ankara.

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