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François Beaune : « Demain, nous mangerons nos animaux domestiques »

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À Marseille, cet écrivain-magnétophone, collectionneur d’histoires vraies, brasse avec appétit tout un mesclun d’idées pour chérir la planète, dont un âge limite fixé à 75 ans, qui concernerait d’abord les Européens.

« En général, j’habille les gens avec le cœur. C’est ça le jeu en sex-shop, surfer entre l’habit et le fétiche, dire j’aime le cul mais mine de rien. J’aime l’extrême, mais je découvre que j’aime aussi la limite. Ce mine-de-rien sur la frontière. Je pensais pas être si subtile. » En général, François Beaune n’écrit pas tellement de romans. Ce magnétophone humain recueille plutôt la parole des gens qu’il croise et collecte des « histoires vraies » tout autour de la Méditerranée (La Lune dans le puits, 2013), dans une bourgade imaginaire de Vendée (Une vie de Gérard en Occident, 2017, au Théâtre de Belleville jusqu’au 27 septembre) ou au Liban (L’Esprit de famille, 2018).

Calamity Gwenn, son dernier livre, publié cette rentrée chez Albin Michel, se présente comme « œuvre de fiction » écrite « en collaboration » avec la comédienne Rozenn Djonkonvitch. S’y déploient, sur un an, dans une langue orale naturelle et crue, les jouissances, aspirations et considérations de Gwenn, depuis trois ans vendeuse prosélyte dans une ravissante « halle aux cochonneries » « plutôt chic » de Pigalle, également actrice trentenaire borderline « de sang monténégrin », dont les rôles « les plus marquants » lui ont valu d’être « balancée morte dans un canal », « assommée d’une pierre pendant une randonnée, puis ligotée », « fracassée par son mari », quand elle n’arrache pas « une bite avec les dents », « mange de la merde » ou « urine sur le cuir d’une décapotable ». « Mais qu’est-ce que je pourrais kiffer d’autre, maintenant ? », se demande-t-elle, avec le désir ferme de « s’inventer de vrais rêves qui n’appartiennent qu’à Gwenn et pas à l’Industrie ».

À bord de notre Arche, son compère François Beaune, 42 ans, esquisse de possibles réponses collectives et brasse avec appétit et nonchalance tout un mesclun d’idées pour chérir la planète : stricte interdiction des loisirs mécaniques (inclus : « les extenseurs péniens électriques ») tout comme de la consommation des bovidés émetteurs de méthane ; leur apport en protéines sera remplacé par la dévoration de nos animaux domestiques, une fois parvenus « à maturité ». Plus radical encore : un âge limite sera fixé à 75 ans et concernera d’abord les Européens, dans un monde où l’euthanasie sera gratuite et accessible à tous. De quoi inciter à refaire un tour au sex-shop, histoire de kiffer le présent.

Image : The Voices, de Marjane Satrapi (2015).

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« En général, j’habille les gens avec le cœur. C’est ça le jeu en sex-shop, surfer entre l’habit et le fétiche, dire j’aime le cul mais mine de rien. J’aime l’extrême, mais je découvre que j’aime aussi la limite. Ce mine-de-rien sur la frontière. Je pensais pas être si subtile. » En général, François Beaune n’écrit pas tellement de romans. Ce magnétophone humain recueille plutôt la parole des gens qu’il croise et collecte des « histoires vraies » tout autour de la Méditerranée (La Lune dans le puits, 2013), dans une bourgade imaginaire de Vendée (Une vie de Gérard en Occident, 2017, au Théâtre de Belleville jusqu’au 27 septembre) ou au Liban (L’Esprit de famille, 2018).

Calamity Gwenn, son dernier livre, publié cette rentrée chez Albin Michel, se présente comme « œuvre de fiction » écrite « en collaboration » avec la comédienne Rozenn Djonkonvitch. S’y déploient, sur un an, dans une langue orale naturelle et crue, les jouissances, aspirations et considérations de Gwenn, depuis trois ans vendeuse prosélyte dans une ravissante « halle aux cochonneries » « plutôt chic » de Pigalle, également actrice trentenaire borderline « de sang monténégrin », dont les rôles « les plus marquants » lui ont valu d’être « balancée morte dans un canal », « assommée d’une pierre pendant une randonnée, puis ligotée », « fracassée par son mari », quand elle n’arrache pas « une bite avec les dents », « mange de la merde » ou « urine sur le cuir d’une décapotable ». « Mais qu’est-ce que je pourrais kiffer d’autre, maintenant ? », se demande-t-elle, avec le désir ferme de « s’inventer de vrais rêves qui n’appartiennent qu’à Gwenn et pas à l’Industrie ».

À bord de notre Arche, son compère François Beaune, 42 ans, esquisse de possibles réponses collectives et brasse avec appétit et nonchalance tout un mesclun d’idées pour chérir la planète : stricte interdiction des loisirs mécaniques (inclus : « les extenseurs péniens électriques ») tout comme de la consommation des bovidés émetteurs de méthane ; leur apport en protéines sera remplacé par la dévoration de nos animaux domestiques, une fois parvenus « à maturité ». Plus radical encore : un âge limite sera fixé à 75 ans et concernera d’abord les Européens, dans un monde où l’euthanasie sera gratuite et accessible à tous. De quoi inciter à refaire un tour au sex-shop, histoire de kiffer le présent.

Image : The Voices, de Marjane Satrapi (2015).

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