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Alexandre Labruffe : « Demain, nous effacerons tout ce qui est vert »

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Attaché culturel en Chine (à Wuhan !), cet écrivain français cauchemarde une société qui bannirait la couleur de l’espoir, des arbres aux yeux, accompagné en musique par son ami Lady Boy.

« Admirer la gueule cassée de l’avenir. » Dans son récit Un hiver à Wuhan paru en septembre dernier aux éditions Verticales, l’écrivain français Alexandre Labruffe, 46 ans, partage ses inquiétudes à vivre dans « le Gotham City chinois » devenu « zone interdite » suite à la propagation d’un certain virus – le tout, alors qu’il écrit sur place « un conte paranoïaque » et « sniffe de la SF », avec l’impression flippante d’habiter dans L’Armée des douze singes. Mais que fait-il dans cette ville, où le hasard l’a nommé attaché culturel après divers postes en Chine et en Corée du Sud ? « Mon rôle est de contrôler les tire-bouchons (…). En ouvrant les bouteilles, nous nous retrouvons vite, avec Chen Huang, devant la nécessité de les vider, donc de les boire. (On aime le travail bien fait.) »

À bord de notre Arche, ce « spécialiste des cotons-tiges » qui « réenchante la fin du monde à coups de haïkus caustiques » nous peint donc, en toute logique insensée, un futur où il sera possible (un temps seulement) de « changer de sexe comme de chemise », d’être « chien le midi, androgyne à l’apéro, androïde à l’aube, eunuque au crépuscule », avant qu’un « yogiste intégriste » aux cheveux roses, « tata-yaya-tollah » à grosse Rolex, ne prenne malheureusement les manettes de la planète et interdise TOUT. Et surtout… le vert. Dans ce futur indésirable, Alexandre aura pour métier « d’effacer toute trace de vert sur la Terre » : les arbres seront tronçonnés, les herbes déracinées, les murs, les yeux et les voitures repeints, le mot lui-même (et ses dérivés : ver, verticale, vertèbre, verrouiller) finira désossé, amputé. Cette complainte d’un avenir « éther », Labruffe la chante accompagné par le « mosaïcologue » Olivier Hazemann, alias Lady Boy, qui « écrit et compose des miniatures aux allures de pharmakon, un peu remède, un peu poison ». Vert-igineux.

Image : Green Lantern (DC Comics).


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« Admirer la gueule cassée de l’avenir. » Dans son récit Un hiver à Wuhan paru en septembre dernier aux éditions Verticales, l’écrivain français Alexandre Labruffe, 46 ans, partage ses inquiétudes à vivre dans « le Gotham City chinois » devenu « zone interdite » suite à la propagation d’un certain virus – le tout, alors qu’il écrit sur place « un conte paranoïaque » et « sniffe de la SF », avec l’impression flippante d’habiter dans L’Armée des douze singes. Mais que fait-il dans cette ville, où le hasard l’a nommé attaché culturel après divers postes en Chine et en Corée du Sud ? « Mon rôle est de contrôler les tire-bouchons (…). En ouvrant les bouteilles, nous nous retrouvons vite, avec Chen Huang, devant la nécessité de les vider, donc de les boire. (On aime le travail bien fait.) »

À bord de notre Arche, ce « spécialiste des cotons-tiges » qui « réenchante la fin du monde à coups de haïkus caustiques » nous peint donc, en toute logique insensée, un futur où il sera possible (un temps seulement) de « changer de sexe comme de chemise », d’être « chien le midi, androgyne à l’apéro, androïde à l’aube, eunuque au crépuscule », avant qu’un « yogiste intégriste » aux cheveux roses, « tata-yaya-tollah » à grosse Rolex, ne prenne malheureusement les manettes de la planète et interdise TOUT. Et surtout… le vert. Dans ce futur indésirable, Alexandre aura pour métier « d’effacer toute trace de vert sur la Terre » : les arbres seront tronçonnés, les herbes déracinées, les murs, les yeux et les voitures repeints, le mot lui-même (et ses dérivés : ver, verticale, vertèbre, verrouiller) finira désossé, amputé. Cette complainte d’un avenir « éther », Labruffe la chante accompagné par le « mosaïcologue » Olivier Hazemann, alias Lady Boy, qui « écrit et compose des miniatures aux allures de pharmakon, un peu remède, un peu poison ». Vert-igineux.

Image : Green Lantern (DC Comics).


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