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#117 – Autonomie du Nord-est syrien : quelles perspectives ?

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En plateau

Fabrice Balanche, géographe, enseignant-chercheur à l’université Lumière Lyon-II, spécialiste de la Syrie, du Liban et du Proche-Orient. Il est également chercheur associé au Washinton Institute.

Contexte

Comment l’indécision, l’indétermination et l’incertitude entourant l’avenir et le statut de la région du Nord-est syrien peuvent-elles contribuer à la détérioration de la situation sur place ? Si en effet on vit mieux dans le Nord-est syrien que dans tout le reste de la Syrie, la situation n’en est pas moins catastrophique, observe Fabrice Balanche qui s’est rendu sur place en janvier 2022. La région représente un tiers du territoire syrien. Elle vit sous un régime administratif kurde bénéficiant d’une autonomie relative. Mais son isolement est quasi-total : sans accès à la mer, elle ne dispose que d’un seul point de passage avec l’Irak et son « statut » d’autonomie locale ne bénéficie d’aucune reconnaissance internationale.

Pas d’électricité, pas de chauffage, pas de carburant. Les prix renchérissent, mais les salaires ont baissé du fait de la dévaluation de la livre syrienne. La région, autrefois grenier à blé de la Syrie (grâce à quoi le pays parvenait à une autosuffisance alimentaire, voire exportait aussi une partie de ses récoltes de blé), se trouve désormais confrontée à un vrai problème de rendement agricole. Les sols manquent de fertilisants du fait de l’envolée du prix des engrais. La sécheresse n’arrange rien : l’Euphrate qui prend sa source en Turquie a un débit de plus en plus faible en Syrie. La population est confrontée à la pénurie de sucre, le pain est rationné et produit à partir d’une farine de blé, de soja et de maïs. Ces difficultés quotidiennes alimentent des frustrations parmi la population locale, kurde et arabe.

Quelles sont les conséquences du mécontentement ? Les populations arabes de Deir Zor et Rakka n’ont aucune sympathie pour le régime syrien d’Assad : souvent, elles n’ont pas accompli leurs obligations militaires et elles redoutent d’autre part les milices chiites. Elles n’ont pas été victimes d’épuration ethnique de la part des forces militaires et sécuritaires kurdes, lesquelles prudemment ont fait preuve de mansuétude à leur égard. En revanche, du fait des difficultés économiques, elles commencent à être nostalgique de la période vécue sous Daesh et durant laquelle elles n’ont pas le souvenir d’avoir manqué d’électricité et de carburant, comme c’est le cas actuellement. L’épisode de l’attaque de la prison de Ghwayran (une ancienne école reconvertie en centre pénitentiaire, il y a trois ans, lors de la défaite de l’EI), le 20 janvier 2021, à Hassaké, par une centaine de djihadistes du groupe Etat islamique afin de libérer plus de 3500 autres djihadistes détenus, a sonné le retour de Daesh parvenu à infiltrer les quartiers arabes du Sud de la ville, au nez et à la barbe des forces de sécurité kurdes. Tirant profit du mécontentement, l’EI recrute des jeunes de 16 à 20 ans, attirés par un salaire mensuel de 50 à 100€, mais aussi pour des questions de dignité, à défaut de pouvoir quitter la région quand on ne dispose pas de 1000$ pour émigrer en Turquie, ou 1500$ pour rejoindre l’Europe.

Mais les Kurdes eux-mêmes ont des doutes sur les capacités de leur propre gouvernance d’améliorer leurs conditions de vie et de consolider durablement la viabilité de l’autonomie administrative locale. Les autorités kurdes manque de cadres politiques, manquent de bons gestionnaires, et si les forces de sécurité ont fait preuve de compétences dans leur domaine, elles peinent à administrer la région, en assurant la remise en route et le bon fonctionnement des infrastructures (réseau d’égoûts, etc.). La gabegie est énorme. La période pleine d’espérance qui avait débuté en 2016 (deux ans avant le centenaire du Traité de Sèvres) est révolue. L’incertitude pesant sur le statut d’autonomie de la région plombe l’avenir, en l’absence de garantie internationale et d’engagement occidental. Les Occidentaux ont soutenu plus ou moins l’autonomie du Sud-Est car les forces du PYD affilié au PKK avaient vaincu Daesh en bénéficiant du soutien américain et européen. Le maintien de forces spéciales américaines ou françaises dans la région répondait aussi à la volonté de ne pas laisser la victoire à la seule Russie et à Assad. La décision du retrait américain prise par Trump ne fut pas sans effet, même si la décision a été reconsidérée : les forces américaines présentes sur le terrain sont réduites à un effectif de 800 hommes.

La Turquie d’autre part peut-elle reprendre son offensive et poursuivre l’extension d’une zone de sécurité dans laquelle elle pourrait reloger les réfugiés syriens qu’elle a accueilli depuis 2011 ? On sait que lorsqu’elle a repris Afrine aux Kurdes, avec l’aide de forces supplétives arabes elle a chassé du canton les populations kurdes afin d’instaurer un nouvel équilibre démographique. Le fait est que la menace d’une reprise de l’offensive turque et le poids de l’incertitude planant sur l’avenir de la région ont stoppé les chantiers de la reconstruction. Tout est à l’arrêt : pourquoi construire si demain cela doit être détruit et si on va être chassé de nos maisons ? La crainte est réelle et largement partagée, au point que par lassitude beaucoup ne souhaitent plus qu’une chose : pouvoir rester chez eux, dans leurs maisons. A cet égard, le régime d’Assad est convaincu que le temps travaille en sa faveur et qu’elle pourra ainsi récupérer le contrôle de la région.

Seul un engagement occidental ferme en faveur d’un statut d’autonomie pour le Nord-est syrien serait en mesure de renverser la donne. La région est aujourd’hui une zone grise, qui en l’absence de reconnaissance internationale, ne peut bénéficier d’aucuns prêts et soutien à la reconstruction. Or, elle a besoin d’un vrai plan Marshall, et non pas de rustines, souligne Fabrice Balanche.

Enfin, si la guerre en Ukraine a des conséquences en cascade sur l’ensemble de la zone, le Nord-est syrien est concerné au premier chef. Une offensive turque est-elle une possibilité réelle et pas seulement une menace ? Côté américain, dans le cadre des relations tendues entre la Russie et les États-Unis, que vont peser les Kurdes de Syrie, si les Etats-Unis travaillent à un rapprochement avec la Turquie ? Que veut ou voudrait en échange obtenir la Turquie ? Que cherche cette dernière en opposant son veto, ou menaçant de le faire, à l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN ? La fin du Rojava, d’une autonomie kurde dans le Nord-est syrien ? Que les Etats-Unis lui fournissent les armements et les avions dont elle fut privée par l’acquisition d’un système de défense aérienne russe S-400 ?

Quant aux États-Unis, sont-ils désormais échaudés depuis leur retrait d’Afghanistan et la guerre en Ukraine ? Vont-ils cessé de se retirer de toutes les zones de conflit dans lesquelles ils s’étaient impliqués et s’impliquer à nouveau davantage dans les affaires du monde et vouloir peser dans le règlement des crises et comment ? En attendant, le statu quo dans Nord-est syrien est source de désespérance pour les Kurdes et revigore Daesh aux yeux des populations arabes. L’absence d’une offensive militaire ou encore la neutralisation de la situation par un jeu d’équilibre des puissances régionales et internationales n’empêchent pas localement la détérioration de la situation, la dégradation des conditions de vie et de l’exaspération des gens.

A l’oreille

Pour aller plus loin

  • Fabrice Balanche, « How to preserve the Autonomie of Northeast Syria » in PolicyWatch 3593, 15 mars 2022
  • Fabrice Balanche, « La souveraineté de la Syrie en question : fragmentation interne et perte des frontières externes » in Moyen Orient n°50 (avril-juin 2021)
  • Fabrice Balanche, Sectarianism in Syria’s civil war, The Washington Institute for Near East Policy, 2018. Texte et cartes disponibles en pdf sur internet.
  • Fabrice Balanche, La géopolitique du Moyen Orient, La Documentation française, 2014
  • Fabrice Balanche, Atlas du Proche-Orient arabe, PUPS, RFI, 2012
  • Fabrice Balanche, La région alaouite et le pouvoir syrien, éditions Karthala, 2006

Et :

  • Radio Cause commune, Le monde en questions, n°8 et n°63
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Fabrice Balanche, géographe, enseignant-chercheur à l’université Lumière Lyon-II, spécialiste de la Syrie, du Liban et du Proche-Orient. Il est également chercheur associé au Washinton Institute.

Contexte

Comment l’indécision, l’indétermination et l’incertitude entourant l’avenir et le statut de la région du Nord-est syrien peuvent-elles contribuer à la détérioration de la situation sur place ? Si en effet on vit mieux dans le Nord-est syrien que dans tout le reste de la Syrie, la situation n’en est pas moins catastrophique, observe Fabrice Balanche qui s’est rendu sur place en janvier 2022. La région représente un tiers du territoire syrien. Elle vit sous un régime administratif kurde bénéficiant d’une autonomie relative. Mais son isolement est quasi-total : sans accès à la mer, elle ne dispose que d’un seul point de passage avec l’Irak et son « statut » d’autonomie locale ne bénéficie d’aucune reconnaissance internationale.

Pas d’électricité, pas de chauffage, pas de carburant. Les prix renchérissent, mais les salaires ont baissé du fait de la dévaluation de la livre syrienne. La région, autrefois grenier à blé de la Syrie (grâce à quoi le pays parvenait à une autosuffisance alimentaire, voire exportait aussi une partie de ses récoltes de blé), se trouve désormais confrontée à un vrai problème de rendement agricole. Les sols manquent de fertilisants du fait de l’envolée du prix des engrais. La sécheresse n’arrange rien : l’Euphrate qui prend sa source en Turquie a un débit de plus en plus faible en Syrie. La population est confrontée à la pénurie de sucre, le pain est rationné et produit à partir d’une farine de blé, de soja et de maïs. Ces difficultés quotidiennes alimentent des frustrations parmi la population locale, kurde et arabe.

Quelles sont les conséquences du mécontentement ? Les populations arabes de Deir Zor et Rakka n’ont aucune sympathie pour le régime syrien d’Assad : souvent, elles n’ont pas accompli leurs obligations militaires et elles redoutent d’autre part les milices chiites. Elles n’ont pas été victimes d’épuration ethnique de la part des forces militaires et sécuritaires kurdes, lesquelles prudemment ont fait preuve de mansuétude à leur égard. En revanche, du fait des difficultés économiques, elles commencent à être nostalgique de la période vécue sous Daesh et durant laquelle elles n’ont pas le souvenir d’avoir manqué d’électricité et de carburant, comme c’est le cas actuellement. L’épisode de l’attaque de la prison de Ghwayran (une ancienne école reconvertie en centre pénitentiaire, il y a trois ans, lors de la défaite de l’EI), le 20 janvier 2021, à Hassaké, par une centaine de djihadistes du groupe Etat islamique afin de libérer plus de 3500 autres djihadistes détenus, a sonné le retour de Daesh parvenu à infiltrer les quartiers arabes du Sud de la ville, au nez et à la barbe des forces de sécurité kurdes. Tirant profit du mécontentement, l’EI recrute des jeunes de 16 à 20 ans, attirés par un salaire mensuel de 50 à 100€, mais aussi pour des questions de dignité, à défaut de pouvoir quitter la région quand on ne dispose pas de 1000$ pour émigrer en Turquie, ou 1500$ pour rejoindre l’Europe.

Mais les Kurdes eux-mêmes ont des doutes sur les capacités de leur propre gouvernance d’améliorer leurs conditions de vie et de consolider durablement la viabilité de l’autonomie administrative locale. Les autorités kurdes manque de cadres politiques, manquent de bons gestionnaires, et si les forces de sécurité ont fait preuve de compétences dans leur domaine, elles peinent à administrer la région, en assurant la remise en route et le bon fonctionnement des infrastructures (réseau d’égoûts, etc.). La gabegie est énorme. La période pleine d’espérance qui avait débuté en 2016 (deux ans avant le centenaire du Traité de Sèvres) est révolue. L’incertitude pesant sur le statut d’autonomie de la région plombe l’avenir, en l’absence de garantie internationale et d’engagement occidental. Les Occidentaux ont soutenu plus ou moins l’autonomie du Sud-Est car les forces du PYD affilié au PKK avaient vaincu Daesh en bénéficiant du soutien américain et européen. Le maintien de forces spéciales américaines ou françaises dans la région répondait aussi à la volonté de ne pas laisser la victoire à la seule Russie et à Assad. La décision du retrait américain prise par Trump ne fut pas sans effet, même si la décision a été reconsidérée : les forces américaines présentes sur le terrain sont réduites à un effectif de 800 hommes.

La Turquie d’autre part peut-elle reprendre son offensive et poursuivre l’extension d’une zone de sécurité dans laquelle elle pourrait reloger les réfugiés syriens qu’elle a accueilli depuis 2011 ? On sait que lorsqu’elle a repris Afrine aux Kurdes, avec l’aide de forces supplétives arabes elle a chassé du canton les populations kurdes afin d’instaurer un nouvel équilibre démographique. Le fait est que la menace d’une reprise de l’offensive turque et le poids de l’incertitude planant sur l’avenir de la région ont stoppé les chantiers de la reconstruction. Tout est à l’arrêt : pourquoi construire si demain cela doit être détruit et si on va être chassé de nos maisons ? La crainte est réelle et largement partagée, au point que par lassitude beaucoup ne souhaitent plus qu’une chose : pouvoir rester chez eux, dans leurs maisons. A cet égard, le régime d’Assad est convaincu que le temps travaille en sa faveur et qu’elle pourra ainsi récupérer le contrôle de la région.

Seul un engagement occidental ferme en faveur d’un statut d’autonomie pour le Nord-est syrien serait en mesure de renverser la donne. La région est aujourd’hui une zone grise, qui en l’absence de reconnaissance internationale, ne peut bénéficier d’aucuns prêts et soutien à la reconstruction. Or, elle a besoin d’un vrai plan Marshall, et non pas de rustines, souligne Fabrice Balanche.

Enfin, si la guerre en Ukraine a des conséquences en cascade sur l’ensemble de la zone, le Nord-est syrien est concerné au premier chef. Une offensive turque est-elle une possibilité réelle et pas seulement une menace ? Côté américain, dans le cadre des relations tendues entre la Russie et les États-Unis, que vont peser les Kurdes de Syrie, si les Etats-Unis travaillent à un rapprochement avec la Turquie ? Que veut ou voudrait en échange obtenir la Turquie ? Que cherche cette dernière en opposant son veto, ou menaçant de le faire, à l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN ? La fin du Rojava, d’une autonomie kurde dans le Nord-est syrien ? Que les Etats-Unis lui fournissent les armements et les avions dont elle fut privée par l’acquisition d’un système de défense aérienne russe S-400 ?

Quant aux États-Unis, sont-ils désormais échaudés depuis leur retrait d’Afghanistan et la guerre en Ukraine ? Vont-ils cessé de se retirer de toutes les zones de conflit dans lesquelles ils s’étaient impliqués et s’impliquer à nouveau davantage dans les affaires du monde et vouloir peser dans le règlement des crises et comment ? En attendant, le statu quo dans Nord-est syrien est source de désespérance pour les Kurdes et revigore Daesh aux yeux des populations arabes. L’absence d’une offensive militaire ou encore la neutralisation de la situation par un jeu d’équilibre des puissances régionales et internationales n’empêchent pas localement la détérioration de la situation, la dégradation des conditions de vie et de l’exaspération des gens.

A l’oreille

Pour aller plus loin

  • Fabrice Balanche, « How to preserve the Autonomie of Northeast Syria » in PolicyWatch 3593, 15 mars 2022
  • Fabrice Balanche, « La souveraineté de la Syrie en question : fragmentation interne et perte des frontières externes » in Moyen Orient n°50 (avril-juin 2021)
  • Fabrice Balanche, Sectarianism in Syria’s civil war, The Washington Institute for Near East Policy, 2018. Texte et cartes disponibles en pdf sur internet.
  • Fabrice Balanche, La géopolitique du Moyen Orient, La Documentation française, 2014
  • Fabrice Balanche, Atlas du Proche-Orient arabe, PUPS, RFI, 2012
  • Fabrice Balanche, La région alaouite et le pouvoir syrien, éditions Karthala, 2006

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  • Radio Cause commune, Le monde en questions, n°8 et n°63
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