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Le blob, cette drôle de gelée qui sait penser

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Voilà une bien curieuse créature que le blob. Ni animal, ni plante, ni champignon, on le compare souvent à de la moisissure ou à du vomi de chien. Mais s'en tenir aux apparences serait le sous-estimer, car même sans cerveau, le blob sait faire preuve d'une intelligence qui inspire même nos ingénieurs.

Qui est donc cet étrange organisme tout droit sorti d'un film de science-fiction ? Pour le savoir, il vous faudra écouter ce nouvel épisode de Bêtes de Science.

👉Abonnez-vous sur vos apps et plateformes audio préférées 🎙️


Pour aller plus loin :

Transcription du podcast :


Bienvenue dans Bêtes de Science, le podcast Futura qui fait la part belle aux animaux. Je suis Marie et pour ce nouvel épisode, on va s’intéresser à une bestiole pas comme les autres.


Le « blob ». Vous voyez ce que c’est ? Si vous êtes adeptes de films de science-fiction à l’ancienne et un peu kitchs (ou des années 50) il vous viendra sans doute une image à l’esprit : celle d’une créature extraterrestre jaune gluante qui grossit en engloutissant les habitants d’une petite ville de Pennsylvanie, ou de Californie, au choix. Un Flanby géant ravageant tout sur son passage, avouez, vous avez frémi ! Non ?

Mais, dans la vraie vie, le blob existe vraiment. Bon, en moins terrifiant je dois dire, mais, de son véritable nom Physarum polycephalum, c’est un organisme unicellulaire bien terrestre. Il fait partie de la catégorie des… des… ben on ne sait pas trop en fait. Ni plante, ni champignon, ni même animal, on dit qu’il est un amibozoaire, et plus spécifiquement, un myxomycète. Voilà pour les mots compliqués.

On sait que ce drôle d’organisme existe depuis des centaines de millions d’années. Et les scientifiques en ont, à ce jour, décompté plus de 1.000 espèces. Mais même là les choses se corsent, puisque certaines peuvent présenter autant de différences que celles que l’on trouve entre un rongeur et une baleine dans le monde des mammifères. C’est donc une grande famille que l’on commence tout juste à explorer. Jaune, rouge ou noir, le blob adore les endroits sombres et humides. Son apparence gluante et visqueuse lui vaut quelques comparaisons gracieuses, comme du vomi de chien, des croûtes de mucus, ou… De la moisissure. Bref, rien de très ragoûtant. Et pourtant, le blob étonne les chercheurs autant qu’il les fascine.

Tenez, par exemple, il est composé d’une unique cellule géante, capable d’atteindre la dizaine de mètres carrés. Oui c’est la taille d’un petit appartement à Paris. Tout ça avec une seule cellule, vous imaginez ? ! Celle-ci réussit à s’étendre grâce à un réseau de capillaires qui s’adapte en permanence et permet de distribuer les nutriments efficacement dans tout son organisme. Sous ses apparences de Flanby, le blob vit, grandit, respire, et étonne.

Ah et j’oubliais, le blob est presque immortel aussi ! Si vous le découpez en morceaux, celui-ci est capable de rapidement cicatriser... et de former de nouveaux petits blobs… Mais pas de quoi encore craindre une invasion planétaire, promis.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’intelligence du blob. Oui oui, je pèse mes mots en utilisant le mot intelligence, bien que cet être ne soit pas doté de cerveau et qu’il ne dispose que d’une seule maxi cellule. Les scientifiques ont d’ailleurs réalisé une série d’expériences pour tester ses capacités à prendre des “décisions”, avec plusieurs blobs de différentes régions du monde. Et il s’est avéré qu’en fonction de leur région d’origine, les blobs ne sont pas tous égaux. Le blob australien, par exemple, a tendance à « réfléchir » avant de prendre se lancer. Il apprend aussi plus facilement que le blob américain. Le blob japonais, quant à lui, est plus fonceur. Et il se trompe une fois sur deux.

Afin de mieux comprendre comment ce curieux petit être interagit avec son environnement, des chercheurs de l’université de Toulouse ont mis notre ami à l’épreuve en le titillant sur l’un de ses points faibles : sa gourmandise ! S’il est friand de champignons et de bactéries, au laboratoire, rien de tels que des flocons d’avoine ou du jaune d’œuf pour attirer son attention. À la vitesse fulgurante de 4 centimètres par heure, notre blob glouton tisse ses réseaux jusqu’au casse-croûte le plus proche qu’il s’empresse d’engloutir comme un minuscule monstre de science-fiction.

Une seule chose peut l’arrêter. Non, pas la kryptonite, le sel. En effet, les chercheurs ont remarqué que le blob n’en est pas particulièrement fan, même si celui-ci n’est pas nocif pour le myxomycète. L’équipe a donc testé sa capacité d’habituation en plaçant des petits murs de sel entre la nourriture et lui, et au bout de quelques jours seulement leur sujet d’étude avait bravé ses peurs en franchissant l’obstacle salé pour rejoindre le garde-manger. On vous l’a dit, quand il est question de se goinfrer, le blob se montre révèle son intelligence exceptionnelle.

Le blob pouvait ensuite retenir cet apprentissage durant des mois mais ce n’est pas là le plus impressionnant. Car il est en plus capable de transmettre ses expériences à des congénères. Comment ? En « fusionnant » temporairement avec eux. Vous imaginez si on devait faire pareil pour se raconter nos dernières vacances ?

Par ailleurs, le blob est aussi le roi du raccourci. Il sait toujours trouver le chemin le plus court, qu’il soit en ligne droite, ou à travers un labyrinthe sinueux. On ne plaisante pas quand il y a un repas à la clé ! Il est si efficace dans sa façon de tracer des chemins que les ingénieurs pourraient même s’en inspirer un jour. Lors d’une expérience avec une carte et des flocons d’avoine astucieusement placés, le chercheur Toshiyuki Nakagaki a pu démontrer que ce petit organisme ni plante, ni animal, ni champignon était capable de redessiner le réseau ferroviaire de Tokyo encore plus efficacement qu’un humain. En attendant la suite de ces études, le blob vient de décoller à bord de l’ISS aux côtés de Thomas Pesquet, pour tester ses capacités dans ce milieu parfois si hostile à la vie… En espérant qu’il ne se multiplie pas à bord, car, encore là, le scénario d’un film de science semble se dessiner… Alors, pas si bête, le blob !


​​Merci d'avoir suivi cet épisode de Bêtes de science. Vous pouvez retrouver la chronique originale de Nathalie Mayer sur Futura et le podcast sur Spotify, Deezer, Apple Podcast, et bien d’autres. Pensez à vous abonner pour ne plus manquer un seul épisode et retrouvez nos autres podcasts sur vos applications audio préférées. On se retrouve dans deux semaines, avec de nouveaux comportements toujours aussi étonnants. À bientôt !


Musique :

Prelude / Outer Space / Radar, Bernard Hermann (The Day The Earth Stood Still)

Silly Intro et Freedom, par Alexander Nakarada

Cinematic Suspense Series Episode 008, par Sascha Ende

Frogs Legs Rag, par Kevin MacLeod

Licence: https://filmmusic.io/standard-license

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Qui est donc cet étrange organisme tout droit sorti d'un film de science-fiction ? Pour le savoir, il vous faudra écouter ce nouvel épisode de Bêtes de Science.

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Bienvenue dans Bêtes de Science, le podcast Futura qui fait la part belle aux animaux. Je suis Marie et pour ce nouvel épisode, on va s’intéresser à une bestiole pas comme les autres.


Le « blob ». Vous voyez ce que c’est ? Si vous êtes adeptes de films de science-fiction à l’ancienne et un peu kitchs (ou des années 50) il vous viendra sans doute une image à l’esprit : celle d’une créature extraterrestre jaune gluante qui grossit en engloutissant les habitants d’une petite ville de Pennsylvanie, ou de Californie, au choix. Un Flanby géant ravageant tout sur son passage, avouez, vous avez frémi ! Non ?

Mais, dans la vraie vie, le blob existe vraiment. Bon, en moins terrifiant je dois dire, mais, de son véritable nom Physarum polycephalum, c’est un organisme unicellulaire bien terrestre. Il fait partie de la catégorie des… des… ben on ne sait pas trop en fait. Ni plante, ni champignon, ni même animal, on dit qu’il est un amibozoaire, et plus spécifiquement, un myxomycète. Voilà pour les mots compliqués.

On sait que ce drôle d’organisme existe depuis des centaines de millions d’années. Et les scientifiques en ont, à ce jour, décompté plus de 1.000 espèces. Mais même là les choses se corsent, puisque certaines peuvent présenter autant de différences que celles que l’on trouve entre un rongeur et une baleine dans le monde des mammifères. C’est donc une grande famille que l’on commence tout juste à explorer. Jaune, rouge ou noir, le blob adore les endroits sombres et humides. Son apparence gluante et visqueuse lui vaut quelques comparaisons gracieuses, comme du vomi de chien, des croûtes de mucus, ou… De la moisissure. Bref, rien de très ragoûtant. Et pourtant, le blob étonne les chercheurs autant qu’il les fascine.

Tenez, par exemple, il est composé d’une unique cellule géante, capable d’atteindre la dizaine de mètres carrés. Oui c’est la taille d’un petit appartement à Paris. Tout ça avec une seule cellule, vous imaginez ? ! Celle-ci réussit à s’étendre grâce à un réseau de capillaires qui s’adapte en permanence et permet de distribuer les nutriments efficacement dans tout son organisme. Sous ses apparences de Flanby, le blob vit, grandit, respire, et étonne.

Ah et j’oubliais, le blob est presque immortel aussi ! Si vous le découpez en morceaux, celui-ci est capable de rapidement cicatriser... et de former de nouveaux petits blobs… Mais pas de quoi encore craindre une invasion planétaire, promis.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’intelligence du blob. Oui oui, je pèse mes mots en utilisant le mot intelligence, bien que cet être ne soit pas doté de cerveau et qu’il ne dispose que d’une seule maxi cellule. Les scientifiques ont d’ailleurs réalisé une série d’expériences pour tester ses capacités à prendre des “décisions”, avec plusieurs blobs de différentes régions du monde. Et il s’est avéré qu’en fonction de leur région d’origine, les blobs ne sont pas tous égaux. Le blob australien, par exemple, a tendance à « réfléchir » avant de prendre se lancer. Il apprend aussi plus facilement que le blob américain. Le blob japonais, quant à lui, est plus fonceur. Et il se trompe une fois sur deux.

Afin de mieux comprendre comment ce curieux petit être interagit avec son environnement, des chercheurs de l’université de Toulouse ont mis notre ami à l’épreuve en le titillant sur l’un de ses points faibles : sa gourmandise ! S’il est friand de champignons et de bactéries, au laboratoire, rien de tels que des flocons d’avoine ou du jaune d’œuf pour attirer son attention. À la vitesse fulgurante de 4 centimètres par heure, notre blob glouton tisse ses réseaux jusqu’au casse-croûte le plus proche qu’il s’empresse d’engloutir comme un minuscule monstre de science-fiction.

Une seule chose peut l’arrêter. Non, pas la kryptonite, le sel. En effet, les chercheurs ont remarqué que le blob n’en est pas particulièrement fan, même si celui-ci n’est pas nocif pour le myxomycète. L’équipe a donc testé sa capacité d’habituation en plaçant des petits murs de sel entre la nourriture et lui, et au bout de quelques jours seulement leur sujet d’étude avait bravé ses peurs en franchissant l’obstacle salé pour rejoindre le garde-manger. On vous l’a dit, quand il est question de se goinfrer, le blob se montre révèle son intelligence exceptionnelle.

Le blob pouvait ensuite retenir cet apprentissage durant des mois mais ce n’est pas là le plus impressionnant. Car il est en plus capable de transmettre ses expériences à des congénères. Comment ? En « fusionnant » temporairement avec eux. Vous imaginez si on devait faire pareil pour se raconter nos dernières vacances ?

Par ailleurs, le blob est aussi le roi du raccourci. Il sait toujours trouver le chemin le plus court, qu’il soit en ligne droite, ou à travers un labyrinthe sinueux. On ne plaisante pas quand il y a un repas à la clé ! Il est si efficace dans sa façon de tracer des chemins que les ingénieurs pourraient même s’en inspirer un jour. Lors d’une expérience avec une carte et des flocons d’avoine astucieusement placés, le chercheur Toshiyuki Nakagaki a pu démontrer que ce petit organisme ni plante, ni animal, ni champignon était capable de redessiner le réseau ferroviaire de Tokyo encore plus efficacement qu’un humain. En attendant la suite de ces études, le blob vient de décoller à bord de l’ISS aux côtés de Thomas Pesquet, pour tester ses capacités dans ce milieu parfois si hostile à la vie… En espérant qu’il ne se multiplie pas à bord, car, encore là, le scénario d’un film de science semble se dessiner… Alors, pas si bête, le blob !


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