Corée du Sud: l'opposition s'active pour mettre un terme au mandat du président Yoon Suk-yeol
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La Corée du Sud a le souffle coupé à la veille du deuxième vote samedi 14 décembre sur une éventuelle destitution du président. Yoon Suk-yeol est sur un siège éjectable depuis sa tentative d’imposer la loi martiale le 3 décembre et a été lâché par son propre parti qui espère organiser une sortie anticipée. Mais le chef de l’État s’accroche malgré tout à son siège. En plus de la procédure de destitution, l’opposition multiplie les initiatives pour mettre fin à son mandat.
Le vote pour la destitution du Président à t-il cette fois-ci des chances de passer ? Chaque jour, on s'en rapproche un peu plus, car les députés conservateurs lâchent, un par un, le chef de l'État : l'opposition a besoin de huit voix de députés du camp présidentiel pour que la motion soit adoptée... et ils sont déjà sept à avoir annoncé voter en faveur de la destitution. Il n'en manque donc qu'un.
Si le texte est voté, la Cour constitutionnelle doit trancher et décider si le président alors suspendu est définitivement destitué ou non.
La situation semble presque perdue d’avance pour le chef de l’État. Et pourtant il est déterminé à ne rien lâcher, selon ce qu’il avançait jeudi 11 décembre, lors d’une longue allocution télévisée : « Je me battrai pour le peuple jusqu’à la dernière minute. Nous devons à tout prix empêcher les forces et les groupes criminels, qui ont conduit à la paralysie du gouvernement et perturbé notre constitution, de prendre le contrôle de l’administration de l’État et de menacer le futur de la Corée. Je me battrai jusqu’à la fin », a-t-il.
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L'opposition ne se satisfait pas d'une « démission anticipée »
Alors qu’il avait présenté ses excuses et remis son destin dans les mains de son parti, Yoon Suk-yeol fait marche arrière. Le président se dit prêt à affronter la procédure de destitution et l’enquête pour rébellion. Il défend même sa décision de déclarer la loi martiale : pire, il estime qu’il s’agissait d’un mal nécessaire en accusant, sans aucune preuve, la Corée du Nord d’avoir piraté les élections législatives d’avril 2024 qu'il a largement perdues.
Cette excuse ne passe pas dans son propre camp qui espérait organiser une « démission anticipée », bien avant la fin du mandat en 2027. Celle-ci aurait lieu en février ou en mars.
Mais cela ne satisfait pas l’opposition. D’autant que Yoon Suk-yeol, qui semblait avoir accepté l’idée, s’accroche désormais à son siège. Mais ce scénario déplait à l'opposition pour d'autres raisons : d’abord, il n’a aucune base légale, mais surtout, il laisse aux conservateurs la maîtrise du calendrier.
En cas d'élection anticipée, un grand favori visé par de nombreuses affaires de corruption
Pour l'instant, en cas d'élection anticipée, le chef du Parti démocrate Jae-myung est le grandissime favori. Cette figure controversée, battue de peu à la dernière présidentielle, a survécu à une attaque au couteau en janvier et dispose d'une très belle cote de popularité. Seul problème, ses ennuis judiciaires. Visé par quatre affaires pour corruption ou violation du Code électoral, il pourrait être interdit de se présenter à une élection.
Le temps presse pour Lee Jae-myung, qui multiplie les recours judiciaires et les procédures au Parlement pour faire pression sur le camp présidentiel. Le leader démocrate place aussi ses espoirs dans l’enquête pour « rébellion » à l’encontre de Yoon Suk-yeol et de ses proches. Celle-ci a déjà envoyé en prison l’ancien ministre de la Défense et pourrait y conduire Yoon Suk-yeol. Son immunité présidentielle ne le protège pas contre ce chef d’accusation.
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