Artwork

Contenu fourni par Lauren Bastide. Tout le contenu du podcast, y compris les épisodes, les graphiques et les descriptions de podcast, est téléchargé et fourni directement par Lauren Bastide ou son partenaire de plateforme de podcast. Si vous pensez que quelqu'un utilise votre œuvre protégée sans votre autorisation, vous pouvez suivre le processus décrit ici https://fr.player.fm/legal.
Player FM - Application Podcast
Mettez-vous hors ligne avec l'application Player FM !

Épisode 73 - Claire Marin

1:04:40
 
Partager
 

Manage episode 261028882 series 1536956
Contenu fourni par Lauren Bastide. Tout le contenu du podcast, y compris les épisodes, les graphiques et les descriptions de podcast, est téléchargé et fourni directement par Lauren Bastide ou son partenaire de plateforme de podcast. Si vous pensez que quelqu'un utilise votre œuvre protégée sans votre autorisation, vous pouvez suivre le processus décrit ici https://fr.player.fm/legal.
La philosophe Claire Marin est l’invitée du 73e épisode de La Poudre, le quatrième de notre série #ellespensentlapres, mêlant parcours personnel et réflexions sur la situation actuelle comme sur le monde à venir. Avec Lauren Bastide, elles ont parlé de maladie, d’identité et de soin. L’édito de Lauren : « On aimerait que la rupture soit une coupure franche. Bien droite et nette, d’un seul coup, comme le sabre qui décapite. Mais la rupture est déchirure. À la différence de la séparation qui laisserait chacun redevenir la part entière qu’il était déjà auparavant, comme le rappelle l’étymologie, la rupture est une déchirure. Elle ne retrouve que rarement les contours nets de chacun. On ne rompt pas comme on découpe le long des pointillés, respectant soigneusement le patron qui reprend notre forme exacte. On déchire dans le tissu d’une vie commune où les identités des uns et des autres se sont si étroitement mêlées que plus personne ne sait vraiment où il commence et où l’autre s’arrête. Mais celui qui veut rompre croit le savoir. Il croit pouvoir dessiner l’ombre où il perçoit sa silhouette propre et veut se débarrasser de ce flou indécis, des présences qui l’encombrent, des liens qui l’empêchent d’être vraiment lui-même. La rupture propre, comme un chiffre qui se divise sans reste, est sans doute impossible. Nous ne pouvons pas nous ‘‘réduire dans le temps, semblable à un nombre, sans qu’il reste une fraction bizarre’’, pour reprendre l’expression de Nietzsche. Même rompus, les liens peuvent rester sensibles, membres fantômes, témoins d’une ancienne vie. » Rupture(s), Claire Marin, Éditions de l’Observatoire, 2019. Cet épisode a été enregistré le 29 avril 2020, en confinement, un jour de pluie. Résumé de l’épisode : Claire Marin est philosophe, enseignante, et autrice de plusieurs livres passionnants dont le dernier, Rupture(s), résonne très fort avec la situation actuelle. Née en 1974 à Paris, son enfance à Nantes est pleine de lectures, de solitude et de lenteur (11:11). Docteure en philosophie, cette discipline a été un coup de cœur pour elle dès le lycée (14:41) et joue un rôle important dans sa vie. Frustrée par son côté parfois aride et abstrait, elle se sert de ses outils et les rend plus accessibles, plus en prise avec le réel et notamment avec le corps au travers d’une philosophie de la maladie (20:13). Elle-même diagnostiquée d’une maladie auto-immune qu’elle raconte pudiquement dans son roman Hors de moi, elle fait aujourd’hui partie des personnes ‘‘à risque’’ (07:05) et aborde avec clarté les enjeux d’une société qui s'appuierait uniquement sur des critères quantitatifs d’évaluation de la santé de ses citoyen·ne·s pour statuer sur leurs droits et libertés (35:00). Elle évoque également la dangerosité de la culpabilisation des malades pour dédouaner les politiques (41:11), une tendance déjà largement observée avant même l’impact du Covid-19. La crise actuelle est pour elle une rupture (24:40) qui apporte une nouvelle instabilité dans nos vies déjà bien plus mouvantes que celles des générations précédentes (27:30). Elle ne croit cependant pas en sa valeur transformatrice, même si elle espère certaines conséquences positives comme une plus grande présence des femmes sur le devant de la scène, elles qui sont si essentielles au combat actuel contre la maladie (09:20). Enseignante en classe préparatoire dans le Val d’Oise à côté de ses travaux de recherches, elle constate l’impossibilité de mettre en place les recommandations gouvernementales dans des espaces délaissés par la République depuis longtemps, ce dont sont bien conscientes les populations concernées, lassées d’être considérées comme des citoyen·ne·s de seconde zone lorsqu’elles ne sont pas tout simplement oubliées et maltraitées (57:10). Claire Marin appelle à reconnaître toute la légitimité de cette colère et celles générées par la crise en cours et à mettre des mots dessus grâce à la philosophie (47:20). Bonne écoute, et continuez de faire par

Learn more about your ad choices. Visit podcastchoices.com/adchoices

  continue reading

212 episodes

Artwork

Épisode 73 - Claire Marin

La Poudre

1,606 subscribers

published

iconPartager
 
Manage episode 261028882 series 1536956
Contenu fourni par Lauren Bastide. Tout le contenu du podcast, y compris les épisodes, les graphiques et les descriptions de podcast, est téléchargé et fourni directement par Lauren Bastide ou son partenaire de plateforme de podcast. Si vous pensez que quelqu'un utilise votre œuvre protégée sans votre autorisation, vous pouvez suivre le processus décrit ici https://fr.player.fm/legal.
La philosophe Claire Marin est l’invitée du 73e épisode de La Poudre, le quatrième de notre série #ellespensentlapres, mêlant parcours personnel et réflexions sur la situation actuelle comme sur le monde à venir. Avec Lauren Bastide, elles ont parlé de maladie, d’identité et de soin. L’édito de Lauren : « On aimerait que la rupture soit une coupure franche. Bien droite et nette, d’un seul coup, comme le sabre qui décapite. Mais la rupture est déchirure. À la différence de la séparation qui laisserait chacun redevenir la part entière qu’il était déjà auparavant, comme le rappelle l’étymologie, la rupture est une déchirure. Elle ne retrouve que rarement les contours nets de chacun. On ne rompt pas comme on découpe le long des pointillés, respectant soigneusement le patron qui reprend notre forme exacte. On déchire dans le tissu d’une vie commune où les identités des uns et des autres se sont si étroitement mêlées que plus personne ne sait vraiment où il commence et où l’autre s’arrête. Mais celui qui veut rompre croit le savoir. Il croit pouvoir dessiner l’ombre où il perçoit sa silhouette propre et veut se débarrasser de ce flou indécis, des présences qui l’encombrent, des liens qui l’empêchent d’être vraiment lui-même. La rupture propre, comme un chiffre qui se divise sans reste, est sans doute impossible. Nous ne pouvons pas nous ‘‘réduire dans le temps, semblable à un nombre, sans qu’il reste une fraction bizarre’’, pour reprendre l’expression de Nietzsche. Même rompus, les liens peuvent rester sensibles, membres fantômes, témoins d’une ancienne vie. » Rupture(s), Claire Marin, Éditions de l’Observatoire, 2019. Cet épisode a été enregistré le 29 avril 2020, en confinement, un jour de pluie. Résumé de l’épisode : Claire Marin est philosophe, enseignante, et autrice de plusieurs livres passionnants dont le dernier, Rupture(s), résonne très fort avec la situation actuelle. Née en 1974 à Paris, son enfance à Nantes est pleine de lectures, de solitude et de lenteur (11:11). Docteure en philosophie, cette discipline a été un coup de cœur pour elle dès le lycée (14:41) et joue un rôle important dans sa vie. Frustrée par son côté parfois aride et abstrait, elle se sert de ses outils et les rend plus accessibles, plus en prise avec le réel et notamment avec le corps au travers d’une philosophie de la maladie (20:13). Elle-même diagnostiquée d’une maladie auto-immune qu’elle raconte pudiquement dans son roman Hors de moi, elle fait aujourd’hui partie des personnes ‘‘à risque’’ (07:05) et aborde avec clarté les enjeux d’une société qui s'appuierait uniquement sur des critères quantitatifs d’évaluation de la santé de ses citoyen·ne·s pour statuer sur leurs droits et libertés (35:00). Elle évoque également la dangerosité de la culpabilisation des malades pour dédouaner les politiques (41:11), une tendance déjà largement observée avant même l’impact du Covid-19. La crise actuelle est pour elle une rupture (24:40) qui apporte une nouvelle instabilité dans nos vies déjà bien plus mouvantes que celles des générations précédentes (27:30). Elle ne croit cependant pas en sa valeur transformatrice, même si elle espère certaines conséquences positives comme une plus grande présence des femmes sur le devant de la scène, elles qui sont si essentielles au combat actuel contre la maladie (09:20). Enseignante en classe préparatoire dans le Val d’Oise à côté de ses travaux de recherches, elle constate l’impossibilité de mettre en place les recommandations gouvernementales dans des espaces délaissés par la République depuis longtemps, ce dont sont bien conscientes les populations concernées, lassées d’être considérées comme des citoyen·ne·s de seconde zone lorsqu’elles ne sont pas tout simplement oubliées et maltraitées (57:10). Claire Marin appelle à reconnaître toute la légitimité de cette colère et celles générées par la crise en cours et à mettre des mots dessus grâce à la philosophie (47:20). Bonne écoute, et continuez de faire par

Learn more about your ad choices. Visit podcastchoices.com/adchoices

  continue reading

212 episodes

Tous les épisodes

×
 
Loading …

Bienvenue sur Lecteur FM!

Lecteur FM recherche sur Internet des podcasts de haute qualité que vous pourrez apprécier dès maintenant. C'est la meilleure application de podcast et fonctionne sur Android, iPhone et le Web. Inscrivez-vous pour synchroniser les abonnements sur tous les appareils.

 

Guide de référence rapide