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Benoît Peeters : « Demain, nous accepterons la fièvre »

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Cofondateur des mythiques « Cités obscures », cet écrivain et scénariste de bande dessinée conseille de « ne pas rêver d’un retour au calme » et à « s’habituer à vivre dans un état de crise permanente ».

« Nous ne pouvons rien faire d’autre que laisser les choses se dérouler normalement. Toute intervention extérieure aggraverait la situation… Croyez-moi, nos problèmes finiront par se résoudre. Le temps veille à tout. Il apportera la solution. » En période de pandémie galopante, souvenons-nous des paroles de « l’urbatecte » Eugen Robick, héros malgré lui de La Fièvre d’Urbicande, sidérante bande dessinée des Belges Benoît Peeters et François Schuiten, sacrée meilleur album à Angoulême en 1985 et pièce maîtresse de leur monumentale saga Les Cités obscures, démarrée en 1982 et forte à ce jour de quinze albums traduits en quinze langues. Tandis que Casterman réédita fin octobre La Fièvre… dans une version colorisée (selon les vœux initiaux des auteurs) de toute beauté par Jack Durieux, difficile de ne pas voir dans la métamorphose de la ville une allégorie de la crise sanitaire mondiale.

Reprenons. Un jour un cube vide, « trouvé sur un chantier » et particulièrement solide, est déposé sur le bureau de Robick. Mais il se met à grandir de manière exponentielle, devenant un « réseau » totalement autonome, hors de contrôle, jusqu’à bouleverser l’organisation de la cité, en reliant des quartiers et des populations jadis séparés. Alors que Peeters et Schuiten avaient déjà pu constater, au début des années 90, que leur intrigue digne de Borges ou de Kafka fonctionnait comme une métaphore d’Internet avant l’heure, les deux complices ont relu leur fable comme le miroir de la pandémie. « La Commission des hautes instances d’Urbicande, ne cessant de prendre des décisions à contretemps, fait furieusement penser à nos responsables politiques. »

À bord de L’Arche de Nova, Benoît Peeters a donc fait monter la température. Ecrivain, biographe (auteur d’ouvrages sur Hergé, Taniguchi, Chris Ware, Jacques Derrida), ce Franco-Belge constate d’abord qu’il est « sain d’avoir de la fièvre : cela permet au corps de se révolter, de lutter » en nous encourageant à « accepter l’idée de la fièvre », « ne pas s’en débarrasser », qu’elle soit sanitaire, climatique ou politique. « Il faut s’habituer à vivre dans un état de crise permanente. Ne pas rêver d’un retour au calme. »

Pour réécouter l’interview de l’autre créateur de Cités obscures, François Schuiten, à propos de sa version de Blake & Mortimer, c’est ici : https://www.nova.fr/podcast/nova-book-box/francois-schuiten-la-bd-cest-latlantique-la-rame-tous-les-jours

Image : La Fièvre d’Urbicande, de Benoît Peeters & François Schuiten (2020).

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« Nous ne pouvons rien faire d’autre que laisser les choses se dérouler normalement. Toute intervention extérieure aggraverait la situation… Croyez-moi, nos problèmes finiront par se résoudre. Le temps veille à tout. Il apportera la solution. » En période de pandémie galopante, souvenons-nous des paroles de « l’urbatecte » Eugen Robick, héros malgré lui de La Fièvre d’Urbicande, sidérante bande dessinée des Belges Benoît Peeters et François Schuiten, sacrée meilleur album à Angoulême en 1985 et pièce maîtresse de leur monumentale saga Les Cités obscures, démarrée en 1982 et forte à ce jour de quinze albums traduits en quinze langues. Tandis que Casterman réédita fin octobre La Fièvre… dans une version colorisée (selon les vœux initiaux des auteurs) de toute beauté par Jack Durieux, difficile de ne pas voir dans la métamorphose de la ville une allégorie de la crise sanitaire mondiale.

Reprenons. Un jour un cube vide, « trouvé sur un chantier » et particulièrement solide, est déposé sur le bureau de Robick. Mais il se met à grandir de manière exponentielle, devenant un « réseau » totalement autonome, hors de contrôle, jusqu’à bouleverser l’organisation de la cité, en reliant des quartiers et des populations jadis séparés. Alors que Peeters et Schuiten avaient déjà pu constater, au début des années 90, que leur intrigue digne de Borges ou de Kafka fonctionnait comme une métaphore d’Internet avant l’heure, les deux complices ont relu leur fable comme le miroir de la pandémie. « La Commission des hautes instances d’Urbicande, ne cessant de prendre des décisions à contretemps, fait furieusement penser à nos responsables politiques. »

À bord de L’Arche de Nova, Benoît Peeters a donc fait monter la température. Ecrivain, biographe (auteur d’ouvrages sur Hergé, Taniguchi, Chris Ware, Jacques Derrida), ce Franco-Belge constate d’abord qu’il est « sain d’avoir de la fièvre : cela permet au corps de se révolter, de lutter » en nous encourageant à « accepter l’idée de la fièvre », « ne pas s’en débarrasser », qu’elle soit sanitaire, climatique ou politique. « Il faut s’habituer à vivre dans un état de crise permanente. Ne pas rêver d’un retour au calme. »

Pour réécouter l’interview de l’autre créateur de Cités obscures, François Schuiten, à propos de sa version de Blake & Mortimer, c’est ici : https://www.nova.fr/podcast/nova-book-box/francois-schuiten-la-bd-cest-latlantique-la-rame-tous-les-jours

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