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SOS téléthèse (1) : continuer sa thèse en plein #coronaviruscrisis

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Série archivée ("Flux inactif" status)

When? This feed was archived on April 14, 2023 15:40 (1y ago). Last successful fetch was on August 02, 2022 03:07 (1+ y ago)

Why? Flux inactif status. Nos serveurs ont été incapables de récupérer un flux de podcast valide pour une période prolongée.

What now? You might be able to find a more up-to-date version using the search function. This series will no longer be checked for updates. If you believe this to be in error, please check if the publisher's feed link below is valid and contact support to request the feed be restored or if you have any other concerns about this.

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Certains penseront peut-être que, s'il y en a qui sont plus armés que d'autres pour affronter les affres du confinement, ce sont bien les jeunes chercheurs. Eux qui, notamment en sciences humaines et sociales, doivent travailler dans un isolement rarement choisi, n'ont-ils pas l'habitude de travailler seuls, loin des autres ? C'est pourtant avec beaucoup de questionnements, parfois d'inquiétude, que nombre d'entre eux ont vécu la mise en place du confinement qui s'impose à tous depuis ce 12 mars.

Comment s'organiser lorsque ses recherches dépendent de travaux qui ne peuvent être menés qu'avec les outils et matériels de son laboratoire ? C'est une question que s'est posé, comme beaucoup, Pierre-Clément Simon, doctorant en ingénierie nucléaire à Penn State University, qui utilise au quotidien un logiciel sous licence. Après avoir utilisé un premier temps Chrome Remote, il a finalement obtenu l'autorisation de disposer d'une copie de son logiciel sur son ordinateur personnel. Même interrogation pour les chercheuses et chercheurs dont les études imposent des expériences sur animaux, comme c'est le cas de Sandra Minic, doctorante à l'Université Paris Descartes. Après un temps d'incertitude, il a été décidé d'organiser un roulement de chercheurs pour assurer la maintenance des machines et de l'animalerie, les doctorants étant invités à rester chez eux. Heureusement pour Sandra, en fin de première année de thèse, un premier volet d'expériences sur ses souris s'achevait juste avant la mise en place du confinement... Tout le monde n'aura sans doute pas eu cette chance.

Adapter son organisation personnelle

Se réorganiser, modifier son agenda de travail devient vite une nécessité. En deuxième année de thèse, Killian Caillaud, doctorant en chimie des polymères à Lyon, explique : « faute de pouvoir faire des manips, mon encadrant et moi avons revu un peu mon plan de travail ; j'avance sur ma bibliographie, je fais une revue d'articles. » Cette réorganisation passe aussi par une lutte contre la procrastination... y compris contre les réseaux sociaux ? C'est l'interrogation de Sandrine Gine, doctorante en thèse CIFRE, qui plaide, comme plusieurs intervenants du live pour des to-do lists. A condition que celles-ci soient raisonnables et qu'elles ne servent pas à tenter d'étouffer un sentiment diffus de culpabilité qu'éprouvent de nombreuses chercheuses et chercheurs, de ne pas en faire assez, ou de ne pas faire suffisamment bien.

Faut-il travailler le matin plutôt que le soir ? Commencer sa journée par les tâches les plus complexes ? Pour Lucie Roudier, présidente de l'association Parenthèse Ile de France, l'important est surtout de connaître les moments auxquels l'on est soi-même le plus productif. Si l'isolement contraint actuel devait avoir un mérite, que cela celui-là. Autre conséquence possiblement positive du confinement, le temps mis à disposition pour prendre un peu de recul sur sa thèse. Comme l'explique Mathilde Maillard : « Quand je lui ai demandé des conseils pour cette période de confinement, mon encadrant m'a suggéré de réfléchir, de lever un peu la tête du guidon ». Après tout, les occasions ne sont pas si fréquentes que cela, dans le cours normal des choses, de prendre de la hauteur par rapport à ses recherches.

Vie académique en pause

Pour Mathieu Besançon, doctorant en mathématiques appliquées à INRIA Lille, « si la question du report des conférences peut sembler annexe par rapport aux doctorants dont les expériences sont annulées ou dont la soutenance est reportée, cela peut avoir des conséquences importantes pour les jeunes chercheurs qui comptent sur ces événements académiques pour développer leur réseau, notamment dans la perspective de l'après-thèse ». Des solutions de substitution existent-elles ? Il parait difficile, a priori, comme l'observe Mathilde Maillard, de remplacer ces congrès et conférences, à la fonction de sociabilisation académique, par des palliatifs numériques. Pourtant, certains s'essaient, ici et là, à la dématérialisation complète de ces événements scientifiques, à l'instar de ce récent congrès d'historiens qui s'est tenue intégralement sur Twitter.

Mais les soutenances de thèse ? Elles doivent, en principe, réunir autour du futur docteur l'ensemble du jury. Mais, par exception, « à titre exceptionnel, et à l'exception de son Président, les membres du jury peuvent participer à la soutenance par des moyens de visioconférence ou de communication électronique »... dixit l'arrêté du 25 mai 2016. Mais, comme le fait observer Mathilde Maillard, la soutenance est un moment fort de la thèse, qui vient clore cette aventure scientifique. Pas certain que beaucoup de jeunes chercheurs et chercheuses lui préfèrent une "télé-soutenance".

Avec cette vie académique mise en pause, le rôle d'information et de communication des universités est encore mieux mis en évidence, comme l'a souligné Sophie Leclère, docteure, responsable du doctorat à l'UCLouvain, auteure du blog What'sUp. Il faut montrer qu'enseignants, chercheurs, personnels administratifs, etc. « font partie d'une communauté générale et que nous devons nous soutenir ». A l'Université de Louvain, certaines études menées par des chercheurs de l'université - sur le thème burn-out parental et télétravail, par exemple - ont même été partagées au reste de la communauté universitaire pour l'aider à affronter ce moment.

Maintenir le lien

Reste que maintenir un semblant de vie sociale relève de la gageure. De nombreuses initiatives ont vu le jour en ligne. « Nous avons mis en place un double numérique de notre laboratoire sur Discord », raconte Eva Petitdemange, doctorante en génie industriel à l'IMT Mines Albi. Avec cette application, initialement destinée aux passionnés de jeux vidéos en ligne, les chercheuses et chercheurs de son laboratoire échangent et peuvent dialoguer par chat textuel ou audio. « Ce qui était au départ juste une proposition, est devenue une solution officialisée par la direction du labo, et la direction de l'école s'est même crée un serveur pour ses propres services après notre premier retour d'expérience ! ». Même exemple d'appropriation d'outils numériques à des fins de sociabilisation avec ce rendez-vous quotidien institué sur Zoom par Marianne Le Gagneur, doctorante à l'EHESS, et ses collègues : une télé pause café. « Tous les jours à 13h30, pendant 30 à 45 minutes, nous échangeons sur notre travail... mais pas seulement ! La situation actuelle renforce l'isolement structurel des doctorants en sciences humaines et sociales... ces outils en atténuent un peu les effets. »

Quelle sera le destin des ces solutions mises en place, souvent de façon improvisée ? Seront-elles mises à profit pour changer les rythmes académiques, simplifier les agendas scientifiques, favoriser les collaborations entre doctorants, dans des logiques pluridisciplinaires et horizontales ? Ce serait, pour le coup, une conséquence inespérée de la crise sanitaire actuelle.

La suite : https://www.grandlabo.com/sos-telethese-continuer-sa-these-en-plein-confinement-coronavirus/

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Comment s'organiser lorsque ses recherches dépendent de travaux qui ne peuvent être menés qu'avec les outils et matériels de son laboratoire ? C'est une question que s'est posé, comme beaucoup, Pierre-Clément Simon, doctorant en ingénierie nucléaire à Penn State University, qui utilise au quotidien un logiciel sous licence. Après avoir utilisé un premier temps Chrome Remote, il a finalement obtenu l'autorisation de disposer d'une copie de son logiciel sur son ordinateur personnel. Même interrogation pour les chercheuses et chercheurs dont les études imposent des expériences sur animaux, comme c'est le cas de Sandra Minic, doctorante à l'Université Paris Descartes. Après un temps d'incertitude, il a été décidé d'organiser un roulement de chercheurs pour assurer la maintenance des machines et de l'animalerie, les doctorants étant invités à rester chez eux. Heureusement pour Sandra, en fin de première année de thèse, un premier volet d'expériences sur ses souris s'achevait juste avant la mise en place du confinement... Tout le monde n'aura sans doute pas eu cette chance.

Adapter son organisation personnelle

Se réorganiser, modifier son agenda de travail devient vite une nécessité. En deuxième année de thèse, Killian Caillaud, doctorant en chimie des polymères à Lyon, explique : « faute de pouvoir faire des manips, mon encadrant et moi avons revu un peu mon plan de travail ; j'avance sur ma bibliographie, je fais une revue d'articles. » Cette réorganisation passe aussi par une lutte contre la procrastination... y compris contre les réseaux sociaux ? C'est l'interrogation de Sandrine Gine, doctorante en thèse CIFRE, qui plaide, comme plusieurs intervenants du live pour des to-do lists. A condition que celles-ci soient raisonnables et qu'elles ne servent pas à tenter d'étouffer un sentiment diffus de culpabilité qu'éprouvent de nombreuses chercheuses et chercheurs, de ne pas en faire assez, ou de ne pas faire suffisamment bien.

Faut-il travailler le matin plutôt que le soir ? Commencer sa journée par les tâches les plus complexes ? Pour Lucie Roudier, présidente de l'association Parenthèse Ile de France, l'important est surtout de connaître les moments auxquels l'on est soi-même le plus productif. Si l'isolement contraint actuel devait avoir un mérite, que cela celui-là. Autre conséquence possiblement positive du confinement, le temps mis à disposition pour prendre un peu de recul sur sa thèse. Comme l'explique Mathilde Maillard : « Quand je lui ai demandé des conseils pour cette période de confinement, mon encadrant m'a suggéré de réfléchir, de lever un peu la tête du guidon ». Après tout, les occasions ne sont pas si fréquentes que cela, dans le cours normal des choses, de prendre de la hauteur par rapport à ses recherches.

Vie académique en pause

Pour Mathieu Besançon, doctorant en mathématiques appliquées à INRIA Lille, « si la question du report des conférences peut sembler annexe par rapport aux doctorants dont les expériences sont annulées ou dont la soutenance est reportée, cela peut avoir des conséquences importantes pour les jeunes chercheurs qui comptent sur ces événements académiques pour développer leur réseau, notamment dans la perspective de l'après-thèse ». Des solutions de substitution existent-elles ? Il parait difficile, a priori, comme l'observe Mathilde Maillard, de remplacer ces congrès et conférences, à la fonction de sociabilisation académique, par des palliatifs numériques. Pourtant, certains s'essaient, ici et là, à la dématérialisation complète de ces événements scientifiques, à l'instar de ce récent congrès d'historiens qui s'est tenue intégralement sur Twitter.

Mais les soutenances de thèse ? Elles doivent, en principe, réunir autour du futur docteur l'ensemble du jury. Mais, par exception, « à titre exceptionnel, et à l'exception de son Président, les membres du jury peuvent participer à la soutenance par des moyens de visioconférence ou de communication électronique »... dixit l'arrêté du 25 mai 2016. Mais, comme le fait observer Mathilde Maillard, la soutenance est un moment fort de la thèse, qui vient clore cette aventure scientifique. Pas certain que beaucoup de jeunes chercheurs et chercheuses lui préfèrent une "télé-soutenance".

Avec cette vie académique mise en pause, le rôle d'information et de communication des universités est encore mieux mis en évidence, comme l'a souligné Sophie Leclère, docteure, responsable du doctorat à l'UCLouvain, auteure du blog What'sUp. Il faut montrer qu'enseignants, chercheurs, personnels administratifs, etc. « font partie d'une communauté générale et que nous devons nous soutenir ». A l'Université de Louvain, certaines études menées par des chercheurs de l'université - sur le thème burn-out parental et télétravail, par exemple - ont même été partagées au reste de la communauté universitaire pour l'aider à affronter ce moment.

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Reste que maintenir un semblant de vie sociale relève de la gageure. De nombreuses initiatives ont vu le jour en ligne. « Nous avons mis en place un double numérique de notre laboratoire sur Discord », raconte Eva Petitdemange, doctorante en génie industriel à l'IMT Mines Albi. Avec cette application, initialement destinée aux passionnés de jeux vidéos en ligne, les chercheuses et chercheurs de son laboratoire échangent et peuvent dialoguer par chat textuel ou audio. « Ce qui était au départ juste une proposition, est devenue une solution officialisée par la direction du labo, et la direction de l'école s'est même crée un serveur pour ses propres services après notre premier retour d'expérience ! ». Même exemple d'appropriation d'outils numériques à des fins de sociabilisation avec ce rendez-vous quotidien institué sur Zoom par Marianne Le Gagneur, doctorante à l'EHESS, et ses collègues : une télé pause café. « Tous les jours à 13h30, pendant 30 à 45 minutes, nous échangeons sur notre travail... mais pas seulement ! La situation actuelle renforce l'isolement structurel des doctorants en sciences humaines et sociales... ces outils en atténuent un peu les effets. »

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